samedi 16 novembre 2013

Père Alexandre (Karloutsos): L'astrologie est astrolatrie! Elle est incompatible avec l'Orthodoxie!




Il y a quelques années, une connaissance orthodoxe tenta de me faire m'intéresser à l'astrologie. Poliment, pour ne pas la vexer, je lui répondis que cela ne m'intéressait pas. Comme cette personne insistait (errare humanum est, perseverare diabolicum, dit l'adage), me disant que "son" astrologie n'était pas celle grossière des journaux, mais une astrologie plus scientifique (sic), cautionnée par une grande autorité (auto-proclamée) en la matière, je lui signifiai que l'astrologie était incompatible avec l'Orthodoxie. Je lui envoyai ensuite quelques textes orthodoxes allant dans ce sens, et en retour, elle me proposa de contacter un prêtre orthodoxe qui venait de la même région que moi outre-méditerranée, qui m'expliquerait mon erreur et me convaincrait que l'astrologie, "son" astrologie était compatible avec la foi orthodoxe. Lorsque je répondis à cette personne que c'était lui qui avait un "problème", pas moi, la correspondance cessa. C'était écrit, je suppose! C.L.-G.

*
[…]
Le chrétien n'a pas à être un faiseur de miracles, un brillant théologien ou un devin de vision céleste […], mais il doit être responsable pour ne pas être conscient de ses péchés. 
Un péché dans l'Église orthodoxe est entendu dans l'esprit du mot grec "amartia." Dans la Grèce antique, quand une personne visait pour frapper l'œil du taureau et échouait, on disait "amartia", "il a manqué." 
Etre en deçà de la marque, ne pas atteindre son objectif, ne pas atteindre son but, là est le péché. Quand un chrétien fait des choses qui l'éloignent du Christ, il pèche parce qu'il ne répond pas à sa fin, qui est de vivre en Christ. 
Lorsque nous ne vivons pas pour notre but, étant l'image et devenant la ressemblance de Dieu, nous péchons. Quand nous laissons les étoiles du ciel guider nos actions et non Dieu, qui a créé les étoiles, nous péchons. Quand nous courons vers les journaux pour consulter nos horoscopes et notre avenir, et que nous ne cherchons pas la sagesse et l'enseignement de la Bible, nous péchons. Quand nous faisons, ou ne faisons pas, ceci et cela parce que les astrologues le disent, et que nous fermons nos oreilles aux Commandements de Dieu, nous péchons. Nous péchons quand nous prions notre Dieu chrétien et, en même temps, prenons très au sérieux le zodiaque. Nous ne sommes pas Verseaux, Poissons ou natifs de la Balance, fils et filles des étoiles, nous sommes des hommes et des femmes, fils et filles de Dieu.

Les gens sont maintenant présentés comme Béliers et Lions, et non plus comme chrétiens. N'est-il pas étrange que les gens préfèrent être nommés d'après les étoiles et leurs constellations, que d'après Dieu, Créateur et Source de Vie ? Il est rare aujourd'hui d'entendre des gens dire: "Non, je ne suis pas du Zodiaque, je suis de Dieu, [je suis] chrétien; un petit Christ." L'Église a toujours prêché contre l'astrologie.

Jérémie au chapitre 10 verset 2 écrit:

"Ainsi parle l'Éternel: N'imitez pas la voie des nations, Et ne craignez pas les signes du ciel, Parce que les nations les craignent."

Quand Daniel fut confronté aux astrologues des Assyriens, les Babyloniens, desquels nous avons hérité l'astrologie, Daniel répondit :

" Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues, les magiciens et les devins, ne sont pas capables de découvrir au roi. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets (Daniel 2:27-28)


Notre droit canon interdit aux gens de croire à l'astrologie. En fait, le Canon 36 de Laodicée en 369 rejette de l'Église les gens qui font, vendent, achètent ou portent les signes du zodiaque.

Les Pères de l'Eglise, comme les Grecs de l'Antiquité, ont estimé qu'il y avait " beaucoup de merveilles de l'univers, mais aucune n'est plus admirable que l'homme." L'homme est l'image personnelle de Dieu, selon le Psaume 8, "Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l'as couronné de gloire et de magnificence." dans le but qu'il ait la domination complète sur le monde entier - y compris les étoiles. 

Saint Grégoire le Grand écrit:

"L'homme n'est pas fait pour les étoiles, mais plutôt les étoiles pour l'homme, et si une étoile peut être appelée le gouvernement de l'homme, l'homme doit alors être considéré comme l'esclave de ses serviteurs."

Dieu n'a pas créé les planètes et les étoiles avec l'intention qu'elles dominent l'homme, mais pour que, comme les autres créatures, elles lui obéissent et le servent.

Augustin considère l'astrologie une religion du destin qui est vivement condamnée par l'Eglise. Il estime que toute personne qui croit que notre Dieu d'amour donne le pouvoir aux étoiles afin de diriger et de gouverner nos vies, offense la justice et l'amour de Dieu. 

Saint Jean Chrysostome voit cette croyance dans les étoiles comme une incrédulité stupide par rapport à la toute-puissance et à la créativité de Dieu. Dieu y est soumis à la puissance des astres. Il souligne également que si nous sommes dirigés par le pouvoir des astres, il n'y a pas de chose bonne ou mauvaise parce que nous faisons ce que nous faisons sous la direction des étoiles." Cela signifie que les commandements de Dieu, selon lesquels l'homme ne doit pas pécher ou l'homme doit faire le bien, ne sont plus rien, si ce n'est folie. "

Les Pères de l'Église mentionnent l'idée de jumeaux, en particulier Jacob et Esaü. Ils demandent: "Pourquoi y a-t-il une telle diversité dans la vie des jumeaux, dans leurs actions, leurs fortunes, leurs actes, leurs appels, leurs honneurs et toutes ces choses qui ont trait à la vie humaine; est-ce le résultat d'un petit intervalle de temps, même s'ils ont été conçus dans le même temps?" 

Saint Grégoire le Grand considère l'astrologie comme une superstition et une folie. Les astrologues lui ont dit qu'une personne née sous le signe du Verseau était un pêcheur, mais dans le désert, il a rencontré des Verseaux mais jamais des pêcheurs. En Perse, où un enfant est né à un roi et devient prince, disent-ils son étoile l'a fait ainsi, mais alors il demande, "qui permet d'estimer le nombre d'esclaves nés dans le même temps et moment que le fils du roi? Et pourtant, les fils de rois, nés à la même heure que les esclaves, vont vers un royaume, tandis que les esclaves nés avec eux meurent dans l'esclavage."

L'astrologie vint de Babylone il y a plus de 4000 ans. Elle est basée sur le système astronomique selon lequel, le soleil tourne autour de la terre, et non l'inverse. L'année a été divisée en 12 mois, 6 ayant 30 jours, 6 vingt-neuf, donnant ainsi un total de 354 jours. Donc, une fois de temps en temps, ils ajoutaient un 13e mois. Ce à quoi je veux en venir, c'est ceci: une personne née en Avril, appelée Bélier dans notre calendrier grégorien, dans leur calendrier devrait être un Poissons et un Verseau. Vous voyez, nous sommes un mois en avance. Donc, tout ce que vous avez lu sur vous-même est mauvais parce que vous étiez dans le mauvais mois. Le calendrier babylonien astrologique a un mois de retard par rapport au nôtre.

Will Durant, dans son Histoire des civilisations nomme l'astrologie une des nombreux superstitions des jours anciens qui fleurissent encore de nos jours. Mais la stupidité de tout cela est le mieux résumée par l'immortel  Shakespeare : " C’est bien là l’excellente fatuité des hommes. Quand notre fortune est malade, souvent par suite des excès de notre propre conduite, nous faisons responsables de nos désastres le soleil, la lune et les étoiles : comme si nous étions scélérats par nécessité, imbéciles par compulsion céleste, fourbes, voleurs et traîtres par la prédominance des sphères, ivrognes, menteurs et adultères par obéissance forcée à l’influence planétaire, et coupables en tout par violence divine ! Admirable subterfuge de l’homme putassier : mettre ses instincts de bouc à la charge des étoiles ! Mon père s’est conjoint avec ma mère sous la queue du Dragon, et la Grande Ourse a présidé à ma nativité : d’où il s’ensuit que je suis brutal et paillard. Bah ! j’aurais été ce que je suis, quand la plus virginale étoile du firmament aurait cligné sur ma bâtardise…" (1)

Saint Grégoire de Nysse, résumant l'aspect essentiel de la dignité humaine, dit à juste titre que si nous ne sommes que des instruments de la rotation céleste, alors nous n'avons pas de libre arbitre. "Et si l'homme perd la liberté, il perd tout." 

Si l'homme n'est pas libre, l'homme n'est pas l'homme.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Greek Archidiocese of America

*


(1)William Shakespeare, Le Roi Lear, Acte I, scène 2, Traduction de François-Victor Hugo

Haïjin Pravoslave (CCIV)



Chaque jour qui naît
Est un chemin grand ouvert
Vers le saint Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 15 novembre 2013

Saint Maxime le Confesseur



31. Just as the thought of fire does not warm the body, so faith without love does not actualize the light of spiritual knowledge in the soul.
32. Just as the light of the sun attracts a healthy eye, so through love knowledge of God naturally draws to itself the pure intellect.
33. A pure intellect is one divorced from ignorance and illumined by divine light.
34. A pure soul is one freed from passions and constantly delighted by divine love.
St Maximos the Confessor.


Tout comme la pensée du feu ne réchauffe pas le corps, de même la foi sans amour n'actualise pas la lumière de la connaissance spirituelle dans l'âme.

Tout comme la lumière du soleil attire un œil sain, ainsi la connaissance de l'amour de Dieu attire naturellement vers elle-même le pur intellect.

Un intellect pur est un intellect séparé de l'ignorance et illuminé par la Lumière Divine.

Une âme pure est une âme affranchie des passions et constamment ravie par l'amour divin.

Celui qui aime vraiment Dieu, prie sans aucune distraction, et celui qui prie sans aucune distraction aime vraiment Dieu. Mais celui dont l'intellect est fixé sur une quelconque chose du monde, ne prie pas sans distraction, et en conséquence, il n'aime pas Dieu. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


2/15 décembre
25ème dimanche après la Pentecôte

Saint Habacuc, prophète (VIIème s. av. J.-C.) ; saint Athanase le Reclus (vers 1176) et un autre Athanase (XIIIème s.) des Grottes de Kiev ; sainte Mérope, martyre (vers 251) ; Saints Jean, Héraclémon, André et Théophile, moines en Egypte (IVème s.) ; saint Jessé, évêque de Tsilkani en Géorgie (VI°) ; saint Etienne-Ouroch, empereur de Serbie (1367) ; saint Solomon, archevêque d’Éphèse.

Lectures : Éph. IV, 1-6. Lc. XVIII, 18-27 
VIE DU SAINT PROPHÈTE HABACUC[1]

 Habacuc était originaire de la tribu de Syméon. Fils de Saphat, il vécut vers 600 avant notre Seigneur et prédit, sous l’inspiration du Saint-Esprit, la prise de Jérusalem par les Chaldéens et la déportation à Babylone (587), en se lamentant amèrement sur le sort du peuple rebelle. Lorsque Nabuchodonosor vint faire le siège de Jérusalem, le prophète s’enfuit vers l’Ostracène et vécut comme un étranger dans la terre d’Ismaël (Arabie). Il ne retourna en Palestine qu’après le départ des Chaldéens qui emmenèrent captifs vers Babylone une grande partie des habitants de Jérusalem et de l’Égypte.
Un jour, alors qu’on faisait la moisson sur ses terres, il dit à ses serviteurs d’attendre un moment avant de distribuer la nourriture aux moissonneurs, pour qu’il ait le temps de faire une commission au loin. À peine avait-il donné cet ordre qu’il fut enlevé par un ange et transporté à Babylone pour donner à manger au prophète Daniel enfermé dans la fosse aux lions (Dn XIV, 33). De retour en Judée par la même force miraculeuse, il se présenta quelques instants plus tard à ses moissonneurs et leur servit le même repas.
Portant un nom qui promettait la délivrance finale du peuple et annonçait la future Résurrection (Habacuc : « père de la résurrection »), le saint prophète Habacuc se tenait vigilant, à l’écoute de la parole de Dieu, au sommet du poste de garde de son cœur (Hab. II, 1). C’est de là qu’il entonna son hymne admirable, devenu la quatrième Ode du canon des Matines. Contemplant les signes prophétiques de la manifestation de la puissance de Dieu par l’Incarnation, il s’écria : « Seigneur, j’ai entendu le récit de Ton ouvrage, et j’ai été saisi de crainte ; Seigneur, j’ai considéré Tes œuvres et j’ai été frappé de stupeur » (Hab. III, 2). Il prédit la naissance du Verbe en désignant mystérieusement la virginité de la Mère de Dieu : « Dieu viendra de Théman et le Saint de la montagne ombragée par la forêt » (III, 3). Décrivant la descente du Christ dans la chair comme une redoutable intervention cosmique de Dieu qui, dans Sa colère contre Ses ennemis, fait arrêter le soleil et la lune, et effraie la terre entière et les abîmes, Habacuc contemple le Seigneur monté sur les apôtres, comme sur des chevaux et des chars de combat, pour traverser la mer, vaincre la mort et sauver Son peuple. C’est pourquoi, saisi de crainte, il se réjouit pourtant dans le Seigneur, son Sauveur, qui affermira ses pas sur le roc de l’Évangile quand viendra la fin des temps, et le fera monter avec le Christ ressuscité sur les hauteurs de la contemplation, afin de chanter en vainqueur son cantique de gloire dans le Royaume éternel.
Le tombeau du prophète Habacuc fut retrouvé sous le règne de Théodose, à la suite d’une révélation, dans le village de Kela (Keila), à quelque distance à l’est d’Éleuthéropolis. On édifia sur les lieux un sanctuaire flanqué d’un monastère, où vécut saint Épiphane.
VIE DE SAINTS JEAN, HÉRACLÉMON, ANDRÉ et THÉOPHILE
Issus de familles pieuses de la ville d’Oxyrhynque, située en Égypte, sur les rives du Nil (auj. El‑Bahnasa, à 200 km au sud du Caire), ces ardents serviteurs de Dieu, stimulés par la lecture des Saintes Écritures, décidèrent d’abandonner le monde et de s’enfoncer dans le désert intérieur. Ils furent instruits dans les rudiments de la vie ascétique par un saint vieillard qui fut rappelé à Dieu après une année. Pendant plus de soixante ans, ils luttèrent avec constance dans le jeûne et la mortification des élans de la chair. Ils ne prenaient que quelques légumes et un peu d’eau, deux fois par semaine, malgré la chaleur torride, et ne se réunissaient que le samedi et le dimanche pour communier aux Saints Mystères de la main d’un ange. Le reste de la semaine, ils se retiraient seuls dans quelque grotte ou au sommet d’une montagne pour y vaquer à la prière continuelle.
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
Des hauteurs, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !

Tropaire du prophète, ton 2
Проро́ка Твоего́ Авваку́ма па́мять, Го́споди, пра́зднующе, тѣ́мъ Тя́ мо́лимъ: спаси́ ду́ши на́ша. 
Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Habacuc, nous t'en supplions, sauve nos âmes.

Kondakion du prophète, ton 8
Возгласи́вый вселе́ннѣй отъ ю́га прише́ствіе Бо́жіе отъ Дѣ́вы, Авваку́ме богоглаго́ливе, и на боже́ственнѣй стра́жи предстоя́ніемъ слы́шанія отъ свѣтоно́сна а́нгела Христо́во Воскресе́ніе возвѣсти́лъ еси́ мíру, сего́ ра́ди ве́село зове́мъ ти́: ра́дуйся, проро́ковъ свѣ́тлая добро́то. 

Héraut de Dieu, tu as proclamé à la face de l'univers que Dieu viendrait du midi, c'est-à-dire de la Vierge Marie, et du milieu de la nuit où tu veillais devant Lui,  tu as annoncé au monde la Résurrection du Christ comme tu l'avais appris d'un Ange resplendissant. C'est pourquoi dans l'allégresse nous te chantons:  Réjouis-toi, splendeur éclatante des prophètes.

Kondakion du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскре-се́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux !

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le miracle de la transfiguration liturgique (suite)
L’âme s’élève pour rencontrer Dieu. Et la peine qu’elle se donne lui donne des forces. Elle découvre en elle de nouvelles puissances, alors qu’elle gravit le Thabor liturgique : « Elle s’élève toujours davantage », dans « un mouvement ascensionnel qui n’a pas de cesse, où elle trouve toujours dans ce qu’elle a réalisé, un nouvel élan pour voler plus haut ». L’homme déraisonne alors : il ne demande pas à Dieu de Le voir comme il le peut lui-même, mais comme Il est vraiment, jusqu’à rassasier son désir. Et l’amour divin pour l’humanité satisfait son désir de cette vision de Dieu en montrant que cette requête  est impossible : car « la véritable contemplation de Dieu a pour caractéristique, que celui qui lève les yeux vers Lui ne cesse jamais de Le désirer »(St Grégoire de Nysse).
Nous les avons vers le Seigneur, répondent les fidèles au célébrant. Par cette réponse, ils l’assurent qu’ils sont déjà montés « jusqu’aux hauteurs… jusqu’au trône de Dieu » (St Méthode d’Olympe). Leurs cœurs sont dans les hauteurs, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col. III,1).
Le prêtre : Rendons grâces au Seigneur.
Le chœur : Il est digne et juste.

Rendons grâces au Seigneur
Nous sommes maintenant prêts à avancer dans l’offrande du Sacrifice. Le mode d’offrande est notre action de grâces au Seigneur, et c’est ce que souligne maintenant le célébrant. Le Christ Lui-même a enseigné ce mode eucharistique, d’action de grâces, de l’accomplissement du Mystère : «  Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, Il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps, qui est donné pour vous… Il prit ensuite la coupe ; et, après avoir rendu grâces, Il la leur donna, en disant : Buvez en tous [cf. Matth. XXVI, 26-27, cf. Lc. XXII, 19] » (St Jean Chrysostome).
Le meilleur moyen pour garder les dons de Dieu, est de nous en souvenir et de rendre grâces à leur sujet. « Les redoutables Mystères qui sont célébrés dans chaque assemblée de l’Église et dont jaillit un salut abondant, s’appellent « Eucharistie » [c’est-à-dire, action de grâces] parce qu’ils constituent le souvenir d’une infinité de bienfaits, et ils nous manifestent le point culminant de la divine Providence et nous préparent à rendre grâces à Dieu de multiples façons… C’est pour cette raison que le prêtre, au moment de ce sacrifice, nous exhorte à rendre grâces à Dieu pour le monde entier, pour le passé et le présent, pour tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passera. Car cette action de grâces nous libère de la terre et nous transporte dans le ciel, et fait que d’hommes nous devenons des anges » (St Jean Chrysostome)
Nous rendons grâces à Dieu pour Ses bienfaits, et l’Eucharistie elle-même est un nouveau bienfait de Dieu, car tout en n’ajoutant rien à ce qu’Il est, « Il nous rend plus intime avec Lui » (St Jean Chrysostome).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 1-12;  Liturgie : Eph. V, 8-19. Lc. XVII, 12-19. Ste Anne: Gal. IV, 22-31. Lc. VIII, 16-21.


[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras

jeudi 14 novembre 2013

Saint Irénée de Lyon: La foi véritable

If your heart overflows with faith and love for God, you will find a thousand ways to pass on these feelings to your child.
- St. Irenaeus

Si votre cœur
déborde 
de foi 
et
d'amour
pour Dieu, 
vous trouverez
mille manières
de transmettre
ces sentiments
à 
votre enfant

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET: Recension/La cathédrale de Montreale. La splendeur des mosaïques



Monreale
« La cathédrale de Monreale. La splendeur des mosaïques ». Introduction Cataldo Naro, textes introductifs de David Abulafia et Massimo Naro, photographies de Daniele De Lonti, Santo Eduardo Di Miceli et Jurij Gallegra, Éditions du Cerf, Paris, 2013, 333 p. (Images et beaux livres).
Dans la collection « Images et beaux livres », les éditions du Cerf publient un ouvrage magnifique dédié aux mosaïques byzantines de la cathédrale de Monreale (Sicile). Cet ouvrage correspond à un réel besoin, puisque toutes les publication antérieures ne présentaient qu’un choix de mosaïques alors que celui-ci les présente toutes.
Cette église fut inaugurée le 15 août 1176. Sa construction avait été ordonnée par le dernier souverain normand Guillaume II, et réalisée entre 1172 et 1176. Le bâtiment lui-même (dont on a quelques photos dans la partie introductive de l’ouvrage) est une combinaison des trois styles présents à cette époque en Sicile : arabe, roman-normand et byzantin. Il  a une longueur de 102 mètres, une largeur de 40 mètres et une hauteur de 35 mètres.
Les murs et le sol de la cathédrale sont recouverts de marbre dans leur partie inférieure, dans le style islamique. La partie supérieure des murs est entièrement couverte de mosaïques byzantines sur fond d’or, sur une superficie totale de 6 340 m2.
L'abside est entièrement occupée par la figure d’un immense Christ Pantocrator. Sous le Christ, est représentée la Mère de Dieu, avec, à ses côtés, les archanges Gabriel et Michel, ainsi que les apôtres Pierre et Paul avec les autres apôtres. La rangée inférieure représente différents saints.
Les mosaïques de la nef et du mur ouest présentent deux rangées de scènes de la Genèse : dans la rangée du haut, la Création en six jours, jusqu'à l’expulsion du paradis, et dans la rangée du bas, des scènes de la vie des patriarches Noé, Abraham, Isaac et Jacob.
Les mosaïques du chœur et du transept représentent des scènes de la vie du Christ, de l’Annonciation à l’Ascension, et la descente de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Sur les murs de la nef sont représentés les miracles du Christ. Les mosaïques de la chapelle et de l’abside latérale nord représentent des scènes de la vie des Apôtres, tandis que la chapelle et l’abside du côté sud montrent des scènes de la vie de saint Pierre.
Ces mosaïques ont été réalisées de 1179 à 1182 par des artistes venus de Constantinople et par des artistes locaux. On peut y remarquer deux styles différents: un style byzantin très pur pour une majorité d’entre elles, dû aux premiers, et un style plus rustique et plus occidentalisé, dû aux seconds.Une première introduction, due à David Abulafia, présente le contexte historique de l’époque de la construction. Une seconde introduction, due à Massimo Naro, intitulée « Regarder la foi », a un caractère très général. Il est regrettable qu’aucun de ces deux textes introductifs (d’une soixantaine de pages au total) ne présentent des détails sur le mode de réalisation des mosaïques et les styles entre lesquelles elles se répartissent. À vrai dire l’intérêt unique de ce livre est qu’il présente en grand format d’excellentes reproductions de toutes les mosaïques (qui sont restées en excellent état de conservation), en suivant l’ordre des cycles ou programmes, et, à l’intérieur de ceux-ci, l’ordre des mosaïques elles-mêmes, et cela sans intercaler de commentaires. On a ainsi la chance de disposer de 260 pages de reproductions en continu.
Ce livre est un régal et constitue un cadeau de choix pour les fêtes des fin d’année.

Haïjin Pravoslave (CCIII)


Le Saint Evangile
Est le bel itinéraire
De l'âme vers Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 13 novembre 2013

Alexandre Isaïevitch Soljenitsyne


excerpt from: “Live not by Lies”
by Alexander Solzhenitsyn
“On any given day any one of us will be confronted with at least one of the above-mentioned choices even in the most secure of the technical sciences. Either truth or falsehood: Toward spiritual independence or toward spiritual servitude.
And he who is not sufficiently courageous even to defend his soul—don’t let him be proud of his “progressive” views, don’t let him boast that he is an academician or a people’s artist, a merited figure, or a general—let him say to himself: I am in the herd, and a coward. It’s all the same to me as long as I’m fed and warm.”

"En un jour donné 
chacun d'entre nous 
devra faire face 
à au moins l'un des choix 
déjà mentionnés 
[…]. 

Soit 
la vérité 
soit 
le mensonge: 
Vers l'indépendance spirituelle 
ou 
vers la servitude spirituelle.

Et celui qui n'est pas suffisamment courageux,
 même pour défendre son âme,
qu'il ne soit pas fier 
de ses vues "progressistes", 
qu'il ne se vante pas 
d'être académicien 
ou artiste du peuple, 
personnalité de mérite, 
ou général: 
qu'il se dise en lui-même: 
je suis dans le troupeau, 
et je suis un lâche. 

Cela m'est égal
 aussi longtemps 
que je suis nourri et que j'ai chaud!"

Version française 
d'après

Haïjin Pravoslave (CCII)



L'Amour du Seigneur
Est un soleil très puissant
Qui abolit l'ombre

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 12 novembre 2013

Sainte Matrona la staritza aveugle de Moscou: La prière et le signe de Croix

The enemy is approaching – it is absolutely necessary to pray. Sudden death can occur if there is no prayer in your life. The enemy sits on our left shoulder, and on our right, an angel, and everyone has their own book: good deeds. Cross yourself often! It is like a lock on a door!
- Saint Matrona the Blind of Moscow

L'ennemi approche: il est absolument nécessaire de prier. 

La mort subite peut se produire s'il n'y a pas de prière dans votre vie. 

L'ennemi est assis sur notre épaule gauche et à notre droite, un ange, et chacun a son propre livre pour les bonnes actions. 

Faites souvent le signe de la Croix! 

C'est comme un verrou sur une porte!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCII)


Tu es dans l'Eden
Lorsque la prière pure
Entre dans ton cœur

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 11 novembre 2013

Saint Silouane du Mont Athos: La confession véritable


Le Saint-Esprit agit mystiquement par le père spirituel, et puis quand vous quittez votre père spirituel, l'âme ressent son renouvellement. Mais si vous quittez votre père spirituel dans un état de confusion, cela signifie que vous ne vous êtes pas confessé purement et que vous n'avez pas pardonné à votre frère tous ses péchés dans votre cœur.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCI)


Dans la vie l'instant
Est graine d'éternité
Prêt à s'élever

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 10 novembre 2013

Steven B. Nasatir: La terreur anti-chrétienne concerne tout le monde!


An Egyptian woman mourns during the funeral of several Copt Christians who were killed in Warraq’s Virgin Mary church in Cairo, Egypt, Monday, Oct. 21, 2013. AP Photo/Khalil Hamra

Une Femme copte pleure pendant les funérailles de plusieurs chrétiens coptes qui furent tués dans l'attaque de l'Eglise de la Mère de Dieu de Warraq, au Caire, le lundi 21 octobre 2013

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La persécution de toute minorité religieuse n'importe où, par n'importe qui,  est une injustice maligne. Elle exige que toutes les personnes de conscience prennent la parole et, si possible, prennent des mesures.

Le prochain 75e anniversaire de la Nuit de Cristal en fait un moment propice pour sensibiliser à la violence contemporaine ciblant les minorités religieuses et leurs lieux de culte. Sont particulièrement préoccupantes les attaques contre les minorités chrétiennes qui se sont produites à une fréquence alarmante de la Syrie à l'Egypte, de l'Irak au Pakistan, et du Kenya au Soudan.

Le 9 novembre marque le 75e anniversaire depuis le pogrom contre les juifs commis par les foulesà travers le Reich nazi. Souvent appelé Kristallnacht, ou  "Nuit de Cristal", alors les émeutiers ont tué ou blessé des centaines de juifs, brûlé plus de 1.000 synagogues, détruit 7.000 magasins et entreprises appartenant à des Juifs, ont vandalisé des cimetières et des écoles, et envoyé 30.000 Juifs vers les camps de concentration allemands. Cela a marqué un tournant dans la campagne d'escalade de la persécution culminant avec l'Holocauste.

Ces événements, gravés dans la mémoire collective juive, nous rendent doublement conscients et nous font un devoir d'élever la voix lorsque le breuvage mortel du fanatisme religieux et la violence gratuite sont mêlés.

Aujourd'hui en Syrie, une population chrétienne, autrefois communauté prospère presque aussi ancienne dans ce pays que le fut un jour la grande communauté juive, a été dépeuplée à 25%, selon une estimation, partagée avec la BBC, du Patriarche melkite grec catholique Grégoire III Laham.

En Septembre, l'Associated Press a rapporté que les chrétiens syriens de Ma'aloula, communauté qui remonte à la naissance du christianisme, et qui parle encore l'araméen [langue du Christ], ont été chassés ou convertis de force à l'islam par les rebelles alliés avec al-Qaïda.

"C'est le chaos, il y a de la violence, il y a du sang, c'est la mort. La vie a été paralysée. Nous avons tout perdu", a déclaré l'Archevêque Théophile Georges Kassab de Homs.

En Egypte, certains partisans de Mohammed Morsi, Président déchu l'été dernier, déchaînent leur rage contre les chrétiens de cette nation, communauté historique qui constitue 20% de la population du pays. Des populaces ont brûlé des dizaines d'écoles chrétiennes, de couvents, de monastères, d'institutions, et d'églises de toutes les confessions chrétiennes. Et il y a quelques jours, des hommes armés circulant à moto ont ouvert le feu à l'extérieur d'une église chrétienne copte lors d'un mariage, tuant quatre personnes, dont une petite fille de 8 ans.

"Il ne s'est jamais produit auparavant dans l'histoire qu'un tel grand nombre d'églises aient été attaquées en une seule journée" a déclaré à Al Jazeera, l'évêque copte orthodoxe Thomas, d'Assiout. "Normalement, nous avions l'habitude d'avoir des crises une ou deux fois par mois."

Comme la Kristallnacht l'enseigne, l'incendie des maisons de culte peut être une alerte rouge disant que le pire est encore à venir. Septembre a vu l'horrible attentat taliban de fidèles anglicans au Pakistan, qui a pris 85 vies, et, selon les récits partagés par des témoins, le ciblage pour assassiner des chrétiens kenyans délibérément séparés des autres, (rappel effrayant des  "sélections" nazies), par les terroristes Shabaab dans un centre commercial de Nairobi.

Les attaques de ce genre ont contribué à un déclin de la population chrétienne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de 9,5% à 3,8% de la population totale de 1910 à 2010, selon un rapport de Pew Forum sur le christianisme mondial.

Fait révélateur, Israël est le seul pays du Moyen-Orient où la population chrétienne a augmenté dans une large mesure au cours du dernier demi-siècle, de 34.000 à 158.000, selon de nombreux observateurs, à cause des libertés religieuses dont on jouit là-bas.

En tant que juif, je suis fier de la situation des minorités religieuses dans l'Etat juif. En tant qu'Américain, je suis particulièrement fier de vivre dans une société où les gens de différentes religions (et ceux qui sont sans foi) partagent les valeurs de tolérance et de coexistence. En dépit des cas isolés, mais parfois mortels de terreur d'inspiration religieuse au cours des dernières décennies, la  nation qui est nôtre est une nation où aucun chrétien, juif, musulman, hindou, bouddhiste, sikh, ou une personne de toute autre foi doivent vivre dans la peur à cause de ce qu'ils sont.

Il est temps de tirer la sonnette d'alarme sur les persécutions religieuses des chrétiens et des autres [religions]. Élevons nos voix et appelons nos élus à agir. Les gens de toutes les religions devraient appuyer l'adoption de HR301, la législation qui demanderait à notre président de nommer un envoyé spécial du Département d'Etat pour promouvoir la liberté religieuse des minorités religieuses au Proche-Orient et en Asie centrale du Sud.

Le projet de loi facilitera les réponses du gouvernement américain sur les violations des droits de l'homme, combattra les actes d'intolérance religieuse et l'incitation à la violence ciblant les minorités religieuses, et aidera à répondre aux besoins des minorités religieuses.

En outre, nous devons exiger que les institutions internationales visant à protéger les droits de l'homme, en particulier les Nations Unies, le fassent réellement sans préjugés.

Pour les personnes de conscience, pour les gens de toutes confessions, à présent, ce n'est pas le moment de se taire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
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