vendredi 24 mai 2013

Archevêque Dmitri de Dallas, Père confesseur et pénitent (II et fin)




     Plus grave, cependant, est la tendance pour certains d'être trop dépendants de la nécessité de la confession fréquente. Des cas extraordinaires peuvent exister où une personne doit venir se confesser chaque semaine ou toutes les deux semaines lors de la réception régulière de la communion. De manière générale, toutefois, ces cas sont des exceptions et des indicateurs susceptibles que d'autres recours sont requis, en outre, pour traiter le pénitent. La description d'un être dépendant de la confession fréquente est utilisée intentionnellement. La confession peut devenir comme un stupéfiant, une idole du pénitent, la raison de venir à l'église au-dessus de toutes les autres raisons, une fin en soi. Cette description peut sembler exagérée, mais de tels cas existent assurément dans nos paroisses. Il est possible, par exemple, de visiter certaines communautés appartenant à l'OCA et au diocèse du Sud, ayant plus d'un prêtre, et d’observer les gens qui fréquentent les célébrations festives principalement pour confesser leurs péchés à l'un des prêtres pendant l’office. Une telle pratique et d’autres semblables reflètent une méconnaissance non seulement de la confession, mais de la signification des fêtes de l'Eglise orthodoxe.
     L'approche ci-dessus pour la confession peut être associée à la dangereuse tendance à exagérer la dynamique, la relation entre le confesseur et le pénitent. Comme [je l’ai] indiqué auparavant les principales responsabilités du prêtre de la paroisse dans le sacrement sont d’entendre la confession réelle, de témoigner de la contrition de l'individu, et de donner des conseils appropriés et concis lié à un ou plusieurs péchés confessés, si nécessaire.
Tout autre chose supplémentaire devrait être accompli en dehors du sacrement proprement dit, et tomber dans le domaine de la compétence du prêtre et de ses capacités de conseiller. Le pénitent doit apprendre ainsi à assumer la responsabilité de sa propre vie et à ne pas regarder vers le prêtre pour répondre à chacune de questions de la vie. L'Église a le devoir d'éduquer et de responsabiliser les fidèles à discerner d’eux-mêmes en tant que chrétiens ce qu’il convient de dire, de faire et de penser sur une base quotidienne par l'opération du Saint-Esprit dans leur vie. Si une telle approche n'est pas prise par le clergé et les laïcs un type quasi-orthodoxe de culte sectaire peut se développer.
     Dans ce contexte, il faut souligner que dans l'OCA, le père confesseur est généralement le prêtre local. Il a la tâche impartie à lui par son évêque de superviser et d’administrer toute la vie de la paroisse. Cela inclut d'être responsable de la vie, de la santé spirituelle de ses paroissiens, et de distribuer les sacrements, s’assurant que ceux qui s'approchent du Calice sont prêts, après avoir confessé leurs péchés. Une telle tâche est mieux élaborée par le prêtre local qui a une interaction régulière avec les membres de l'Église. Si un individu recherche un conseil spirituel d'un autre confesseur, il doit d'abord recevoir la bénédiction de son prêtre, exerçant ainsi un certain degré de prudence. Les pseudo-startsy existent - certains étant associé à des monastères américains et étrangers - avide de disciples prêts à se livrer à leur guidance.
     Rien de tout cela n’est écrit pour diminuer l'importance de la confession ou le rôle du prêtre dans la paroisse, ou de rabaisser nos monastères bien-aimés. Au contraire, avec en particulier les fidèles nouvellement illuminés à l'esprit, nous espérons éviter les abus et les incompréhensions qui peuvent facilement découler de l'enthousiasme de celui qui vient de trouver la foi d’une part et du désir de conseiller et d'aider ceux dans le besoin d’autre part. J'espère que notre clergé et les fidèles auront à cœur ces paroles, gardant un ardent désir d'être «sauvés et de parvenir à la connaissance de la Vérité."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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