mercredi 23 janvier 2013

VIE DU SAINT NOUVEAU–MARTYR PIERRE (Boïarski) [2]



Pendant l’année de son service pour Dieu, il changea dix fois de paroisse. C’était la volonté de Dieu pour que ce vase choisi, cette lumière du Christ soit vue par beaucoup. De partout les gens venaient pour dire au revoir à Batiouchka. Beaucoup de larmes  coulaient dans la main de ce juste.
Par son amour, il ressemblait au Christ, il était une icône vivante. Pour tous ceux qui s’approchaient de lui, il était le plus proche, le plus cher, c’est pourquoi sa disparition était une douleur qu’on ne pouvait mesurer. La nuit, les prêtres lurent l’Evangile à tour de rôle, et une chose étonnante arriva : beaucoup entendirent des chants d’anges, et l’Eglise se remplit de chants d’une grande beauté et d’harmonie, et ces chants continuèrent jusqu’au matin. Tous ne l’entendirent pas, seulement ceux qui étaient capables de l’accepter spirituellement…
Père Pierre naquit le 28 mai 1973, dans le village de Zagvora. Son enfance s’est passée à Zalochts, à mi-chemin entre Ternopol et Potchaïev, où ses parents ont construit eux-mêmes leur maison. Ce sont des gens simples et travailleurs.
Sa naissance fut très difficile, comme s’il ne voulait pas venir dans ce monde pécheur, sachant combien il lui faudrait souffrir. Il naquit en criant, et il n’arrêta pas de crier pendant plusieurs mois, disant au monde que naîtrait un prédicateur. Dès sa naissance il fut malade, avec maladie sur maladie, les unes plus difficiles que les autres. Quand il atteignit l’âge de 15 mois, le médecin dit à sa mère : «  Amenez-le où vous voulez, je ne peux en rien l’aider… » Et il lui conseilla d’aller voir une guérisseuse (une « babka »). Les parents ne sachant plus quoi faire l’emmenèrent chez une « babka », « de bons conseillers » lui en trouvèrent une. A la première visite, la babka les reçut très bien, en leur disant qu’elle guérirait leur enfant, mais qu’il fallait revenir plusieurs fois.
Quand, au bout d’un certain temps, les parents revinrent, le visage de la guérisseuse devint grimaçant, et une haine farouche apparut, et, en regardant tantôt les parents, tantôt l’enfant, elle hurla : « Reprenez cet enfant, que je ne le vois plus, je me suis sentie mal après votre visite, j’ai perdu toutes mes forces, et l’argent que vous m’avez donné, je ne peux le prendre dans les mains, il me brûle. Sortez de ma cour, et que je ne vous vois jamais plus. Qui m’avez vous emmené ? Je me sens très mal avec lui. Qui m’avez-vous emmené ?»
Nadièjda, la maman, partit en larmes avec son enfant et avec Michael le père. Et la babka hurla encore longtemps derrière eux, déversant sa haine sur eux et sur leur enfant.
La mère pleura tout le temps du retour, elle pensait que si la babka  ne les recevait pas, c’est parce que l’enfant devait mourir. Et elle comprit, seulement après la mort de Père Pierre, que la force de Dieu gardait le chemin de Père Pierre depuis son enfance, depuis sa naissance, il était un vase choisi.
Quand les parents ramenèrent l’enfant  à la maison, il devint encore plus malade. Sa mère le conduisit à l’hôpital (« méningite avec complications cérébrales ») et quand sa mère vit son enfant avec sa tête gonflée, elle pria en demandant à Dieu de le garder en vie au moins jusqu’à 20 ans, pour voir ce qu’il deviendrait. Elle oublia son audace devant Dieu, et seulement 20 ans après, quand Prêtre Pierre quitta cette terre de péchés, elle se souvint de sa prière. Les voies de Dieu sont impénétrables.

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Traduit du russe par Jeanne O.
d’après
Le texte publié avec la bénédiction de
(+) l’Archimandrite Zossime
et des parents du saint nouveau martyr
Pierre
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