dimanche 7 avril 2013

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



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25 mars / 7 avril
3ème dimanche de Carême – de la Croix
ANNONCIATION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU

Saint Tykhon, patriarche de Moscou et de toute la Russie (1925) ; Saint Sabbas le nouveau, de Kalymnos (1948) ; Saint Justin de Tchélié (1979).

Liturgie de saint Basile le Grand

Lectures: Hébr. II, 11-18 ; Hébr. IV, 14 - V, 6 ; Lc. I, 24-38 ; Mc VIII, 34 - IX, 1 L’ANNONCIATION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU R acine et principe de toutes les autres fêtes du Seigneur, par lesquelles nous commémorons chaque année notre Rédemption, cette fête de l’Annonciation doit toujours être célébrée à la même date, car, selon une ancienne tradition, c’est au mois de mars que le monde fut créé par Dieu et c’est le 25 mars précisément qu’Adam, trompé par la promesse du serpent et voulant se faire dieu, transgressa le commandement divin et fut exilé du Paradis. Il convenait donc que la guérison de notre nature s’accomplisse, telle une seconde création, par les mêmes moyens et en ces mêmes jours qui ont été ceux de notre chute. Et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par la désobéissance d’Ève, au printemps du monde, il convenait qu’il en fût délivré au mois de mars par l’obéissance de la Vierge. Après notre chute, Dieu, prenant patience dans sa miséricorde infinie, avait peu à peu préparé l’humanité, de génération en génération, par des événements heureux et malheureux, à la réalisation du Grand Mystère qu’Il tenait caché avant tous les siècles dans son Conseil trinitaire : l’Incarnation du Verbe. Alors qu’Il savait, bien à l’avance, qu’elle allait être la faute de l’homme et ses tragiques conséquences, c’est en ayant en vue le terme de ce mystère qu’Il avait pourtant créé la nature humaine, afin de s’y préparer une Mère qui, par la beauté de son âme immaculée, relevée de l’ornement de toutes les vertus, attira sur elle les regards du Tout-Puissant et devint la chambre nuptiale du Verbe, le réceptacle de Celui qui contient tout, le Palais du Roi du Ciel et le terme du dessein divin. Six mois après la conception miraculeuse de celui qui devait être en toutes choses le Précurseur du Sauveur (Lc I, 17), Gabriel, l’Ange de la miséricorde, fut envoyé par le Seigneur à Nazareth en Galilée, auprès de la Vierge Marie qui, au sortir du Temple,
avait été fiancée au juste et chaste Joseph, pour qu’il fût le gardien de sa virginité. Surgissant soudain dans la maison sous une apparence humaine, un bâton à la main, l’Ange salua celle qui devait devenir la consolation des larmes d’Ève, en disant : « Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc I, 28). Devant cette étrange apparition, la Vierge toute troublée par ces paroles de l’incorporel se demandait si cette annonce de joie n’était pas, comme pour Ève, une nouvelle tromperie de celui qui sait se transformer en ange de lumière (II CorXI, 14). Mais l’Ange la rassura et lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu, ne t’étonne pas de mon étrange aspect et de ces paroles de joie, alors que, trompée jadis par le serpent, ta nature a été condamnée à la douleur et aux gémissements, car moi, c’est la vraie joie que je suis venu t’annoncer et la délivrance de la malédiction de la première mère (cf. Gn III, 16). Voici que tu concevras et enfanteras un fils, en accomplissement de la prédiction du prophète Isaïe qui disait : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils (Is VII, 14) ! Et tu l’appelleras du nom de Jésus, — ce qui signifie Sauveur — Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut (Lc I, 30). » À ces paroles inouïes, la Vierge s’exclama : « Comment cela serait-il possible, puisque je ne connais point d’homme ? » Elle ne mettait pas là en doute la parole divine par manque de foi, comme Zacharie qui avait été pour cela puni de mutisme (Lc I, 20), mais elle se demandait comment ce mystère pourrait bien se réaliser en elle, sans l’union nuptiale, devenue la loi de la reproduction du genre humain soumis à la corruption. Comprenant ses doutes, l’Ange ne la blâma pas, mais il lui expliqua le mode nouveau de cette naissance : « L’Esprit Saint viendra sur toi, qui a été comblée de grâce en préparation de sa venue, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » Puis, rappelant qu’Élisabeth, celle qu’on appelait « la stérile », venait de concevoir un fils dans sa vieillesse, il lui montra ainsi que là où Dieu le veut l’ordre de la nature est vaincu, et il lui confirma que par sa venue en elle le Saint-Esprit allait accomplir un miracle plus grand encore que la création du monde. Abaissant les cieux, le Roi de l’univers, Celui qui contient tout, allait s’anéantir lui-même (Phil II, 7) par une ineffable condescendance, afin de demeurer en son sein, de s’y mêler en une union sans confusion à la nature humaine, et de se revêtir de sa chair, teinte en son sang virginal, comme une pourpre royale. Inclinant alors humblement son regard à terre et adhérant de toute sa volonté au dessein divin, la Vierge répondit : Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! Par ces paroles, elle acceptait — et avec elle la nature humaine tout entière — la venue en elle de la puissance divine transmise par les paroles de l’Ange. C’est à cet instant même que s’accomplit la conception du Sauveur. Le Fils de Dieu devient Fils de l’Homme : une seule Personne en deux natures. Dieu se revêt de l’humanité et la Vierge devient en toute vérité Mère de Dieu (Théotokos), afin que, grâce à cet échange des propriétés naturelles, les hommes, délivrés de la corruption, puissent devenir fils de Dieu par la grâce. L’accomplissement de ce mystère de l’Incarnation, caché même à la connaissance des anges, ne fut donc pas seulement l’œuvre du Père, dans sa complaisance, du Fils qui descendit des cieux, et de l’Esprit qui recouvrit la Vierge de Son ombre ; mais le Seigneur attendait que celle qu’Il avait choisie entre toutes les femmes y prenne aussi une part active par son acquiescement libre et volontaire, de sorte que la Rédemption du genre humain fût l’œuvre commune de la volonté de Dieu et de la foi de l’homme. Ce fut donc par une libre coopération (synergie) de l’humanité au dessein divin que s’est accompli ce Grand Mystère préparé depuis l’origine du monde, que « Dieu devient homme pour que l’homme soit déifié en Lui », et que la Vierge, Épouse inépousée, est devenue pour notre nature renouvelée la source et la cause de tous les biens. La création entière, soumise jadis à la corruption par la faute de l’homme, était elle aussi dans l’attente de ce « Oui ! » de la Vierge, qui annonçait le début de sa délivrance. C’est pourquoi le ciel et la terre réunis, forment aujourd’hui un chœur de fête avec les fils d’Adam, pour rendre gloire à Dieu en honorant la conception de sa Mère inépousée.

AU SUJET DU DIMANCHE DE LA VÉNÉRATION DE LA SAINTE CROIX
Au  milieu du Carême, l’Église expose la Croix à la vue des fidèles, afin d’affermir ceux qui jeûnent et de les encourager à continuer leur labeur, par le souvenir de la Passion du Seigneur. La vénération de la Croix continue durant la quatrième semaine du Carême, jusqu’au vendredi. Le sens de la fête est indiqué par le synaxaire du jour : « puisque, lors du carême de quarante jours, nous sommes, nous aussi, en quelque sorte crucifiés (...) et ressentons une certaine amertume, étant abattus et découragés,  la vénérable et vivifiante Croix est exposée pour nous redonner courage et force, nous rappelant les souffrances du Christ, et nous consolant (...)De même que ceux qui accomplissent un voyage long et  difficile, alors qu’ils sont fatigués, s’ils trouvent un arbre au feuillage épanoui,  se reposent à son ombre et, comme régénérés, continuent leur chemin. De même, au temps du carême, au milieu du chemin étroit et pénible, les Saints Pères ont planté la Croix vivifiante, nous amenant le repos et la fraîcheur, pour que nous puissions courageusement et facilement achever le reste du chemin... » Dans le but de nous encourager encore plus à faire œuvre de patience dans les labeurs ascétiques, la Sainte Église nous rappelle en ce jour, afin de nous consoler, la fête de Pâques qui s’approche, en chantant les souffrances du Sauveur en même temps que Sa joyeuse Résurrection : « Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection ». 
Au lieu du Trisaghion, on chante :
Kpeсту́ Tвоему́ покланя́емся Влады́ко и свято́е Bocкресе́ніe Твое́ сла́вимъ.
Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection.

Tropaire du dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небéсная, да ра́дуются земна́я ; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́шцею Cвоéю Го́сподь, попра́ cмéртiю cмéрть, пéрвенецъ мéртвыxъ бы́сть, изъ чрéва а́дова изба́ви на́съ и подадé мípoви вéлiю ми́лость.
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди, лю́ди Твоя́ и благослови́ достоя́ніе Tвое́, побѣ́ды правосла́внымъ христіáномъ на сопроти́вныя да́руя, и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ жи́тельство.
Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.
Tropaire de l’Annonciation, ton 4
Дне́сь спасе́нія на́шего глави́зна, и éжe отъ вѣ́ка та́инства явле́ніе : Сы́нъ Бо́жій, Сы́нъ Дѣ́вы быва́етъ, и Гавріи́лъ  благода́ть благовѣcтвýeтъ, тѣ́мже и мы́ съ ни́мъ Богopóдицѣ возопіи́мъ : ра́дуйся благода́тная, Го́сподь cъ Тобо́ю.
En ce jour est le principe de notre salut et la manifestation du mystère éternel ; le Fils de Dieu devient Fils de la Vierge et Gabriel annonce cette grâce. Crions donc avec lui à la Mère de Dieu : Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi !

Kondakion de la Croix, ton 7
Не ктому́ пла́менное оpýжіе xpaни́тъ вра́тъ Еде́мскихъ; на ты́я бо на́йде пресла́вный coýзъ дре́во кре́стное, сме́ртнoe жа́ло, и а́дова побѣ́да прогна́ся; предста́лъ бо ecи́ Cпáce мой, вопія́ cýщымъ во а́дѣ : вни́дите па́ки въ páй.
Désormais le glaive de feu ne garde plus la porte de l’Eden, car le bois de la Croix l’empêche de flamboyer ; l’aiguillon de la mort est émoussé, la victoire échappe à l’enfer ; ô mon Sauveur, Tu es venu dire aux captifs de l’enfer : entrez à nouveau dans le paradis !
Kondakion de l’Annonciation, ton 8
Взбра́нной воево́дѣ побѣди́тельная, я́ко изба́вльшеся отъ злы́хъ, благода́́рственная воспису́емъ Tи́́ paби́ Tвои́ Богopóдицe ; но я́ко иму́щая держа́ву непобѣди́мую, отъ вся́кихъ на́съ бѣ́дъ свободи́, да зове́мъ Ти́ : ра́дуйся Невѣ́сто неневѣ́стная.
À toi,  vaillante Stratège, nous offrons l’hymne de victoire. Délivrés des malheurs, nous tes serviteurs  te dédions cette action de grâces, à toi, ô Mère de Dieu, mais puisque tu possèdes la puissance invincible, délivre-nous nous de tout péril, afin que nous te clamions : réjouis-toi, Épouse inépousée !
Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 4
Благовѣству́й земле́ ра́дость велію, xвали́те небecá Бо́жію сла́ву. Я́ко одушевле́нному Бо́жію ківо́ту, да ника́коже ко́снется рука́ скве́рныхъ, устнѣ́ же вѣ́рныхъ Богopóдицѣ немо́лчно, гла́съ а́нгела воспѣва́юще, cъ páдостію да вопію́тъ: ра́дуйся благода́тная, Го́сподь cъ Тобо́ю.
Terre, proclame la bonne nouvelle d’une grande joie ; cieux, louez la gloire de Dieu. Comme à l’Arche vivante de Dieu, que jamais n’y touche une main profane, mais que les lèvres des fidèles ne cessent de moduler à la Mère de Dieu la parole de l’Ange, et que, dans leur transport, ils lui crient : « Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ».
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Matth. XXVIII, 16-20  Liturgie : Hébr. VI, 13-20;  Éph. V, 8-19  / Мc. IX, 17-31 ; Matth. IV, 25 – V, 12
 

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