mardi 16 septembre 2014

Père Milovan Katanic: Le jeu des nombres et des chiffres



The Numbers Game


Les chiffres. Ils nous disent beaucoup de choses: le temps, nos notes, nos points; sans parler des prix, des stocks, des calories, de notre vitesse, du temps, de la date... À peu près tout. 

Nous les utilisons à l'église aussi. Combien de fois nous a-t-on demandé: Quelle est la taille de votre église? Combien de gardiens avez-vous? Quelle est votre participation moyenne hebdomadaire? En réponse, je me demande parfois ce que ces chiffres révèlent vraiment. 

Le succès d'une paroisse -l'état d'une paroisse- peut-il être mesuré par le nombre de personnes qui assistent à la Liturgie le dimanche matin? D'une certaine manière, je suppose, qu'une des lignes directrices qui nous sont données par le Christ quand il a fondé son Église est basée sur les chiffres: "Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom" (Mt 18:20). 

Certes, il n'y a aucun indice d'une instruction divine ici pour que nous soyons obsédés par un nombre déterminé de personnes. Non, c'est plus précis que n'importe quoi d'autre, révélant la nature de l'Église comme communauté. À un autre endroit, cependant, le Christ va un peu plus loin quand il donne en fait comme instruction d'aller faire des disciples dans toutes les nations" (Matthieu. 28:19). Pourtant, même ici, où tout le monde est appelé, ce n'est toujours pas une question de quantité. Après tout, il est facile de remplir les bancs avec des personnes, des organismes, des chiffres. Un disciple est une chose différente car cela suggère quelqu'un qui est discipliné. 

Alors, les nombres, les chiffres sont-ils important? Dans un sens, oui. Ils sont importants parce que nous sommes tous importants pour Dieu. Et ils sont importants pour l'église tout aussi bien, mais pas de la façon dont nous pourrions le penser. 

Le système de "numérotation" de l'église ne rentre pas dans la mentalité de notre société de consommation où le client a toujours raison et doit donc être satisfait afin qu'il continue à revenir. Ou, pour le dire plus crûment: l'église n'a pas besoin de nous, nous avons besoin de l'église. 

C'est sur ce sujet-même de chiffres et de fréquentation de l'église que je réfléchissais pendant le Carême alors que je compatissais avec un autre prêtre sur la faible participation nous avions eue ce matin pour les Présanctifiés. 

La même chose pourrait être dite pour les liturgies en semaine ou même pour les dimanches d'été. Combien de personnes viennent, est-ce vraiment important? Cela révèle-t-il quelque chose au sujet de notre foi? Si tel était le cas, que diraient les églises à la taille de stade des télé-évangélistes sur leur foi? Non, si ce n'est cela révèle quelques chose, cela révèle quelque chose sur nous. 

Pâques fut une belle journée. Les églises partout ont été remplies. La nôtre aussi. Et comme les paroissiens sortaient en files de l'église, un par un dans la journée ensoleillée, au son des rires des enfants et du bavardage des amis et que la famille était réunie, le nombre de gens dans dans l'église m'est venu à à nouveau à l'esprit. À vrai dire, l'église remplie de gens ne suscitait en moi aucun sentiment de réussite, une réussite dont mon l'orgueil pourrait se vanter. Mais il y avait une joie, ressentie non seulement par moi, mais par tout le monde. Elle n'était pas dans les chiffres eux-mêmes, mais dans le fait que nous étions tous là. Nous avons tous été invités et l'église nous appelle chaque semaine à cette réunion sacrée. Pourquoi nous ne voyons pas ces nombres tous les dimanches parce qu'il faut plus que juste une sentiment de chaleur pour nous amener à l'église - il faut de la discipline. 

A cette discipline très chers lecteurs, nous avons tous été appelés. Et dans tous les calculs et les numérotations de la vie, c'est cet appel-même qui est le seul qui compte! 

 Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire