mercredi 12 juin 2013

Jean-Claude LARCHET/Recension: Anastase le Sinaïte, « Trois homélies », suivies de « Questions et réponses spirituelles et pastorales choisies »




Anastase le Sinaïte, « Trois homélies », suivies de « Questions et réponses spirituelles et pastorales choisies ». Introduction, traduction et notes par le hiéromoine Nicolas Molinier, Éditions du Cerf, Paris, 2013, 164 p. (collection « Orthodoxie »).
Anastase le Sinaïte est un auteur important mais peu connu du public francophone, aucune de ses œuvres n’ayant encore été publiée dans notre langue. On ne connaît pas l’année ni le lieu de naissance de l’auteur, ni la date de sa mort. On sait seulement qu’il a vécu au milieu du VIIe siècle et a été moine au monastère Sainte-Catherine du Sinaï, probablement à partir de 660. Ses œuvres se répartissent en trois grandes catégories : 1) des œuvres dogmatiques et apologétiques dont « Six chapitres contre les monothélites », « Seize chapitres contre les monophysites », et la plus connue, le « Guide » (en grec « Hodègos »), qui est un traité contre les hérésies ; 2) des homélies ; 3) des « Question et réponses ».
Le père Nicolas Molinier déjà bien connu par ses traductions d’œuvres patristiques (L’ « Histoire lausiaque » de Pallade, la « Vie de sainte Marie l’Égyptienne » par Sophrone de Jérusalem, les « Lettres et Discours monastiques » de Théolepte de Philadelphie et surtout l’« Evergétinos », en quatre volumes) fait œuvre utile en publiant ce recueil, qui nous donne un aperçu de l’œuvre de saint Anastase.
Il comporte tout d’abord trois homélies. La première, qui est l’une des plus connues et s’intitule « Discours sur la Sainte Synaxe », traite surtout des dispositions spirituelles avec lesquelles il convient d’aborder la divine liturgie et de recevoir le sainte communion; il souligne en particulier l’importance de la pénitence et la nécessité d’être en paix avec le prochain; la deuxième est un commentaire du psaume 6; la troisième a pour objet « ceux qui se sont endormis », autrement dit les défunts.
Il présente ensuite un choix de « questions et réponses » (52, soit environ un tiers du recueil original, que le traducteur a retenues pour leur intérêt particulier) qui, selon un genre littéraire répandu à l’époque, traitent de sujets variés d’ordre spirituel.
Parmi les questions posées, figurent celles-ci: « Quel est le trait distinctif du chrétien véritable?  À quoi un homme reconnaît-il que le Christ est venu résider en lui? Si quelqu’un est incroyant ou adhère à une religion non chrétienne et qu’il a accompli beaucoup de bonnes œuvres, entre-il de ce fait dans le Royaume des cieux? À partir de quel âge les péchés de l’homme sont-ils jugés par Dieu ? En quoi consiste le « prier sans cesse »? Qu’est-ce que l’orgueil? Est-il bon de communier chaque jour, par intervalle ou même seulement chaque dimanche? Combien y a-t-il de voies par lesquelles les hommes sont sauvés et obtiennent  de Dieu le pardon des péchés? À quoi un homme reconnaît-il que Dieu lui a pardonné ses péchés et qu’il obtiendra pleine miséricorde au jour du Jugement? Quelle mesure de ses ressources financières propres un homme doit-il offrir en aumône? Si nos gouvernants sont des incroyants, faut-il prier pour eux à l’église ou non? Pour quelles raisons Dieu a-t-il permis à Satan de faire des guerres aux hommes sur tous les fronts et ne l’a-t-il éradiqué? Qu’est-ce que l’humilité véritable, et comment pouvons-nous la pratiquer droitement avec l’aide de Dieu?
Un avant-propos présente le peu que l’on sait de l’auteur. Chaque œuvre est précédée d’une introduction qui en présente et en commente brièvement le contenu. Des notes nombreuses viennent expliquer certains termes ou établir des parallèles avec les réflexions d’autres Pères sur les thèmes abordés.
sur 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire