lundi 10 février 2014

Saint Grégoire de Tours: De la gloire des confesseurs (III et fin)


XLI. Germain, glorieux confesseur, mort à Rome, est inhumé à Auxerre. Du temps de la reine Theudechilde, un certain tribun nommé Ninnius, revenant d’Auvergne après avoir remis à la reine les tributs recueillis en France, entra dans la ville d’Auxerre pour prier pieusement à ce tombeau et tirant son épée du fourreau, il cassa un petit fragment du couvercle qu’il plaça comme relique dans l’église de son pays, où Grégoire la vit avec l’évêque Avit. C’était au bourg de Mauzac (in vico Musiacas).

XLII. Dans la forteresse de Dijon mourut un sénateur, nommé Hilaire, connu pour l’austérité de mœurs qu’il avait toujours imposée à sa maison. Un an après, sa femme étant morte aussi fut déposée dans le même tombeau, et l’on vit alors avec admiration le mari lever le bras droit pour étreindre son épouse.

XLIII. Dans la même église repose sainte Floride, et dans une autre qui est voisine sainte Paschasie, qui contribua à la construction de la basilique de saint Bénigne.

XLIV. Du bienheureux confesseur Tranquillus, sur le tombeau duquel croît une mousse qui offre aux gens un médicament dont j’ai moi-même fait largement l’expérience. En effet, mes mains s’étant couvertes de petits boutons me faisant souffrir d’insupportables douleurs, je les frottai de cette mousse, et aussitôt l’humeur s’apaisant je fus guéri.

XLV. De Sévérin et Amand, évêques de Bordeaux.

XLVI. De saint Romain, enterré contre le château de Blaye sur le bord de la Garonne. Les personnes qui naviguent sur la Garonne, et que le fleuve met en danger, ne périssent pas tant qu’elles peuvent du milieu du fleuve contempler l’église de Romain. Grégoire lui-même en a fait l’expérience. [Saint Romain de Blaye est invoqué pour protéger de la noyade!]

XLVII. Au même pays se trouvent dans une même église les tombeaux de deux prêtres qui prouvent bien de la manière la plus manifeste qu’ils vivent dans l’autre monde. Lorsque pour célébrer l’office, les clercs commencent le chant des psaumes, on entend distinctement la voix de ces deux prêtres se mêler à la leur. Cela se passe au bourg de Bouliac (in vico Vodollacensi).

XLVIII. Non loin de là est le village de Rions (Reontium villa), où les Goths s’étant emparés de l’église catholique, les petits enfants qu’ils y firent baptiser par leur prêtre arien moururent tous peu de temps après.

XLIX. Dans le pays de Bigorre au bourg de Serre (? in vivo Sexciacensi) repose le prêtre Justin, et au bourg de Talazac (? Talvam vicum) le prêtre Misilinus (saint Mesclin), son émule en sainteté ainsi qu’en miracles.

L. Au même pays appartient saint Sévère, homme d’une noble origine, qui avait été ordonné prêtre et qui transforma deux de ses maisons en églises où lui-même disait la Liturgie.

LI. Un lis cueilli par Sévère et depuis longtemps desséché reverdit le jour anniversaire de la mort du saint. [ Sur l'île d'Andros, au Monastère Saint Nicolas, des lys désséchés posés sur la fresque de la Mère de Dieu du pronaos (qui suinte parfois du myrrhon), se mettent à bourgeonner pendant quelques jours et fleurissent pleinement pour toutes les fêtes de la Mère de Dieu!]

LII. Trois tombeaux, qu’on voit chaque année s’élever peu à peu au-dessus du sol au bourg Julien (vicus Juliensis), appelé aussi Aire (Atroa).

LIII. Thaumastus, évêque de (?), homme admirable par ses vertus, mourut à Poitiers, où son tombeau, placé devant l’église de Saint-Hilaire, guérit de la fièvre et du mal de dents ceux qui en grattent la poussière.

LIV. Miracles qui s’opèrent au tombeau du bienheureux Lupianus, sur le territoire de Poitou, dans le bourg de Retz (in vico Ratiatensis).

LV. Mélaine (Melanius), évêque de Rennes. Un incendie éclata au-dessus de son tombeau sans endommager les tentures qui le recouvraient.

LVI. Victor, évêque du Mans, arrête un incendie de cette ville par un signe de croix.

LVII. Diverses maladies guéries au tombeau de Martin, abbé à Saintes, disciple de saint Martin de Tours. Ce tombeau fut transporté d’un lieu à un autre avec une facilité miraculeuse par Pallade, évêque de Saintes.

LVIII. Femme percluse qui se guérit au tombeau de Vivien, évêque de Saintes.

LIX. Trojanus, évêque de Saintes (+ 30 novembre 532). Il s’entretient avec saint Martin. Miracles à son tombeau.

LX. Tombeau, à Saintes, de deux époux, parents de saint Hilaire de Poitiers, que Pallade s’efforce vainement de déplacer, et qui se déplace de lui-même pendant la nuit.

LXI. Nicétius, confesseur du Christ, mort à Lyon (+ 2 avril 573). Un jeune aveugle recouvre la vue en se plaçant sous son cercueil et obtient la protection du roi Guntchramn. Autres cures miraculeuses.

LXII. Grégoire ayant visité en compagnie de Nicétius la sépulture du bienheureux Hélie, évêque de Lyon, apprend de lui qu’un malfaiteur, venu pour dépouiller le corps du saint pendant la nuit, fut saisi dans les deux bras du cadavre et retenu ainsi jusques au matin.

LXIII. La fille de Léon, empereur romain, était possédé par un démon qui s’écriait que seul l’archidiacre de Lyon pouvait la délivrer. On fit venir à Rome cet archidiacre, qui la guérit en effet, et qui demanda à l’empereur pour sa récompense que le peuple de Lyon, jusqu’à trois milles hors de la ville, soit exempt de tout tribut. Telle est l’origine de cette exemption dont les habitants de Lyon jouissent encore. L’empereur envoya de plus porter en présent à l’église de cette ville une boîte pour mettre les évangiles avec un calice et une patène d’or pur ornés de pierres précieuses. En traversant les Alpes, le messager rencontra un orfèvre par lequel il se laissa séduire et porta à Lyon des joyaux imitant ceux qu’il avait, mais en argent doré, puis revint à cet orfèvre qui les avait fabriqués afin de partager avec lui le fruit du larcin. La maison où ils étaient tous deux fut engloutie pendant la nuit par un tremblement de terre. Bien souvent, dit Grégoire, j’ai vu ces joyaux dans l’église de Lyon.

LXIV. Dans le faubourg de Lyon se trouve la sépulture d’une femme qui avait recueilli la chaussure que le bienheureux martyr Épipode avait perdu en marchant au supplice, et au tombeau duquel les malades obtiennent guérison.

LXV. Dans la même ville, un homme de race sénatoriale étant mort fut enseveli dans l’église de sainte Marie. Sa veuve, pour le profit de l’âme du défunt, donnait à cette église d’excellent vin de Gaza destiné à la communion ; mais le sous-diacre le gardait pour lui, et donnait en place une sorte de vinaigre. La femme en fut avertie par son mari qui lui apparut en songe.

LXVI. Au tombeau de l’évêque Memmius (saint Menge), patron de Châlons, Grégoire vit lui-même des malheureux dont les chaînes se brisaient, et un de ses serviteurs y fut guéri de ta fièvre.

LXVII. Loup (Lupus), évêque de Troyes en Champagne, où il est enseveli, frappe d’une folie subite un certain Maure qui prétendait arracher d’auprès son tombeau un de ses esclaves qui s’y était réfugié.

LXVIII. Après la mort de Loup, un pieux homme qui l’assistait dans son ministère, nommé Aventin, ayant offert de l’argent pour le rachat de quelques captifs et le maître de ceux-ci se refusant à l’accepter, ce dernier périt misérablement.

LXIX. Marcellin, évêque d’Embrun, a construit dans cette ville des fonts baptismaux qui s’emplissent d’eux mêmes.

LXX. Marcellus, évêque de Die. L’huile de la lampe allumée sur son tombeau sert de remède aux malades.

LXXI. Métrias, confesseur énergique de la vérité, et qui en son vivant était esclave, appartient à la ville d’Aix. Sous l’épiscopat de Franco (vers 566), l’église de cette ville fut dépouillée d’un de ses domaines par un jugement inique de Childéric, lequel tenait alors le premier rang auprès du roi Sigibert. Childéric mourut une année après quoiqu’il eût fini par restituer le domaine.

LXXII. Arvatius, évêque d’Utrecht au temps de l’invasion des Gaules par les Huns (vers 450), fut enseveli près d’un pont, sur la voie publique. Son tombeau est remarquable en ce que la neige, avec quelque abondance qu’elle tombe, n’ose le toucher. Le zèle des fidèles l’a entouré plusieurs fois d’un oratoire construit en planches, mais le vent a toujours renversé ces édifices simples jusqu’à ce que l’évêque Manulfe (évêque de Liège, 558-597) fit bâtir une grande église où il le transporta.

LXXIII. Le cimetière d’Autun renferme un grand nombre de corps saints, car on y entend souvent de mystérieuses psalmodies et on y voit des apparitions.

LXXIV. Dans le même cimetière, sont les tombeaux des bienheureux Cassien et Simplice, évêques d’Autun.

LXXV. Saint Ritice (Riticius), né de parents de la première noblesse, ainsi que sa femme, vécut avec celle-ci comme avec une sœur. Il la perdit et devint ensuite évêque d’Autun. Lorsqu’il eut achevé sa carrière, on le déposa dans le cercueil où était sa femme, et en y entrant il lui parla. Cassien fut son successeur, puis Égémonius.

LXXVI. A Égémonius succéda le bienheureux Simplice (en 364), qui était marié et vivait avec sa femme dans une parfaite chasteté. Cependant, après sa nomination à l’épiscopat, les citoyens de la ville voulaient les contraindre à faire lit à part; mais les deux époux convainquirent la foule de leur innocence en gardant une heure entre leurs bras des charbons ardents sans en être brûlés. Le peuple d’Autun était encore païen, et à la suite de cela plus de mille personnes se convertirent dans l’intervalle de sept jours.

LXXVII. Les habitants de ce pays promenaient dans les champs et les vignes, sur un char traîné par des bœufs, la statue de la déesse Bérécynthia autour de laquelle ils chantaient et dansaient pour obtenir d’abondantes récoltes. Témoin de cette misérable coutume du paganisme, l’évêque Simplice, par l’effet d’une prière à Dieu et du signe de la croix, fit tomber la statue à terre et obtint la conversion de quatre cents personnes.

LXXVIII. Histoire racontée à l’auteur par Félix, évêque de Nantes, d’un des précédents évêques de cette ville qui, parvenu à l’épiscopat, s’était séparé de sa femme conformément aux canons, mais au grand déplaisir de celle-ci.

LXXIX. Rémi, évêque de Reims pendant plus de soixante-dix ans (459-533). Punition de l’usurpateur d’un champ de cette église. Reims est préservé par les reliques de Rémi d’une peste qui ravage la première Germanie (en 546).

LXXX. Ursin, envoyé par les disciples des apôtres, fut le premier évêque de Bourges. En ces temps d’ignorance on l’ensevelit avec tout le monde dans le cimetière. Ce peuple ne comprenait pas encore qu’il faut vénérer les prêtres de Dieu. Sous l’épiscopat de Probien (552-568), un nommé Auguste, qui avait fait partie de la maison de Désidérat, autre évêque de Bourges (545-550), et qui après avoir fondé un oratoire de Saint-Martin à Brives, avait été appelé à gouverner l’église de Saint-Symphorien de Bourges, eut, en même temps que saint Germain évêque de Paris, une vision d’Ursin qui leur indiqua lui-même où son cadavre était enseveli.

LXXXI. Marien, ermite qui ne vivait que de pommes sauvages et de miel est enterré au bourg d’Évaux, et vénéré comme saint par le peuple du pays de Bourges.

LXXXII. Dans le même pays vécut Eusitius (+27 novembre 532), ermite admirable par les guérisons qu’il opérait et par sa bonté. Lorsque Childebert partit pour l’Espagne, il l’alla visiter et lui offrit cinquante pièces d’or. — Que m’offres-tu là, dit le vieillard ; donne cela aux pauvres, je n’en ai pas besoin. Et il ajouta : Va, et tu obtiendras la victoire et feras tout ce que tu voudras. Le roi distribua l’or aux pauvres et fit vœu que si le Seigneur le ramenait sain et sauf de son voyage, il bâtirait une église au lieu où serait inhumé le corps du vieillard. Et plus tard il accomplit ce vœu.

LXXXIII. Un enfant ressuscité au tombeau de Maxime, évêque de Riez (Regiensis).

LXXXIV. Valéry, premier évêque de Couserans (vers 450). Son tombeau miraculeusement retrouvé par son successeur Théodore (vers 550).

LXXXV. Saint Sylvestre mourut (en 514) après avoir gouverné pendant quarante-deux ans l’église de Chalon. Il avait un lit fait de cordelettes tissées avec soin et sur lequel il guérit souvent les malades. Aussi a-t-on porté ce lit dans le trésor de l’église, et il a conservé sa vertu. Ma mère en ayant coupé, une parcelle la fit suspendre au cou d’une jeune fille qui souffrait de la fièvre et qui guérit à l’instant.

LXXXVI. Désidérat, prêtre d’une magnifique sainteté, était du même pays. Grégoire le vit au monastère de Gourdon. Agricola, évêque de Chalon, le fit ensevelir à l’hôpital de lépreux construit dans le faubourg de cette ville.

LXXXVII. Dans le pays de Tonnerre, diocèse de Langres, il y eut un saint homme nommé Jean qui, en construisant un monastère au lieu appelé Réome, fit la découverte d’un puits immense dont Grégoire puisa, en se rendant à Lyon, de l’eau avec laquelle il guérit plusieurs fiévreux. Un fratricide condamné, à cause de l’énormité de son crime, à parcourir les lieux saints pendant sept ans, le corps entouré de cercles de fer, se vit délivré de ses chaînes an tombeau de Jean, abbé de Réome. Ce saint vécut, comme Moïse, cent vingt ans.

LXXXVIII. Au tombeau de saint Seine (Séquanus) également abbé sur le territoire de Langres, les prisonniers sont délivrés de leurs chaînes. Le roi Guntchramn ayant perdu par suite d’un vol la corne au son de laquelle il rassemblait ses chiens et donnait la chasse aux troupeaux de cerfs, beaucoup de gens furent jetés dans les fers à cause de cela. Trois d’entre eux ayant atteint le tombeau de ce pieux confesseur, le roi ordonna qu’ils fussent néanmoins saisis et garrottés; mais an milieu de la nuit leurs fers se rompirent. Le roi effrayé leur donna de suite la liberté de s’en aller.

LXXXIX. Marcel, évêque de la ville de Paris, la délivra d’un énorme serpent, et repose maintenant dans le faubourg. Ragnimod, aussi évêque de Paris, étant venu à son tombeau lorsqu’il n’était encore que prêtre, y guérit de la fièvre quarte.

XC. Le lendemain du jour où le roi Chilpéric entra dans Paris (28 mai 576), fut guéri un paralytique qui se mettait sous le portique de l’église Saint-Vincent où repose le corps du bienheureux Germain.

XCI. Au tombeau de la très sainte vierge Geneviève, la fièvre se dissipe.

XCII. Le bienheureux saint Ludre (Lusor), fils du sénateur Leucadius, est inhumé à Déols, au territoire de Bourges, dans un sépulcre en marbre de Paros admirablement sculpté. Le saint évêque Germain, de Paris, célébrait les vigiles en ce lieu lorsque les clercs qui l’assistaient s’étant paresseusement appuyés sur le sépulcre en chantant les psaumes, il en sortit un bruit formidable qui effraya les assistants.

XCIII. Dans le faubourg de la ville de Trèves repose saint Maximin [mort en 349], au tombeau duquel sont punis les parjures, comme le fut un jour le prêtre Arboastes qui, ayant un procès contre un Franc par-devant le roi Théodebert, ne craignit pas de jurer sur ce tombeau qu’il n’avait rien dit que de vrai.

XCIV. Nicétius [mort en 566], évêque de la même ville, est enterré dans l’église de Maximin et y opère aussi de nombreux miracles.

XCV. Le glorieux confesseur Médard [mort en 560] repose auprès de Soissons. Avant de lui dédier un temple, on avait établi sur son tombeau un bosquet dont les arbustes, taillés en petits morceaux de bois, faisaient disparaître le mal de dents. Charimer, maintenant référendaire du roi Childebert, a éprouvé l’efficacité de ce remède. Nous possédons une baguette qui provient de là et dont nous avons souvent éprouvé la vertu.

XCVI. Albinos, évêque d’Angers. Guérison d’un paralytique à son tombeau et d’une femme aveugle, du bourg de Craon, qui avait invoqué le nom du saint.

XCVII. Hospice (Hospitius) fut un grand serviteur de Dieu à Nice. Son cercueil déposé dans l’île de Lérins.

XCVIII. Ingénuus, ermite du pays d’Autun, usait pour faire cuire les mets destinés à ses repas d’une marmite de bois qui lui servait depuis nombre d’années sans que le feu ne la consume.

XCIX. Avit, higoumène dans la partie du pays Chartrain appelée le Perche, fut enterré avec honneur à Orléans. Punition d’un cultivateur qui prétendait travailler le jour de la fête de ce saint.

C. Cyprien, higoumène dans la ville de Périgueux. Beaucoup de maladies diverses se guérissent à son tombeau.

CI. La même chose arrive au tombeau d’Éparchus, jadis reclus à Angoulême.

CII. De même au tombeau de Félix, évêque de Bourges, qui était en marbre de Paros, recouvert d’une pierre commune que l’on changea au bout de douze ans contre un plus beau couvercle qui fut fait en marbre d’Héraclée.

CIII. De même au tombeau de Junien, reclus du pays de Limousin.

CIV. Miracles arrivés à la mort de Pélagie, mère du bienheureux higoumène Aredius.

CV. Tombeau de la sainte fille Crescence, dans un faubourg de Paris, non loin de l’église principale. Ce tombeau n’était recouvert par rien ; cependant les fiévreux y guérissaient. Le monétaire de la ville, averti par un songe, s’empressa de faire construire un oratoire sur cette sépulture.

CVI. Funérailles de la bienheureuse reine Radegonde de Poitiers, faites en l’absence de Marovée, évêque de cette ville, par Grégoire de Tours (13 août 587).

CVII. De Tétricus, évêque de Langres.

CVIII. De saint Orientius, évêque d’Auch.

CIX. De sainte Quitterie, en Gascogne.

CX. De Paulin, évêque de Nole.

CXI. Un pauvre ayant demandé inutilement l’aumône à des matelots dans un port de mer, changea en pierres tout ce qui était sur leur navire. J’ai vu moi-même des dattes et des olives qui en provenaient et qui étaient plus dures que le marbre tout en ayant conservé leur couleur naturelle.

CXII. Un habitant de Lyon, qui ne possédait qu’un tiers de sol, parvint à s’enrichir en achetant du vin et en le revendant mélangé d’eau. Il amassa de cette manière cent sous d’or. Mais un jour qu’il avait à la main sa fortune enfermée dans un sac en peau de Phénicie, un milan prenant ce sac pour quelque morceau de chair, le lui enleva des mains, et en s’envolant par-dessus la Saône le laissa tomber dans le fleuve.



in Livre Septième
traduction de H. Bordier
publié à Paris
1859-1862
(Nous avons quelquefois modernisé l'orthographe 
et précisé certains points du document. C.L.-G.)
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