9/22 décembre
26ème dimanche après la Pentecôte
Conception de la Très Sainte Mère de Dieu par sainte Anne ; sainte
prophétesse Anne, mère du prophète Samuel (1100 avant Jésus-Christ) ;
saint Sophrome, archevêque de Chypre (VIème siècle) ; saint Étienne « le
nouveau luminaire » (912) ; icône de la Mère de Dieu dite « La
joie inattendue ».
Lectures : Eph. V, 8-19. Lc. XVII, 12-19.
Ste Anne: Gal. IV, 22-31. Lc. VIII, 16-21.
CONCEPTION
DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU[1]
S
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elon le dessein éternel de Dieu, qui voulait se préparer une
demeure très pure pour s’incarner et résider parmi les hommes, Joachim et Anne
avaient été empêchés d’engendrer une progéniture. Parvenus tous deux à un âge
avancé et restés stériles, comme la nature humaine courbée et desséchée sous le
poids du péché et de la mort, ils ne cessaient cependant de supplier Dieu de
les délivrer de leur opprobre. Le temps de la préparation voulue par le
Seigneur étant accompli, Il envoya l’Archange Gabriel à Joachim, retiré sur une
montagne, et à Anne, pleurant son malheur dans son jardin, pour leur annoncer
qu’allaient bientôt s’accomplir par eux les prophéties de jadis, et qu’une
enfant leur naîtrait, destinée à devenir la véritable Arche de la nouvelle
Alliance, l’Échelle divine, le Buisson non consumé, la Montagne non entaillée,
le Temple vivant où allait habiter le Verbe de Dieu. En ce jour, par la
conception de sainte Anne, c’est la stérilité de toute la nature humaine,
séparée de Dieu par la mort, qui prend fin, et par l’enfantement surnaturel de
celle qui était restée stérile jusqu’à l’âge où les femmes ne peuvent plus
porter de fruit, Dieu annonçait et confirmait le miracle plus étonnant de la
conception sans semence et de l’enfantement immaculé du Christ dans le sein de
la Très Sainte Vierge et Mère de Dieu. Bien qu’elle fût née par une
intervention miraculeuse de Dieu, la sainte Vierge Marie fut cependant conçue
par l’union de l’homme et de la femme, selon les lois de notre nature humaine
déchue et soumise à la mort et à la corruption depuis le péché d’Adam (Gn 3, 16). Vase d’élection, Écrin précieux préparé par Dieu depuis l’origine
des siècles, elle est certes la représentante la plus pure et la plus parfaite
de l’humanité, mais elle n’a pas été toutefois mise à part de notre héritage
commun et des conséquences du péché de nos premiers parents[2]. Tout
comme il convenait que le Christ, en son Incarnation, se rendît semblable aux
hommes en tout hormis le péché, afin de les délivrer de la mort par Sa mort
volontaire (cf. Hb 2, 14), de même il
fallait que Sa Mère, dans le sein de laquelle le Verbe de Dieu allait s’unir à
la nature humaine, fût en tout point semblable à nous, soumise à la mort et à
la corruption, de peur que le Salut et la Rédemption ne nous concernent pas
pleinement, nous tous fils d’Adam. La Mère de Dieu a été élue et choisie entre
toutes les femmes, non pas de manière arbitraire, mais parce que Dieu vit à
l’avance qu’elle saurait préserver et garder parfaitement sa pureté pour être
digne de Le recevoir. Conçue et née comme nous tous, elle a été jugée digne de
devenir la Mère du Fils de Dieu selon la chair et notre mère à tous selon
l’esprit d’adoption. Tendre et compatissante, elle peut ainsi intercéder pour
nous auprès de son Fils, pour qu’Il nous prenne en pitié. Tout comme le
Seigneur Jésus-Christ fut le fruit de sa virginité, la sainte Mère de Dieu fut,
quant à elle, le fruit de la chasteté de Joachim et Anne. Et c’est en suivant
cette voie de la pureté que nous aussi, moines et chastes couples chrétiens,
feront naître et grandir en nous le Christ Sauveur.
Tropaire du dimanche, 1er
ton
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и
во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́ тридне́вный,
Cпа́ce, да́руяй мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи,
Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва
Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.
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La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats
gardant Ton corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur,
donnant la Vie au monde ; aussi,
les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta
Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique
ami des hommes!
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Tropaire de la Conception de la Très sainte Mère de
Dieu, ton 4
Дне́сь безча́дія у́зы
разрѣша́ются, Іоаки́ма бо и Áнну услы́шавъ, Бо́гъ па́че наде́жды роди́ти
тѣ́мъ я́вѣ обѣщава́етъ Богоотрокови́цу, изъ Нея́же Са́мъ роди́ся
Неопи́санный, Человѣ́къ бы́въ, а́нгеломъ повелѣ́въ вопи́ти Ей: ра́дуйся,
Благода́тная, Госпо́дь съ Тобо́ю.
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Aujourd’hui sont déliées
les chaînes de la stérilité. Car, exauçant les prières de Joachim et d’Anne,
Dieu leur promet clairement d’engendrer, contre tout espoir, la divine enfant
dont devait naître le Dieu que rien ne limite, devenu homme, ordonnant à l’Ange
de lui dire : « Réjouis-toi, Pleine de Grâce, le Seigneur est
avec toi ».
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Kondakion du dimanche, 1er
ton
Воскpécлъ ecи́́ я́ко
Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́
человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́етъ Tя́, и сме́рть изчезе́: Aда́мъ же
лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ избавля́ема ра́дуется зову́щи: Ты́ ecи́
и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́ Bocкреcéніe.
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Ô Dieu, Tu es ressuscité
du tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine
Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et
Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô
Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »
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Kondakion de la Conception
de la Très sainte Mère de Dieu, ton 4
Пра́зднуетъ дне́сь
вселе́нная Áннино зача́тіе, бы́вшее отъ Бо́га, и́бо та́ породи́ па́че сло́ва
Сло́во Ро́ждшую.
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L'univers
célèbre en ce jour la Conception d'Anne, venue de Dieu, car elle enfanta
ineffablement le Verbe de Dieu.
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Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR
LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Il est
digne et juste. À l’exhortation du prêtre de rendre grâces au Seigneur, les fidèles
répondent : cela est digne et juste. Leur réponse signifie qu’ils ont
donné leur assentiment à la célébration de la divine Eucharistie :
« Une fois que les fidèles ont donné leur adhésion et répondu Il est digne et juste, le prêtre offre
alors l’Eucharistie à Dieu » (St Nicolas Cabasilas). La réponse des
fidèles manifeste l’unité du corps du Christ. Elle montre aussi que leur
présence est nécessaire à la célébration du Mystère. « L'action de grâces
à Dieu est commune également, car ce n'est pas le prêtre seul qui rend grâces,
mais le peuple tout entier. En effet, le prêtre prend la parole en premier et
continue l’Eucharistie, après que les fidèles aient préalablement convenu que
cela est juste et légitime » (St Jean Chrysostome). Lors de l’Eucharistie,
c’est le peuple entier qui participe et qui chemine avec le célébrant. Dans
notre marche vers la vie nouvelle, nous chantons le cantique nouveau avec les
saints : … les quatre êtres vivants
et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau… Et ils
chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et
d'en ouvrir les sceaux; car Tu as été immolé, et Tu as racheté pour Dieu par
ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de
toute nation… Je regardai, et
j'entendis la voix de beaucoup d'anges… Ils disaient… L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la
puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la
louange… Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se
prosternèrent et adorèrent (Ap. V, 8-14).
Le prêtre (à voix basse) : Il
est digne et juste de Te chanter, de Te bénir, de Te louer, de Te rendre
grâces, de T’adorer en tout lieu de Ton empire. Car Tu es le Dieu ineffable,
incompréhensible, invisible, insaisissable, toujours existant et toujours le
même, Toi, Ton Fils unique et Ton Saint-Esprit. C’est Toi qui, du néant, nous
as amenés à l’existence, qui nous as relevés après notre chute et qui n’as
cessé de tout faire jusqu’à ce que Tu nous aies élevés au ciel et nous aies
fait don de Ton royaume à venir. Pour tout cela, nous Te rendons grâces, à Toi,
à Ton Fils unique et à Ton Saint-Esprit, pour tous les bienfaits répandus sur
nous, connus de nous ou inconnus, manifestés ou cachés. Nous
Te rendons grâces aussi pour cette liturgie, que Tu as daigné recevoir de nos
mains, bien que T’assistent des milliers d’Archanges, de myriades d’Anges, les
Chérubins et les Séraphins aux six ailes, aux yeux innombrables, se tenant dans
les hauteurs et ailés.
LECTURES DU
DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 12-35; Liturgie : Col.
III, 4-11, Lc. XIV, 16-24
[1]
Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de
Simonos Petras.
[2]. L’Église Orthodoxe rejette le dogme de
l’« immaculée Conception », proclamé par l’Église Catholique Romaine
en 1858, sans pour autant rabaisser la dignité de la Mère de Dieu. Pour les
Pères, en effet, l’héritage d’Adam ne consiste pas en une responsabilité
personnelle de tous les hommes à l’égard du péché originel, mais plutôt dans
l’héritage des conséquences de ce péché : la mort, la corruption et les
passions (y compris la reproduction par l’union charnelle). C’est pourquoi les
orthodoxes n’ont aucune difficulté à reconnaître que la Mère de Dieu était
héritière, comme nous tous, des conséquences de la faute d’Adam (seul le Christ
en fut exempt), mais qu’elle était pourtant pure et sans péché (personnel), car
elle s’est librement gardée de tout attrait pour le monde et pour les passions,
et elle a volontairement coopéré au dessein de Dieu en obéissant avec docilité
à sa volonté : Voici la servante du
Seigneur : qu’il m’arrive selon ta parole, répondit-elle à l’Ange (Lc 1, 38).
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