(+ 24 octobre/6 novembre 1890)
La
staritza Evdokia est née en 1830 à Toula. Elle était la fille de Matthieu
Plaskonov, qui était d'un rang social commun. Ses parents étaient des gens
modestes d’une grande piété; son père travaillait dans une fabrique
d’armes. Dès son enfance, Evdokia se distinguait des autres jeunes filles par
une rare beauté. Même lorsqu’elle était enfant, elle était calme, modeste et
obéissante; elle aimait la solitude et elle était très pensive.
A
l’âge de 15 ans, Evdokia Matveyevna (fille de Matthieu) alla en pèlerinage au
monastère des thaumaturges des Solovki, et ce voyage développa plus encore son
esprit religieux et développa plus spécialement sa dévotion à la
Providence de Dieu. Une circonstance y contribua en particulier. Pendant le
voyage de retour, dans une ville, alors qu’Evdokia n’avait ni argent ni pain
pour le long voyage de retour, elle marchait le long d’une rue, pleurant et
ayant peur de demander l’aumône. Soudain, un jeune homme vint vers elle et lui
dit : "Ne pleure pas," et il lui donna de l’argent. Il devint
alors invisible si rapidement que sa marraine qui était sa compagne de voyage
et qui marchait devant elle, ne vit pas le jeune homme.
Jusques
à l’âge de vingt ans, elle vécut dans la maison de ses parents. En plus d’elle,
ils avaient deux fils. Comme elle aidait sa mère dans ses tâches, elle ne pensa
jamais au mariage, et toutes ses pensées allaient au Ciel.
Quand
elle eut vingt ans, Evdokia décida d’entrer dans la vie monastique. Ses parents
bénirent sa décision avec joie. Elle pensa d’abord entrer au monastère de Toula,
mais désirant prendre conseil auparavant, elle se tourna vers un certain
fol-en-Christ très respecté qui
vivait à Toula. Il gisait, la tête dans la direction de la ville de Mitchalov
et il lui dit : voilà la direction que tu dois prendre.
Suivant
son conseil, la belle jeune fille, un sac sur l’épaule, partit pour le
monastère féminin Ryazansky de Mitchalov, où elle fut acceptée par l’higoumène
Elpidephora.
Evdokia
y vécut ses premières sept années en novice modèle. Humble et dévouée, elle
était remarquée pour son amour des durs labeurs, et elle était extraordinaire
par la qualité de son travail manuel. Elle était obéissante et diligente,
novice auprès d’une des moniales les plus strictes, et durant ses heures
libres, elle s’occupait aussi de moniales âgées, apportant à certaines du bois
de chauffage, de l’eau à d’autres, lavant le linge pour d’autres encore. Toutes l’aimaient pour son bon
caractère et sa promptitude à les servir.
Durant
la septième année de sa vie monastique, Evdokia d’adonna à un ascétisme très
rigoureux, couvrant cela sous le masque de la folie en Christ. D’abord on
considéra qu’elle était devenue folle, mais après un certain temps, son
ascétisme fut compris.
Même
avant cela, Evdokia était une femme de prière fervente: maintenant, elle
prit sur ses épaules ce nouveau combat spirituel, elle s’adonna entièrement à
la prière, et plus particulièrement à la prière secrète. Elle assistait
toujours aux offices divins. Elle se tenait près des portes et retournait à sa
cellule avant tous les autres.
Son
labeur ascétique rigoureux, elle le cachait sous le masque de la folie. Elle
jeûnait beaucoup ; elle
mangeait peu. De temps en temps, elle allait voir sa famille à Toula. Sur un
petit traineau, elle emportait des pommes de terre et du pain, qu’elle mangeait
en route. Quand elle était à Toula, elle passait son temps à travailler; très
souvent elle apportait sur son traineau une pile de linge des moniales qu’elle
lavait.
A
Toula, elle déambulait toujours avec un chaton dans son sein; quand on
lui demandait pourquoi, elle s’excusait, disant qu’avec le chaton elle avait
plus chaud. Elle marchait vite et parlait peu. La plupart du temps, elle était concentrée
en elle-même.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Ascetic Strugglers of Piety
Volume II
(original Russian Strugglers for Piety
of the 18th and 19th centuries
October Volume, Moscou 1909 [en russe])
Saint Païsius Orthodox Women Monastery
Safford, Arizona
USA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire