dimanche 23 mars 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


10/23 mars
3ème dimanche de Carême – de la Croix

Saint martyr Codrat et avec lui saints, Cyprien, Denis,  Anecte, Paul, Crescent, un autre Denis, Victorin, Victor, Nicéphore, Claude, Diodore, Sérapion, Papias et Léonide, et saintes martyres Léonide, Charisse, Nikée, Galine, Callide, Nounécie, Basilisse et Théodora et de nombreuses autres (258). Saint martyr Codrat de Nicomédie, Satorin, Ruphin et leurs compagnons (III). Sainte moniale Anastasie (567-568). Saint hiéromartyr Démètre Legeïdo, prêtre (1938).

Liturgie de saint Basile le Grand

Lectures: Hébr. IV, 14 - V, 6 ;  / Mc VIII, 34 - IX, 1

AU SUJET DU DIMANCHE DE LA VÉNÉRATION DE LA SAINTE CROIX
A
u  milieu du Carême, l’Église expose la Croix à la vue des fidèles, afin d’affermir ceux qui jeûnent et de les encourager à continuer leur labeur, par le souvenir de la Passion du Seigneur. La vénération de la Croix continue durant la quatrième semaine du Carême, jusqu’au vendredi. Le sens de la fête est indiqué par le synaxaire du jour : « puisque, lors du carême de quarante jours, nous sommes, nous aussi, en quelque sorte crucifiés (...) et ressentons une certaine amertume, étant abattus et découragés,  la vénérable et vivifiante Croix est exposée pour nous redonner courage et force, nous rappelant les souffrances du Christ, et nous consolant (...)De même que ceux qui accomplissent un voyage long et  difficile, alors qu’ils sont fatigués, s’ils trouvent un arbre au feuillage épanoui,  se reposent à son ombre et, comme régénérés, continuent leur chemin. De même, au temps du carême, au milieu du chemin étroit et pénible, les Saints Pères ont planté la Croix vivifiante, nous amenant le repos et la fraîcheur, pour que nous puissions courageusement et facilement achever le reste du chemin... » Dans le but de nous encourager encore plus à faire œuvre de patience dans les labeurs ascétiques, la Sainte Église nous rappelle en ce jour, afin de nous consoler, la fête de Pâques qui s’approche, en chantant les souffrances du Sauveur en même temps que Sa joyeuse Résurrection : « Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection ». 
Au lieu du Trisaghion, on chante :
Kpeсту́ Tвоему́ покланя́емся Влады́ко и свято́е Bocкресе́ніe Твое́ сла́вимъ.
Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection.

Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ Дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
Les puissances angéliques apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort. Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge en donnant la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
Tropaire de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди, лю́ди Твоя́ и благослови́ достоя́ніе Tвое́, побѣ́ды правосла́внымъ христіáномъ на сопроти́вныя да́руя, и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ жи́тельство.
Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.

Kondakion de la Croix, ton 7
Не ктому́ пла́менное оpýжіе xpaни́тъ вра́тъ Еде́мскихъ; на ты́я бо на́йде пресла́вный coýзъ дре́во кре́стное, сме́ртнoe жа́ло, и а́дова побѣ́да прогна́ся; предста́лъ бо ecи́ Cпáce мой, вопія́ cýщымъ во а́дѣ : вни́дите па́ки въ páй.
Désormais le glaive de feu ne garde plus la porte de l’Eden, car le bois de la Croix l’empêche de flamboyer ; l’aiguillon de la mort est émoussé, la victoire échappe à l’enfer ; ô mon Sauveur, Tu es venu dire aux captifs de l’enfer : entrez à nouveau dans le paradis !

Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́  páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ  нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
En Toi se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale, c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en Toi. Gloire à Toi.



HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA CROIX

Nous célébrons dans ce jour une fête solennelle, mes très-chers frères, dans ce jour où le Maître est mort, attaché à la croix. Et ne soyez pas étonnés que nous fêtions un événement qui semble aussi triste; les choses spirituelles sont toujours en contradiction avec les habitudes des hommes. Pour vous convaincre de ce que je dis, la Croix, qui auparavant était un titre de condamnation et de châtiment, est devenue un objet précieux et désirable. La Croix, qui auparavant était un sujet de honte et d'opprobre, est devenue une source de gloire et d'honneur. Jésus-Christ Lui-même nous apprend que la croix est un titre de gloire : Père, dit-il, glorifie-moi, comme j'étais glorifié dans Ton sein avant que le monde existât. (Jean, XVII, 5.) Il appelle la Croix un titre de gloire. La Croix est le principe de notre salut, la source d'une infinité de biens. Par elle, nous sommes admis au nombre des enfants, nous qui auparavant étions rejetés et avilis. Par elle, nous ne sommes plus livrés à l'erreur, mais nous connaissons la vérité. Par elle, nous qui adorions le bois et la pierre, nous reconnaissons le Créateur du monde. Par elle, nous qui étions esclaves du péché, nous sommes élevés à la liberté de la justice. Par elle, la terre désormais est devenue le ciel... Mais pourquoi le sacrifice n'est-il pas offert dans un temple (je dis dans le temple des Juifs), mais hors de la ville, hors des murs ? Jésus-Christ a été crucifié hors de la ville comme un scélérat condamné au supplice, afin que cette parole du prophète fût accomplie : Il a été confondu avec les scélérats. (Is. LIII, 12.) Pourquoi donc a-t-Il été crucifié hors de la ville, sur un lieu élevé, et non dans un lieu couvert? Cela ne s'est pas fait non plus sans cause; c'était afin de purifier la nature de l'air. C’est pourquoi c’était dans un lieu élevé, non sous une toiture, mais sous la voûte du ciel afin que celui-ci tout entier fût purifié, l’Agneau étant immolé dans un lieu élevé. Le ciel a donc été purifié; la terre l'a été aussi, puisque le sang du Sauveur a coulé de son côté sur la terre, et l'a purifiée de toutes ses souillures. Telle est donc la raison pour laquelle le sacrifice n'a pas été offert dans un lieu enfermé. Et pourquoi n'a-t-il pas été offert dans le temple même des Juifs? Cela ne s'est pas fait encore sans une raison particulière : c'est afin que les Juifs ne prétendissent pas s'approprier le Sacrifice. Il a été offert hors de la ville, hors des murs, afin qu'on ne crût pas qu'il fût offert pour ce peuple seulement, afin que l'on sût qu'il était universel, afin que l'on sût que l'oblation était faite pour toute la terre, pour sanctifier toute la nature humaine. Dieu a ordonné aux Juifs de choisir dans toute la terre un lieu unique où on Lui offrit des sacrifices, où on Lui adressât des prières, parce que toute la terre alors était souillée par la fumée, par l'odeur, par le sang des victimes offertes aux idoles, et par les autres abominations des gentils. Voilà pourquoi Il leur a prescrit un lieu unique. Mais Jésus-Christ étant venu dans le monde, et ayant subi la mort hors de la ville, a purifié toute la terre, a rendu tous les lieux propres aux prières. Voulez-vous apprendre comment toute la terre est devenue désormais un temple, comment tous les lieux ont été rendus propres aux prières? Écoutez encore le bienheureux Paul, qui dit : Je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant vers le ciel des mains saintes, sans colère ni dispute. (I Tim. II, 8.) Vous voyez comment Jésus-Christ a purifié l’univers; vous voyez comment nous pouvons en tout lieu élever des mains saintes. Oui, toute la terre est désormais devenue sainte, et même plus sainte que ce que les Juifs avaient de plus saint. Comment cela ? C'est que dans le temple des Juifs on n'immolait que les animaux déraisonnables, au lieu qu'ici la Brebis douée de raison a été immolée. Or, autant ce qui est doué de raison l'emporte sur ce qui en est dépourvu, d’autant plus ici la sanctification. C'est donc bien véritablement que le mystère de la Croix est une fête.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Le prêtre (à voix basse) : Nous aussi, avec ces bienheureuses puissances, ô Maître Ami des hommes, nous nous écrions et disons : Tu es saint, Tu es très saint, Toi, Ton Fils unique et Ton Esprit-Saint. Tu es saint, Tu es très saint, magnifique est Ta gloire, Toi qui as tant aimé ce monde qui T’appartient, que Tu as livré Ton Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. Et Lui, étant venu et ayant accompli tout Ton dessein sur nous, la nuit où Il fut livré – ou plutôt se livra Lui-même – pour la vie du monde, ayant pris du pain dans Ses mains saintes, pures et immaculées, ayant rendu grâces, l’ayant béni, sanctifié, rompu, Il le donna à Ses saints disciples et apôtres en disant :
À haute voix : Prenez, mangez, ceci est mon corps, rompu pour vous, en rémission des péchés.
Le chœur : Amen.
Le prêtre : Il prit de même le calice après le repas, en disant :
À haute voix : Buvez-en tous, ceci est mon sang, celui du Nouveau Testament, répandu pour vous et pour la multitude, en rémission des péchés.
Le chœur : Amen.

Dieu a tant aimé le monde

L’ampleur du don que Dieu le Père a offert au monde manifeste celle de Son amour : Toi qui as tant aimé ce monde qui T’appartient, que Tu as livré Ton Fils unique. Il a donné Son Fils Unique au monde nécrosé afin que la vie puisse à nouveau venir. « Ce n’est pas qu’Il ne pouvait nous racheter d’une autre façon, mais en cela Il nous enseignait la surabondance de Son amour. Par la mort de Son Fils unique, Il nous rendait [de nouveau] proches de Lui, et s’Il avait eu quelque chose de plus précieux encore, Il nous l’aurait donné, pour qu’ainsi notre race devienne Sienne » (St Isaac le Syrien).


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XX, 1-10
Liturgie : Hébr. VI, 13-20 ; Eph. V, 9-19  / Mc IX, 17-31 ; Matth. IV,25 – V,12

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