mardi 25 février 2014

Vie de l’higoumène Philaréta d’Oufa (3/3)


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À son retour de la capitale du nord, Stéphanida s’arrêta à Glinsk pour demander au staretz Philarète à quel saint ou fête, le couvent devrait être consacré. Il lui conseilla d'attendre jusqu'à ce qu'elle ait reçu les documents du Synode accordant officiellement la permission, puis de nommer le couvent d’après la première fête de la Mère de Dieu, qui arrivait par la suite. Il lui donna aussi une règle de typicon pour le couvent. 

Suivant ce conseil, le couvent fut consacré à la fête de l'Annonciation. Cette même année 1838, Stéphanida fut tonsurée sous le nom de Philaréta et, dans un court laps de temps, nommée higoumène. 

Sous sa supervision compétente et très sage, le couvent ne tarda pas à prospérer, à la fois vers l'intérieur dans la vie spirituelle des moniales, et à l'extérieur - dans la construction d'une église, d'une habitation, d'une fabrique de cierges et d’un moulin. Les autorités de l'Église reconnurent la grande qualité des moniales, dont plusieurs furent désignées comme higoumènes d'autres couvents. 

L’higoumène Philaréta était un exemple pour tous, à la fois dans sa vie ascétique et dans l'amour et les soins qu’elle montrait à ses moniales. Le couvent d’Oufa devint un phare dont la lumière pénétra la nature sauvage de Sibérie éloignée, où d'autres couvents furent établis, avec le même typicon du staretz Philarète. 

L'Ennemi de notre salut toujours en éveil, fut fortement irrité par ce travail agréable à Dieu et provoqua une tempête de mensonges et de calomnies qui s’abattit sur l’higoumène Philaréta. Elle fut même démise de son poste d’higoumène et de nombreuses moniales furent punies pour l’avoir soutenue. 

Mais elle ne se plaignit pas et porta docilement la croix de la persécution, trouvant du réconfort dans la prière devant une icône de la Crucifixion de notre Seigneur. Et Dieu ne la laissa pas sans consolation. 

Un jour, elle entendit une voix venant de la croix: "Regarde-moi: j'ai été cloué sur la Croix sans aucun vêtement, mais tu es à la fois habillée et libre." 

Après quatre mois, l’higoumène Philaréta fut convoquée à Saint-Pétersbourg où il fut prouvé qu’elle était une victime innocente de la calomnie. Elle fut ensuite nommée higoumène d'un couvent à Peltava, où elle passa les dix années suivantes. Sous sa direction compétente, ce couvent commença également à se développer, et de nouveau, cela réveilla la colère du Malin. L’higoumène Philaréta fut accusée de détournement de fonds et, même si elle fut bientôt mise hors de cause, il fut trop difficile pour elle de rester là plus longtemps. 

C'était par amour pour Sa fidèle servante que le Seigneur avait permis que la juste higoumène boive la coupe amère de la souffrance. Ce traitement la purifia de ces passions et de ces faiblesses qui sont le lot commun de la nature humaine. Toutes ces difficultés l’aidèrent à mûrir spirituellement de sorte que quand elle retourna à son couvent bien-aimé d’Oufa, elle était capable d’agir comme une staritza, bien-aimée et très respectée par les autres moniales. Le Diable continua à la harceler comme auparavant, mais l’higoumène Philaréta le conquit par l'humilité. Elle aimait à répéter les paroles suivantes: "C'est bien que le Seigneur m'ait humiliée." 

Comme elle approchait de la fin de son pèlerinage terrestre, il fut accordé à l’higoumène Philaréta de voir dans un rêve la Très Sainte Mère de Dieu, qui promit de ne jamais la quitter. 

La staritza Philaréta connut d'avance le jour même de sa mort, et se prépara en recevant la Sainte Communion et l’Onction. En paix avec tout le monde, elle dit adieu à toutes les moniales avant que le Seigneur ne l’emmène vers Lui, le 2 mars 1890, à l'âge de 83 ans. 

Ainsi se termina la vie de la juste higoumène Philaréta, disciple du grand saint Séraphim de Sarov et du saint staretz Philarète de Glinsk. 

Par ses prières, que Dieu ait pitié de nous pauvres pécheurs. Amen! 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
GLINSK PATERICON
ST. XENIA SKETE
Wildwood, California
1984

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