dimanche 27 janvier 2013

VIE DU SAINT NOUVEAU–MARTYR PIERRE (Boïarski) [6]



Quand Pierre devint prêtre, il demanda au Seigneur de guérir ses yeux pour pouvoir lire toutes les prières dans lesquelles étaient contenues tout son amour pour Dieu et pour les hommes. Et il priait le plus souvent la nuit. Il lisait la nuit les livres des saints, prenait des notes qui, au bout d’un an, remplirent un gros cahier, notant tout ce qui attirait son attention.
Durant sa courte vie, Pierre donna beaucoup d’amour, il dessina beaucoup à l’école. Et ses dessins étaient étranges comme lui-même : des moines, des églises, quelques saints…
Après sa mort, sa mère en rangeant sa chambre après le désespoir de l’assassinat de son fils, ramassa ses dessins, etc… et les brûla. Où les mettre ? On peut se noyer parmi tous ces papiers !  Et par hasard, elle en garda seulement quelques uns, et des écrits aussi.
On peut dire sans hésitation que Pierre était très doué pour le dessin.
Ses parents s’inquiétaient de le voir vivre en ermite. Pourquoi reste-t-il à la maison ? Les écoliers de son âge vont au cinéma, dans les soirées, les discothèques, et lui, si beau, il ne se montre nulle part.
Puis il alla dans une école technique, et chaque dimanche il venait à la maison, uniquement pour aller à l’église.
« Regardez comme le saint va à l’église, disait hypocritement sa voisine, en le voyant passer sous sa fenêtre. »
Un jour de grande fête, il attendit très longtemps derrière la porte de l’église, et le prêtre ne vint pas célébrer. Les joues ruisselantes de larmes, il rentra à la maison, et il ne put être consolé. Comment a-t-il pu, comment a-t-il pu ?» disait-il avec un cœur meurtri. Il ne pouvait comprendre comment ne pas louer le Seigneur pour Ses bontés, ne pas Le servir et vivre pour Lui. Et n’étant pas encore revenu à lui, il s’habilla et partit de la maison précipitamment. Inquiète, sa mère le suivit pour qu’il ne lui arrive rien. Pierre se précipita vers une grande croix dans un chemin, tomba à genoux devant cette croix, et longtemps il pria, pleura, répandant son chagrin. Et les larmes coulèrent comme une source, Et Dieu seul sait ce qui était contenu dans ces larmes et ses prières.
Après 3 ans d’école technique, il dit à ses parents : «  Je ne terminerai pas l’école technique, cela n’est pas une spécialité. Je veux rentrer au séminaire, et si vous ne m’y autorisez pas,  j’irai volontairement à l’armée. » Et après discussion, ils prisrent ses documents scolaires, puis ils le conduisirent à Zagorsk. Avec un grand zèle et tremblement, il prépara ses examens. Il dormait très peu, lisait beaucoup de livres spirituels, priait et pleurait continuellement. De ses yeux, les larmes coulaient en abondance, le Seigneur lui avait donné le don des larmes. Ses parents voyaient son désir de devenir prêtre, et combien il était illuminé après la lecture des livres des saints et la prière, (à un point tel qu’il oubliait de se nourrir et d’éteindre la lumière) et ils ne voyaient pas de plus grand bonheur que de voir leur fils servir le Seigneur.
Ses examens furent réussis, aussi sa famille se réjouissaient d’avance.
Mais quand Pierre arriva à la maison, sa mère le vit amaigri, gris de souffrances et d’épreuves, Dès qu’il eut franchi la porte, il tomba à genoux devant le mur et il commença à pleurer, et devant sa souffrance, ses parents n’osèrent pas le questionner.
Après s’être apaisé, il leva les yeux et dit : « En tout est la volonté de Dieu. Gloire à Dieu pour tout ! » A ce moment-là, l’Ukraine se sépara de la Russie, et on ne put  pas l’accepter à l’école.
Il fallut terminer la technique. Après les examens, il donna ses documents pour rentrer à la Laure de Potchaïev, mais à cause de difficultés financières, l’école fut fermée cette année-là. Une vingtaine de fois, Pierre alla à la Laure de Potchaïev, demandant la protection de la Mère de Dieu et de saint Job, cherchant l’affermissement et la volonté de Dieu pour lui. Pendant son séjour dans la Laure, il ne mangeait pas, ne dormait pas, il ne faisait que prier et pleurer.




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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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