dimanche 15 décembre 2013

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


2/15 décembre
25ème dimanche après la Pentecôte

Saint Habacuc, prophète (VIIème s. av. J.-C.) ; saint Athanase le Reclus (vers 1176) et un autre Athanase (XIIIème s.) des Grottes de Kiev ; sainte Mérope, martyre (vers 251) ; Saints Jean, Héraclémon, André et Théophile, moines en Egypte (IVème s.) ; saint Jessé, évêque de Tsilkani en Géorgie (VI°) ; saint Etienne-Ouroch, empereur de Serbie (1367) ; saint Solomon, archevêque d’Éphèse.

Lectures : Éph. IV, 1-6. Lc. XVIII, 18-27 
VIE DU SAINT PROPHÈTE HABACUC[1]
Habacuc était originaire de la tribu de Syméon. Fils de Saphat, il vécut vers 600 avant notre Seigneur et prédit, sous l’inspiration du Saint-Esprit, la prise de Jérusalem par les Chaldéens et la déportation à Babylone (587), en se lamentant amèrement sur le sort du peuple rebelle. Lorsque Nabuchodonosor vint faire le siège de Jérusalem, le prophète s’enfuit vers l’Ostracène et vécut comme un étranger dans la terre d’Ismaël (Arabie). Il ne retourna en Palestine qu’après le départ des Chaldéens qui emmenèrent captifs vers Babylone une grande partie des habitants de Jérusalem et de l’Égypte.
Un jour, alors qu’on faisait la moisson sur ses terres, il dit à ses serviteurs d’attendre un moment avant de distribuer la nourriture aux moissonneurs, pour qu’il ait le temps de faire une commission au loin. À peine avait-il donné cet ordre qu’il fut enlevé par un ange et transporté à Babylone pour donner à manger au prophète Daniel enfermé dans la fosse aux lions (Dn XIV, 33). De retour en Judée par la même force miraculeuse, il se présenta quelques instants plus tard à ses moissonneurs et leur servit le même repas.
Portant un nom qui promettait la délivrance finale du peuple et annonçait la future Résurrection (Habacuc : « père de la résurrection »), le saint prophète Habacuc se tenait vigilant, à l’écoute de la parole de Dieu, au sommet du poste de garde de son cœur (Hab. II, 1). C’est de là qu’il entonna son hymne admirable, devenu la quatrième Ode du canon des Matines. Contemplant les signes prophétiques de la manifestation de la puissance de Dieu par l’Incarnation, il s’écria : « Seigneur, j’ai entendu le récit de Ton ouvrage, et j’ai été saisi de crainte ; Seigneur, j’ai considéré Tes œuvres et j’ai été frappé de stupeur » (Hab. III, 2). Il prédit la naissance du Verbe en désignant mystérieusement la virginité de la Mère de Dieu : « Dieu viendra de Théman et le Saint de la montagne ombragée par la forêt » (III, 3). Décrivant la descente du Christ dans la chair comme une redoutable intervention cosmique de Dieu qui, dans Sa colère contre Ses ennemis, fait arrêter le soleil et la lune, et effraie la terre entière et les abîmes, Habacuc contemple le Seigneur monté sur les apôtres, comme sur des chevaux et des chars de combat, pour traverser la mer, vaincre la mort et sauver Son peuple. C’est pourquoi, saisi de crainte, il se réjouit pourtant dans le Seigneur, son Sauveur, qui affermira ses pas sur le roc de l’Évangile quand viendra la fin des temps, et le fera monter avec le Christ ressuscité sur les hauteurs de la contemplation, afin de chanter en vainqueur son cantique de gloire dans le Royaume éternel.
Le tombeau du prophète Habacuc fut retrouvé sous le règne de Théodose, à la suite d’une révélation, dans le village de Kela (Keila), à quelque distance à l’est d’Éleuthéropolis. On édifia sur les lieux un sanctuaire flanqué d’un monastère, où vécut saint Épiphane.
VIE DE SAINTS JEAN, HÉRACLÉMON, ANDRÉ et THÉOPHILE
Issus de familles pieuses de la ville d’Oxyrhynque, située en Égypte, sur les rives du Nil (auj. El‑Bahnasa, à 200 km au sud du Caire), ces ardents serviteurs de Dieu, stimulés par la lecture des Saintes Écritures, décidèrent d’abandonner le monde et de s’enfoncer dans le désert intérieur. Ils furent instruits dans les rudiments de la vie ascétique par un saint vieillard qui fut rappelé à Dieu après une année. Pendant plus de soixante ans, ils luttèrent avec constance dans le jeûne et la mortification des élans de la chair. Ils ne prenaient que quelques légumes et un peu d’eau, deux fois par semaine, malgré la chaleur torride, et ne se réunissaient que le samedi et le dimanche pour communier aux Saints Mystères de la main d’un ange. Le reste de la semaine, ils se retiraient seuls dans quelque grotte ou au sommet d’une montagne pour y vaquer à la prière continuelle.
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
Des hauteurs, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !

Tropaire du prophète, ton 2
Проро́ка Твоего́ Авваку́ма па́мять, Го́споди, пра́зднующе, тѣ́мъ Тя́ мо́лимъ: спаси́ ду́ши на́ша. 
Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Habacuc, nous t'en supplions, sauve nos âmes.

Kondakion du prophète, ton 8
Возгласи́вый вселе́ннѣй отъ ю́га прише́ствіе Бо́жіе отъ Дѣ́вы, Авваку́ме богоглаго́ливе, и на боже́ственнѣй стра́жи предстоя́ніемъ слы́шанія отъ свѣтоно́сна а́нгела Христо́во Воскресе́ніе возвѣсти́лъ еси́ мíру, сего́ ра́ди ве́село зове́мъ ти́: ра́дуйся, проро́ковъ свѣ́тлая добро́то. 

Héraut de Dieu, tu as proclamé à la face de l'univers que Dieu viendrait du midi, c'est-à-dire de la Vierge Marie, et du milieu de la nuit où tu veillais devant Lui,  tu as annoncé au monde la Résurrection du Christ comme tu l'avais appris d'un Ange resplendissant. C'est pourquoi dans l'allégresse nous te chantons:  Réjouis-toi, splendeur éclatante des prophètes.

Kondakion du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскре-се́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux !

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le miracle de la transfiguration liturgique (suite)
L’âme s’élève pour rencontrer Dieu. Et la peine qu’elle se donne lui donne des forces. Elle découvre en elle de nouvelles puissances, alors qu’elle gravit le Thabor liturgique : « Elle s’élève toujours davantage », dans « un mouvement ascensionnel qui n’a pas de cesse, où elle trouve toujours dans ce qu’elle a réalisé, un nouvel élan pour voler plus haut ». L’homme déraisonne alors : il ne demande pas à Dieu de Le voir comme il le peut lui-même, mais comme Il est vraiment, jusqu’à rassasier son désir. Et l’amour divin pour l’humanité satisfait son désir de cette vision de Dieu en montrant que cette requête  est impossible : car « la véritable contemplation de Dieu a pour caractéristique, que celui qui lève les yeux vers Lui ne cesse jamais de Le désirer »(St Grégoire de Nysse).
Nous les avons vers le Seigneur, répondent les fidèles au célébrant. Par cette réponse, ils l’assurent qu’ils sont déjà montés « jusqu’aux hauteurs… jusqu’au trône de Dieu » (St Méthode d’Olympe). Leurs cœurs sont dans les hauteurs, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col. III,1).
Le prêtre : Rendons grâces au Seigneur.
Le chœur : Il est digne et juste.

Rendons grâces au Seigneur
Nous sommes maintenant prêts à avancer dans l’offrande du Sacrifice. Le mode d’offrande est notre action de grâces au Seigneur, et c’est ce que souligne maintenant le célébrant. Le Christ Lui-même a enseigné ce mode eucharistique, d’action de grâces, de l’accomplissement du Mystère : «  Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, Il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps, qui est donné pour vous… Il prit ensuite la coupe ; et, après avoir rendu grâces, Il la leur donna, en disant : Buvez en tous [cf. Matth. XXVI, 26-27, cf. Lc. XXII, 19] » (St Jean Chrysostome).
Le meilleur moyen pour garder les dons de Dieu, est de nous en souvenir et de rendre grâces à leur sujet. « Les redoutables Mystères qui sont célébrés dans chaque assemblée de l’Église et dont jaillit un salut abondant, s’appellent « Eucharistie » [c’est-à-dire, action de grâces] parce qu’ils constituent le souvenir d’une infinité de bienfaits, et ils nous manifestent le point culminant de la divine Providence et nous préparent à rendre grâces à Dieu de multiples façons… C’est pour cette raison que le prêtre, au moment de ce sacrifice, nous exhorte à rendre grâces à Dieu pour le monde entier, pour le passé et le présent, pour tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passera. Car cette action de grâces nous libère de la terre et nous transporte dans le ciel, et fait que d’hommes nous devenons des anges » (St Jean Chrysostome)
Nous rendons grâces à Dieu pour Ses bienfaits, et l’Eucharistie elle-même est un nouveau bienfait de Dieu, car tout en n’ajoutant rien à ce qu’Il est, « Il nous rend plus intime avec Lui » (St Jean Chrysostome).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 1-12;  Liturgie : Eph. V, 8-19. Lc. XVII, 12-19. Ste Anne: Gal. IV, 22-31. Lc. VIII, 16-21.


[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire