Comment l'homme moderne peut-il croire en Dieu et avoir
confiance en Lui, comment pouvons-nous sentir ce qui se passe au-delà des
limites des cinq sens humains : Elena Balayan s'entretient avec L'higoumène Nectaire (Morozov). (De leur livre récent: Sur l'Eglise, sans préjudice).
Le Christ marchant sur l'eau
- Ce qui attend inévitablement quelqu'un qui s'intéresse à la
vie de l'Église, ce sont les soi-disant questions de foi, en ce qui concerne
les choses qui vont au-delà des limites des lois naturelles de l'existence du
monde. Ces choses sont : la résurrection des morts, la conception sans semence, l'incarnation de Dieu et la vie éternelle elle-même - tout ce qui est
impossible à expliquer par l'ordre habituel des choses. Une personne peut y penser
et arriver à une impasse, parce qu'elle ne peut pas comprendre comment ces
choses peuvent exister. Comment quelqu'un pourrait-il se relever physiquement
d'entre les morts? Après tout , de telles choses ne se produisent pas.
Comment peut-on vivre éternellement, que ferions-nous pendant cette éternité? C'est incompréhensible! Comment répondre à ces questions? Faut-il y penser et essayer d’en venir à bout d'une certaine manière, ou tout simplement les
accepter comme une question de foi et cesser de nous en préoccuper ?
- J'écoute vos questions et j’essaie en même temps d'écouter
mes propres pensées et sentiments. Je comprends que pour moi, la résurrection
d'entre les morts, l'incarnation et la conception sans semence ne sont pas des
choses difficiles à accepter comme une réalité. Pour moi, ce sont des choses
tout à fait naturelles, car si Dieu a créé le monde à partir de rien, établi
toutes les lois du monde créé et qu'Il les fit entrer en mouvement, alors qu’est-ce
qui pourrait être impossible pour Lui? La résurrection des morts? Après tout,
au début il n'y avait rien du tout. Serait-ce plus difficile de ressusciter la
vie que de la donner? Ou, peut-il être difficile pour Celui Qui a établi les
lois de la naissance d’opérer le miracle d'une naissance sans la participation d'un
homme? Je ne vois rien d'impossible dans ce domaine. Si je crois au miracle
même de l'existence de l'homme, si je crois au miracle de la création du monde,
la nature de tous les autres miracles n'est pas quelque chose d'essentiellement
différent de cela. Un miracle beaucoup plus grand et plus improbable est le
miracle de mon propre changement du pire au meilleur, ou le même miracle chez
une autre personne. C'est un miracle beaucoup plus difficile à réaliser, car
il requiert notre participation, et tout ce qui nécessite l'application de
notre volonté rationnelle avec l'inclinaison de notre cœur est toujours incertain.
Cela arrivera-t-il ou pas? Cependant, je suis absolument sûr de la capacité de
Dieu, parce qu'Il est le Dieu qui fait miracles.(1)
- Selon votre raisonnement , il y a vraiment une chaîne
logique qui peut être suivie, ce qui conduit à la conclusion que pour Dieu,
rien n'est impossible. Alors pourquoi ces choses deviennent-elles une pierre
d'achoppement pour certains?
- Ce qui devient une pierre d'achoppement, c'est autre
chose: il ne suffit pas de croire à la réalité de l'existence de Dieu, nous
devons avoir foi en Dieu. Sans la foi en Dieu, la croyance de l'homme en Lui ne
diffère en rien de la croyance des démons , dont parle l'apôtre Jacques. (2)
- Comment la croyance diffère-t-elle de la foi?
- C'est très simple. Je crois que vous existez, mais je
peux encore manquer de confiance en vous, ou ne pas envisager la possibilité de
vous confier ma vie ou de croire que vous dites la vérité. Il en va de même dans
notre relation à Dieu. La foi en Dieu commence quand une personne est prête à
accomplir les commandements de Dieu, ce qui peut aller à l'encontre de ses
intérêts terrestres temporaires. Et je dois dire que chaque acte de foi envers
Dieu enrichit une personne, parce que cette personne en vient à savoir de plus
en plus exactement comment l'apôtre Pierre a marché sur l'eau quand il fit
confiance au Sauveur.(3)
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Notes:
1 Psaume 76:15
2 Josué 2:19
3 Cf. Matthieu 14:28-31
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