samedi 30 mars 2013

LA BIENHEUREUSE ALYPIA, Folle-en-Christ de Kiev (2)


D'après les notes sur la vie de la Bienheureuse Alypia
Comme cela arrive souvent lors de la collecte et la compilation de matériel pour les vies des saints et les biographies d’êtres agréables à Dieu, des faits parfois se glissent qui provoquent le doute, surtout quand ce sont des gens qui portaient l’exploit spirituel (podvig) de la folie en Christ. 
Nous savons que Matouchka était de nationalité mordve et parlait le russe imparfaitement; en outre, comme tous les bienheureux [Fols-en-Christ], elle parlait d'elle de façon sporadique et sans ordre chronologique, souvent de façon cachée et sans commentaire. Néanmoins, ses syncelles les plus proches, ou comme on les appellait, ses "gardiens", ainsi que certains enfants spirituels, linguistes et journalistes, ont été en mesure de raconter le chemin de vie de la bienheureuse dans les pages de livres, de périodiques et de sites électroniques.
 Voici ce qu'on peut lire sur son enfance sur le site de Kiev, Bienheureuse Alypia:
"La bienheureuse Alypia (Agapia Tikhonovna Avdeyeva) est née vers 1910 dans la province de Penza dans la pieuse famille de Tikhon et de Vassa Avdeyev. La bienheureuse staritza raconta combien son père était strict, mais sa mère très gentille, travailleuse et bien disciplinée. Parfois, elle enveloppait diverses friandises dans un tablier et elle les donnait à Agapia pourqu’elle les distribue aux pauvres gens de leur village; elle distribuait un nombre particulièrement élevé de friandises les jours de fête. 
Quand vint le moment de l'apprentissage, Agapia fut envoyée à l'école. Elle était vive, rapide, et à l'esprit vif, et elle ne pouvait s'abstenir de donner des conseils aux autres enfants. 
La jeune fille fut transférée dans une autre classe, et même chez les enfants d'un an plus âgée qu’elle, elle se distinguait par son intelligence et sa vivacité d'esprit. 
En 1918, les parents d’Agapia furent abattus. La petite fille de huit ans, lut le Psautier pour eux toute la nuit pour le repos de leurs âmes. Agapia vécut pendant un certain temps avec son oncle. Après avoir terminé seulement deux années d'études, elle partit pour un long pèlerinage aux lieux saints... Pendant le temps de l'athéisme militant, elle passa dix ans en prison, et en dépit du grand manque de nourriture là-bas, elle respecta les jeûnes du mieux qu'elle pouvait, en priant sans cesse. "

Plus tard dans sa vie, nous lisons comment elle fut miraculeusement libérée de prison, et comment l'apôtre Pierre lui apparut. À la lumière de ce fait et de sa vie de prière plus tard, cela explique clairement pourquoi elle pria pendant tant d'années directement en face de la grande icône des saints Apôtres Pierre et Paul située dans l’autel à droite dans l'église Demeyevsky à Kiev. 
On mentionne également dans sa vie, au cours de ses années d'errance, la rencontre d’Agapia avec le hiéromoine clairvoyant du grand schème Théodose, qui vécut pendant les années d'après-guerre, près de Novorossisk, dans le village de Gorny (hameau cosaque anciennement appelé Krymskaya), et qui la bénit pour son exploit spirituel (Podvig) de folie en Christ. Matouchka elle-même a parlé à ce sujet: "J'étais avec Théodose, j'ai vu Théodose, je connais Théodose."
Mais plus de choses sont écrites sur sa période à Kiev, à partir des années 1960 jusques à 1988, ce sont des faits documentés, attestés, et les témoignages nombreux de ses enfants spirituels et d'autres qui furent associés avec elle. Matouchka portait des chaînes sous la forme d'un énorme paquet de clés, et sur sa poitrine, sous ses vêtements, elle portait une icône. 
Presque chaque jour, elle apportait à l'église des sacs de pain que les gens lui avait donnés, achetait un grand nombre de cierges, et les plaçait devant les icônes elle-même. D’autre part, longtemps avant que l'ancien Métropolite Philarète (Denisensko) conduise au schisme [dans l'Église orthodoxe ukrainienne], elle le réprimanda un jour pendant les offices, et fut de ce fait expulsée de l'église. Il est également connu qu’à la veille de 1986, l'année de l'explosion de Tchernobyl, Matouchka fut très troublée, et ne cessa de parler de "terribles incendies". On dit que, au début d’avril 1986, elle quitta sa cabane dans la forêt Goloseyevsky et fit le tour de toute la ville avec son bâton, en priant pour son salut.
J'ai appris beaucoup de choses qui furent miraculeuse dans la vie de la bienheureuse. Mais à cette époque, sur sa tombe, tout cela semblait un conte de fées.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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