dimanche 4 mai 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


21 avril / 4 mai
3ème dimanche de Pâques

Saintes myrophores Madeleine, Marie de Cléopas, Salomée, Jeanne, Marthe, Marie, Suzanne et les autres. Saints Joseph d’Arimathie et Nicodème.
St hiéromartyr Janvier, évêque, et ses compagnons martyrs sts Procule, Sosie et Fauste, diacres, St Désiderius, lecteur, Sts Eutychès et Acuce, tous martyrs en Italie (vers 305) ; Sts martyre Théodore de Pergie, sa mère Philippie, Dioscore, Socrate et Denis (II) ; )Sts Apollos, Isaac et Codrat, martyrs à Nicomédie (303) ; St Maximien, patriarche de Constantinople (434) ; bienheureuse Tamara, reine de Géorgie (1212) ; St juste Alexis de Bortsourmana (1848) ; St Nicolas Pisarevsky, prêtre et confesseur (1933) ; St hiéromartyr Alexis Protopopov, prêtre (1938).

Lectures : Actes VI, 1 – 7 / Mc. XV, 43 – XVI, 8 

LE DIMANCHE DES FEMMES MYROPHORES

C
e dimanche, la Sainte Église commémore l’apparition du Seigneur aux saintes femmes myrophores. Ce fut la première apparition du Seigneur après Sa Résurrection du tombeau, raison pour laquelle elle est fêtée, comme preuve incontestable de cet événement, peu après Pâques. Au nombre des femmes myrophores, l’Évangile énumère : Marie de Magdala (mémoire le 22 juillet), Marie, femme de Clopas et mère de Jacques (23 mai), Salomé (3 août), Jeanne (27 juin), Marthe et Marie, sœurs de Lazare (4 juin, 18 mars), Suzanne (cf. Luc VIII,3, n’est pas mentionnée dans les ménologes), et encore «plusieurs autres, qui assistaient (Jésus) de leurs biens » (Luc VIII,3). Dans l’exemple des saintes femmes myrophores, l’Église présente un remède spirituel pour tous les chrétiens éprouvés par des afflictions, submergés par l’abattement. De la même façon que, se trouvant dans une profonde affliction à la vue de leur Sauveur crucifié et enseveli,  les saintes femmes ont trouvé consolation dans ce Tombeau, où étaient cachés tout leur bonheur et toute leur vie, chaque âme chrétienne doit chercher consolation de ses afflictions et de sa tristesse auprès de la Tombe et de la Croix du Sauveur. Hormis les saintes femmes myrophores, l’Église commémore aussi St Joseph d’Arimathie et Nicodème, le disciple secret du Sauveur. Selon l’explication du synaxaire, les saintes femmes myrophores « étaient les premières et véridiques témoins de la Résurrection, Joseph et Nicodème témoignant à leur tour de l’ensevelissement, ces deux événement constituant nos dogmes les plus importants et les plus significatifs ». Le tropaire de ce dimanche (« Le noble Joseph... »), emprunté à l’office du Grand Samedi, avec son affliction et seulement un pressentiment de la fête de Pâques, est complété, dans l’office de ce jour, par la mention de la Résurrection, qui a eu lieu («Mais Tu es ressuscité...).     
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
 Tropaire du dimanche du 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire de la fête, ton 2
Благообра́зный Iо́сифъ, съ Дре́ва снемъ Пречи́стое Тѣ́ло Твое́,  плащани́цею чи́стою обви́въ, и благоуха́ньми,  во гро́бѣ но́вѣ, закры́въ, положи́,  но тридне́венъ воскре́слъ еси́, Го́споди,  подая́й мíрови ве́лiю ми́лость.
Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde grande miséricorde.

Kondakion des femmes myrophores, ton 2
Ра́доватися миpoно́сицaмъ повелѣ́лъ ecи́, пла́чъ прaма́тepe Éвы утоли́лъ ecи́  воскрecéнieмъ Твои́мъ Xpисте́ Бо́же, Aпо́столомъ же Tвои́мъ пропoвѣ́дати повелѣ́лъ ecи́ : Cпácъ воскрéce отъ гба. 
Tu as dis aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du tombeau.

Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый: páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
Bien que Tu sois descendu, ô Immortel, dans le tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.
L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, Toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.

VIE DE SAINT ALEXIS DE BOUTSOURMANA[1].

Saint Alexis (Gnéoujev) naquit le 13 mai 1762 au sein d’une famille sacerdotale. À l’issue de ses études au séminaire, il se maria et fut ordonné diacre, puis prêtre pour l’église d’un village de la région de Nijni-Novogorod, où il servit jusqu’à son trépas. Durant les premiers temps de son ministère, il ne se distingua point par la rectitude de vie et s’adonnait même parfois à la boisson. Une fois, on vint lui demander de nuit d’aller porter la sainte Communion à un mourant, dans le village voisin. Le père Alexis se mit en colère et renvoya l’homme, en prétendant que l’état du malade n’était pas si grave et qu’il pourrait attendre le lendemain. Ne pouvant trouver le sommeil, il se leva et partit chez le malade. Mais il le trouva mort avec, à côté de lui, un ange tenant le saint Calice dans les mains. Saisi par cette vision, le père Alexis tomba à genoux devant le défunt et passa toute la nuit en prière. Depuis ce jour, il célébrait sans faille quotidiennement la Divine Liturgie et observait, autant qu’il le pouvait, les règles de prière des moines. À minuit, il lisait l’office de Minuit, l’office des Douze Psaumes ainsi que la Vie du saint du jour. À l’aurore, il lisait les prières du matin, les Heures, l’Acathiste à saint Serge, à sainte Barbara, ou à saint Métrophane. Au milieu du jour, il lisait quatre cathismes du Psautier, et le soir, le canon et l’Acathiste au Sauveur, le canon à l’Ange Gardien, les prières du soir, le tout accompagnée de métanies avec la Prière de Jésus. La nuit, chaque fois qu’il se réveillait, il faisait nombre de métanies, de sorte qu’il faisait environ mille cinq cents métanies par jour. Le temps qui lui restait après les services liturgiques, il le passait à recevoir les fidèles chez lui. Parfois, il lisait des instructions spirituelles à ses visiteurs, gagnant par sa douceur le cœur de tous ceux qui l’écoutaient. Les seules personnes envers lesquelles il montrait de la sévérité étaient les sorciers et diseurs de bonne aventure et tous ceux qui les fréquentaient. Quant aux pauvres, il leur distribuait tout ce qui lui restait des dons qu’il recevait, après en avoir consacré une partie à l’ornementation de l’église. Très souvent, lorsque les paysans étaient frappés par des malheurs tels que l’incendie de leur ferme ou les épidémies chez les animaux, ils trouvaient de l’argent déposé chez eux, que le père Alexis avait déposé en cachette. Détestant l’oisiveté, dès qu’il disposait d’un peu de temps, le père Alexis allait travailler aux champs ou accomplissait certains travaux domestiques. Il guérissait les malades par ses saintes prières, consolait par la parole de Dieu ceux qui souffraient, manifestait fréquemment son don de clairvoyance, et fut aussi jugé digne de nombreuses visions et révélations. À l’époque de l’invasion des armées de Napoléon (1812), le père Alexis priait pour sa patrie pendant la Liturgie, et il vit soudain un ange, qui lui annonça que les puissances célestes s’étaient mises en mouvement pour venir en aide à la Russie. Neuf années avant son trépas, saint Alexis se retira de toute occupation paroissiale et familiale pour s’installer dans une cellule, dont l’unique fenêtre donnait sur l’église. Étranger à tout souci du monde, il se consacrait uniquement à la prière. Ayant alors aspect d’un vieillard, petit, maigre et voûté, son visage était très semblable à celui de saint Séraphim de Sarov et sa joie spirituelle intérieure illuminait tout autour de lui. Son regard était si pénétrant qu’on avait l’impression qu’il lisait les plus secrètes pensées de ceux qui l’approchaient. Dans sa cellule ne se trouvaient qu’un petit poêle, un lit grossier, une table avec quelques chaises, un lutrin placé devant une icône avec une veilleuse allumée. Sa principale occupation était la prière et la célébration des offices liturgiques dans leur intégralité, conformément au Typikon monastique. Il ne prenait de la nourriture qu’une seule fois par jour. La première et la dernière semaine du Grand Carême, personne ne sait comment il se nourrissait, car, à sa demande, on ne lui apportait alors aucune nourriture. Si grande étaient sa foi et son amour envers Dieu, si intenses étaient ses prières, que l’ennemi du genre humain lui suscita de nombreuses épreuves. Alors que pendant les années de son ministère, il se rendait volontiers chez tous ceux qui lui demandaient de venir prier pour eux, pendant les dernières années de sa vie, qu’il consacra entièrement au jeûne et à la prière, il ne sortait guère de sa cellule que pour se rendre à l’église. Les propriétaires terriens de la région, et même des provinces voisines se rendaient chez lui, lui écrivaient des lettres, demandaient sa bénédiction. Tous le reconnaissaient comme un grand saint, qui avait le don de guérison. C’est ainsi qu’il ressuscita un jeune garçon de sa paroisse, au terme d’une ardente prière. De partout, on amenait des aliénés et des possédés chez le saint prêtre, et ils recouvraient tous la santé par ses prières. À partir du 1er janvier 1848, le père Alexis vit ses forces le quitter. Comme il ne lui était plus possible de célébrer les offices liturgiques, à sa demande, ses proches l’emmenaient à l’église. Malgré cela, il considérait comme un grand péché de ne pas recevoir ceux qui venaient à lui, et il rassemblait toutes ses forces pour leur prodiguer le baume de sa parole. Parvenu à un total épuisement, le Grand Jeudi 1848, il acheva sa vie pleine d’épreuves, après s’être assis devant sa fenêtre pour bénir la foule qui, sur la place, était venue lui faire ses adieux. Beaucoup se tenaient agenouillés, d’autres pleuraient calmement. Le père Alexis les bénit jusqu’au moment, où son bras s’abaissa pour ne plus jamais se relever. Il fut enterré dans le jardin de l’église, contre le sanctuaire. Il ne se passait pas un dimanche, pas une fête, où l’on ne célébrât d’office de commémoration sur la tombe du père Alexis, et presque tous les fidèles prenaient de la terre de sa tombe. Bien qu’il ne l’eût jamais rencontré, St Séraphim de Sarov disait de lui qu’il était comme une étoile qui brille dans l’horizon chrétien. » les miracles abondèrent auprès de la tombe de St Alexis, qui est vénérée avec ferveur jusqu’à nos jours. 
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Luc XXIV, 1-12 ; Liturgie : Actes IX, 32-42 ; Jean. V, 1-15.



[1]. Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras (version abrégée).

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