mercredi 26 février 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [1]

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 Diveyevo Monastery, before the revolution.
Diviyévo avant la Révolution 


En 1990,  pendant le Grand Carême un héritage vivant du monastère de Diviyévo reposa dans le Seigneur. La sainte servante de Dieu, la staritza Nikodima, qui commença sa vie monastique comme novice dans le célèbre couvent de saint Séraphim, n'est pas connue de beaucoup, mais sa fille spirituelle (dont nous n'avons pas, malheureusement, le nom), a composé cette biographie d'elle. Nous présentons ici une traduction […]de cette biographie, dans un style plutôt populaire qui reflète l'original.
Prière d’intercession pour sa famille

Schemanun Nikodema (left) and her sister Susannah (Grishnova) in Sergeyev Posad

Moniale du grand schème Nikodema (à gauche) 
et sa sœur Susanne  à Sergeïev Posad
Prascovia Ivanovna Grishnova est née en 1900 dans la province de Riazan, dans une localité appelée Salovo, située non loin du monastère de Diviyévo. La route de Temnikov (conduisant à Diviyévo ) traverse Salovo, et les gens de son village allaient toujours vénérer ce saint lieu. 
Des familles entières vivaient souvent dans le monastère de Diviyévo, et Matouchka venait aussi d'une grande famille. Il y avait une tradition dans les grandes familles de paysans de choisir deux ou trois enfants qui étaient envoyés loin dans un monastère, naturellement un monastère local, où ils priaient pour leurs proches. 
Sa famille choisit le monastère de Diviyévo. Une des filles plus âgées, Xénia, fut envoyée à Diviyévo, et ses parents lui rendaient souvent visite. Matouchka nous a raconté comment, alors petite fille, elle fut une fois mise dans la charrette et amenée pour rendre visite à  Xénia. Xénia y avait seulement vécu pendant un court laps de temps quand l’higoumène Alexandra, dernière abbesse de Diviyévo, les bénit pour qu’ils amènent aussi Pacha. Alors ses parents l’ont chargée sur la charrette et la lui ont amenée. 
Tel était le sens de l'obéissance de ces familles, elles avaient reçu la bénédiction, et cela n'avait pas d'importance si on avait besoin de l'enfant dans la famille. Elles l’ont mise là, sans demander si oui ou non elle voulait y aller, et elles l'ont emmenée au monastère. Cela signifiait que telle était la volonté de Dieu.

Matouchka dit d'elle-même qu'elle était très bruyante, vive, rapide, agile, et une grande cause de troubles. Enfant, elle frappa une fois sa sœur aînée Xénia avec un instrument métallique de grande taille et Xénia fut gravement blessée. Le père de Pacha l'attrapa et voulait la punir, mais elle réussit à se libérer, puis elle s’enfuit et se cacha dans les orties. 
Son père vit que l'enfant s'était déjà punie, et il lui dit: "Eh bien reste là jusqu'à ce que tu te ressaisisses." Elle resta assise dans les orties pendant une heure ou deux. Sa mère se sentit désolée pour elle, car elle serait couverte de cloques, elle alla à sa recherche. "Eh bien, Pacha, sors." Mais Pacha était têtue : "Je ne suis pas encore réveillée."

Ainsi Matouchka dut être à Diviyévo avec cette même Mère Xénia, Susanne dans le schème, à partir du moment où elle eut quatorze ans. C'était en 1914. Elle a raconté ses premières impressions enfantines du monastère de Diviyévo. A cette époque, sainte Prascovia Ivanovna, la folle-en-Christ de Diviyévo, était encore en vie, et Matouchka la connaissait. Prascovia Ivanovna aimait beaucoup Matouchka et l’appelait sa Ksioutka [Diminutif affectueux de Xénia en russe]. Les bienheureux* sont tout simplement bénis. La nuit, ils font la guerre avec l'Ennemi (c’est-à-dire, avec la chair et le Diable), ils ne dorment pas, et sont prêts à faire quelque chose de fou pour sauver les gens. Bien sûr, les novices, à cause d’elle ont porté un lourd fardeau. Par conséquent, lorsque Matouchka venait comme petite fille vers Prascovia Ivanovna, elles lui faisaient passer la nuit là, alors qu'elles partaient, car la bienheureuse se comportait bien avec cette petite fille et cela leur accordait du repos. 
Matouchka a raconté comment Prascovia Ivanovna disait: " Amenez-moi cette petite fille, mettez-la sur le tabouret, aidez-la avec ses jupes." Et elle lui disait toujours: " Ksioutka, Ksioutka, Ksioutka." Xénia était l'aînée, mais elle appelait celle-ci Ksioutka. Cela avait sans doute un sens, parce que le père spirituel de Matouchka l’appela plus tard également la bienheureuse Pacha.

Il y avait beaucoup de bienheureuses (des folles-en-Christ) dans le monastère à l'époque. Comme l'a dit Matouchka, il y avait onze bienheureux: Maria Ivanovna est venue après Prascovia Ivanovna, il y avait Onésime, et Andriushenka-douchenka , et tous ces bienheureux qui gravitaient autour d’elle. Donc "Ksioutka" était étrange. Son apparence à l'âge adulte ressemblait beaucoup à celle de la bienheureuse Prascovia Ivanovna; sur la photographie de la bienheureuse, on ne pouvait simplement pas les distinguer. La photographie de Prascovia Ivanovna fut plus tard accrochée au-dessus du lit de Matouchka, et tout le monde pensait que c'était elle. Prascovia Ivanovna a été le premier instructeur de Mère Nikodima.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

* Bienheureux, bienheureuse, est le terme généralement employé pour parler des Fols-en-Christ. Ce terme n'a pas, comme dans l'hétérodoxie, le sens d'une gradation inférieure dans la sainteté. (NdT)

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