dimanche 24 mars 2013

L'Orthodoxie au Pakistan (V)

   Orthodoxy in PakistanFr. Adrian chrismating Orthodox Pakistanis. Photo from the church's facebook cite.Fr. Adrian.

-Vous allez bientôt inviter les séminaristes à rejoindre votre mission au Pakistan. Quelles sont les exigences que vous aurez-vous pour ceux qui souhaitent y aller?

-Laisser leur fierté à la maison. Si quelqu'un vous verse le thé dans une tasse brisée, remerciez-le et  buvez-le. L'essentiel est d'être amical, de les aimer, c'est tout ce dont vous avez besoin. Bien sûr, il faut imaginer ce qu'est l'islam et être en mesure d'expliquer si nécessaire pourquoi le salut se trouve dans l'Orthodoxie, et nulle part ailleurs. Bien sûr, je vous garantis que vous serez en sécurité, il vaut mieux que je meure plutôt que quelqu'un d'autre souffre. Il ne faut pas penser aux talibans, la communauté est assez sûre. Il serait bon que deux ou trois élèves puissent venir m'aider pour la Liturgie, mais je sers en ourdou, certains chants pourraient être chantés en slavon d'église.

-Que feront ceux qui se portent volontaires pour aller avec vous? Quel sera leur travail?

-S'asseoir avec les gens et un traducteur que je vais fournir, et leur parler des saints Pères, du christianisme orthodoxe, du sens de la vie. Si vous regardez nos photos, vous verrez que je suis assis avec eux sur le sol, sans ma soutane, et nous parlons comme des amis. Mon expérience personnelle est que la propagation de l'Evangile véritable se produit autour d'une tasse de thé, lors d'une conversation amicale.

- Tous les séminaristes n'ont pas l'esprit missionnaire dont vous parlez; pensez-vous que les séminaires peuvent inculquer le désir de connaître la vérité à leurs élèves?

- Il est très égoïste de ne vouloir sauver que soi-même. Il est facile de se sauver, mais pour vous sauver et votre prochain est beaucoup plus difficile. Il faut penser aux personnes qui ne connaissent pas l'Orthodoxie, qui ne connaissent pas la vraie foi, il faut se rappeler qu'ils sont en train de mourir spirituellement. Notre objectif est de les amener à la foi. Le séminaire doit utiliser des programmes spéciaux, ils doivent insister sur l'importance de l'œuvre missionnaire, et pointer vers les exemples de saint Nicolas du Japon, égal aux Apôtres, saint Jean de Changhai. Et bien sûr, il est souhaitable d'inviter des missionnaires célèbres pour faire des conférences sur leur expérience.

-Père Adrien, qui finance vos voyages?

- Je le fais, en travaillant à la banque  American Express cinq jours par semaine.

- Dites-nous ce que dans l'Evangile touche le plus le cœur du peuple pakistanais?

- Ils avaient entendu l'Evangile par les catholiques et les évangéliques, et les anglicans. J'essaie de mettre l'accent sur la vie selon l'Evangile, et non pas simplement leur enseigner des leçons à ce sujet. Je lui explique que l'Eglise n'est pas un club social, l'objectif principal de l'Eglise est d'approcher la sainteté. Dans l'Église, nous devons veiller à ce que l'Evangile soit conservé dans nos cœurs, et, alors que nous quittons le temple, nous devons répandre cette Parole de Dieu pour le monde entier, de sorte qu'elle donne de la force, à nous et à notre prochain.

- Quelles sont les questions les plus souvent posées par votre troupeau?

- La plupart du temps, on m'interroge sur la différence entre l'Orthodoxie et le Catholicisme. J'essaie de les comprendre et de leur apprendre que leur but est d'approcher la sainteté. Le problème, c'est que les catholiques ne se mettent pas au niveau de l'homme du commun, ils considèrent une personne comme le fait un juge. Comme je l'ai dit, les prêtres catholiques oublient souvent leur rôle pastoral, mais quand les Pakistanais reçoivent les soins d'un prêtre orthodoxe, l'amour est généré, et ils voient immédiatement la différence entre l'Orthodoxie et d'autres enseignements. Ils voient que ce prêtre indien nommé Adrien est venu à eux et prend soin d'eux. J'ai appris cela de Vladyka Hilarion: quand j'étais en Australie, Vladyka, archevêque seulement à l'époque, est venu me chercher à l'aéroport dans sa voiture, m'a emmené chez lui et m'a fait dîner.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
reprenant 
le site officiel
de 

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