samedi 21 décembre 2013

Père Gheorghe [Calciu] de sainte mémoire (2)








En 1949, le jour de Noël, ils commencèrent le processus de "rééducation " à Pitești.

Au cours de cette période sombre de la prison, le Père fut battu avec une telle sauvagerie, qu'il ne pouvait même pas se rappeler les lettres de l'alphabet ou la prière du Seigneur. 
Il ne restait pas d'instinct d'auto-préservation chez un seul des prisonniers. La plus grande bénédiction pour tous aurait été la mort dans ces moments. Cet état de désespoir et de manque de prière dura deux ans. Depuis qu'il était allé en prison, à l'âge de 22 ans, il avait vécu dans une terreur permanente. "Notre foi en l'homme avait été brisée, notre foi en nous-mêmes, également. Tout ce qu’il nous restait, c'était notre foi en Dieu."

Plus tard, il récupéra avec une grande difficulté de cette chute, mais avant cela, il fut emmené à Gherla, où il resta plus d'un an. Le changement, la guérison complète est arrivée quand les légionnaires furent blâmés pour le processus de "rééducation." Alors, le Père saint dit Non ! Et ce fut le moment de grâce divine, et si le Père l’avait perdue, il aurait péri. Mais il ne la perdit pas. Depuis ce moment, il ne se laissa plus aller au doute. Et pour faire face au cours de cette période d'enquête de 7 mois, il pria sans cesse, jour et nuit, et il devint plus fort, spirituellement .

En juillet 1958, il fut transféré à Jilava dans une section spéciale appelée Casimca. 

Casimca était une prison, à 7 pieds sous terre, conçue pour exterminer les gens, une cellule souterraine à l'étroit , sans lumière et très peu d'air. Il partagea sa cellule avec Costache Oprisan: "un vrai saint " pour le père Calciu, " une intelligence brillante," un homme qui "répandait la lumière autour de lui, comme les saints le faisaient" et "qui priait sans discontinuer."  

Le Père prit soin de lui, le nourrit, le lava, jusques à sa mort. Une fois, le Père entreprit la tentative la plus incroyable pour sauver une vie humaine: il coupa une de ses veines, mit le sang dans la bouilloire et l'offrit à son ami pour l'empêcher de mourir, et ce, en dépit de la malnutrition qu’il connaissait dans cette grotte de la mort. Cet acte sembla imprudent pour ses compagnons de cellule, mais le Père vivait et agissait selon des commandements moraux et religieux absolus, avec une magnifique bravoure et foi en l'amour.

Il a également déclaré que pendant son temps à Casimca il ressentait totalement la présence de Dieu. Il était là depuis trois ans.

Après Casimca il fut envoyé à Aiud [Aïoud], où il resta jusques à sa libération en 1963. Il passa presque tout son temps là-bas, à Zarca (avec des cellules terriblement inhumaines pour ceux qui ont continué à résister au processus de "rééducation"), avec Père Tudor Beju, Père Grebenea et le professeur George Manu. Le Père Beju, qui avait toujours l’Eucharistie cachée dans son manteau, avait également le courage de célébrer la Liturgie dans sa cellule.

Après 15 ans de prison, il fut libéré et contraint de vivre à Viisoara, Baragan, dans une maison abandonnée. Il travailla à la ferme d'Etat afin de gagner sa vie. 

Après Baragan, il rentra chez lui, à Mahmoudia, puis à Bucarest, où il assista aux cours de la Faculté de Linguistique, avec une spécialisation en français, mais il était malheureux, parce que, en prison, il avait promis à Dieu que s’il en sortait vivant, il deviendrait prêtre. Il lui avait été interdit de s'inscrire à la Faculté de théologie, à cause de la prison. Cependant, avec l'aide du Patriarche Justinien il entra à l'université et obtint son diplôme. Plus tard, il fut ordonné prêtre et devint professeur au Séminaire théologique de Bucarest .


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

He was one of the greatest father confessors of our Church:


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