lundi 12 novembre 2012

Père Victor POTAPOV: Images sacrées de l'Unité (8)





Icône peinte à Optina

En novembre dernier, j'ai apporté un reliquaire contenant la relique du saint guerrier-martyr Victor de Damas en Russie. Mon voyage a été organisé par un ancien député de la Douma d'État, Victor Alexandrovitch Semyonov, membre principal de l'église de Saint-Victor à Kotelniki, près de Moscou.
Le 23 novembre, à la veille de la Journée de commémoration de saint Victor, qui se trouve également être le jour de la fête de l'icône de Montréal, le reliquaire, ainsi qu'une copie laminée de l’icône de Montréal, ont été solennellement accueillis à l'entrée de l'église de Kotelniki Prêtre Recteur  Denis et sa congrégation.
Matouchka et moi avons été surpris d'apprendre que la plupart des personnes de la paroisse de Saint-Victor étaient bien informés de la vie ascétique de Frère Joseph et de son martyre. Nous avons eu beaucoup de merveilleuses conversations avec les paroissiens et, bien sûr, partagé avec eux des reproductions de l'icône hawaïenne et des morceaux de coton avec du myrrhon et de l'huile de la lampade qui est sur la tombe de Frère Joseph.
Quelques jours plus tard, j'ai participé à la clôture officielle de la remarquable exposition tenue au Musée historique d'Etat, « Mont Athos. Images de la Terre Sainte ».
Victor Alexandrovitch Semyonov, qui était responsable de la construction de l'église de Saint-Victor dans la ville de Kotelniki, avait organisé l'événement. Le principal objectif de l'exposition était l'icône miraculeuse de la Théotokos d’Iviron, donnée par les moines athonites en 1648 au Tzar Alexis Mikhaïlovitch. Elle été apportée à l'exposition depuis les trésors conservés par le Musée historique.
Particulièrement frappant pour moi, c'était que la grande foule de fidèles rassemblés dans la salle d'exposition devant l'Icône a tranquillement chanté des acathistes à la Sainte Icône. Le ministre de la Culture, Alexandre Avdeev, a été invité à donner un discours à la clôture officielle de l'exposition. Lorsque M. Avdeev s’est approché de l'icône, il a sorti un portefeuille qu'il conserve toujours dans la poche intérieure de sa veste, et en a sorti un tirage papier usé de l'icône de Montréal avec accolé à elle, un morceau de coton avec du myrrhon, qui lui avait été donné par Frère Joseph, et il l’a montré à M. Semenov. Il avait gardé l'icône dans son portefeuille pendant 16 ans! M. Semenov était dans un état de stupeur et il prit sa copie de l'icône hawaïenne avec du myrrhon de sa poche et l’a donnée au ministre de la Culture. Ce fut un moment de grande émotion. J'ai été appelé par M. Semenov et présenté au ministre Avdeyev et on m’a demandé de raconter au ministre l'histoire de l'icône hawaïenne. Au cours de ma conversation avec M. Avdeev, j'ai appris que le ministre avait rencontré le Frère Joseph lorsque le gardien de l'icône était venu en Bulgarie en 1995. A cette époque, M. Alexander Avdeev servait l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Bulgarie. Il se souvenait avec émotion de Frère Joseph et il posa de nombreuses questions instruites sur son sort et sur ce qui était arrivé à l'icône de Montréal. D'autres participants à l'exposition eurent vent de cela et il en résulta que tous (des centaines) m'entourèrent et me demandèrent à être oints du myrrhon de l'icône hawaïenne. J'ai été étonné que beaucoup de ceux qui étaient présents lors de l'exposition, étaient au courant pour Frère Joseph et ils demandaient à avoir de la terre de sa tombe et de l'huile de la lampade qui s’y trouvait. Essayez d'imaginer qu’une telle chose se passe dans un musée américain ou européen...
Six mois plus tard, en mai 2012, cette même Icône d’Iviron du 17ème siècle, que nous avons vénérée l’an dernier à cette exposition de Moscou, a été rendue à l'Eglise et elle est maintenant à demeure au couvent de  Novodievitchi. Coïncidence, ou autre signe de Dieu?
Un jour, j'ai demandé à Michel Andreyev, propriétaire de la Compagnie Jordanville Monument qui a été chargée de faire la croix de granit sur la sépulture de Frère Joseph les raisons pour lesquelles le cadre de marbre au sol n'a jamais été cimenté. Il m'a dit que le Métropolite Laure, de bienheureuse mémoire, lui avait interdit de le faire, en expliquant que ce serait plus facile pour exhumer les restes de Frère Joseph, le moment venu. M. Andreyev raconta que, quand il préparait le fondement de la croix sur le lieu de sépulture de Joseph, et qu’il avait dû creuser à plusieurs pieds de profondeur, il avait ressenti le parfum du myrrhon...

***
Et si les moines d’Optina et d'autres en Russie, en Ukraine, en Biélorussie, en Bulgarie et en Grèce ont jeté les bases de la glorification du Frère Joseph. Qu’en est-il de l’Amérique? Allons-nous les rejoindre? Peut-être pouvons-nous commencer par nous rappeler de Frère Joseph le 31 octobre, jour de son repos en Christ, et commencer à éduquer nos troupeaux le concernant et inciter les fidèles à inscrire son nom en premier aux pannikhides publiques et privées, comme c'était le cas dans les années précédant la glorification de Vladika Jean (Maximovitch) et de la Bienheureuse Xénia de Saint-Pétersbourg.
Jusques à sa mort même, Joseph est resté fidèle à Celle qu'il avait rencontrée en 1982 à la skite de son jardin précieux du Mont Athos. C'était vraiment un élu, une âme prédestinée à une mission spéciale. Prenons soin de bien spirituellement apprécier la suite de l'icône myrrhoblyte d’Iviron donnée à notre Eglise en l’icône d’Hawaï et de continuer à bâtir sur la glorieuse unité ecclésiale, atteinte il y a cinq ans en 2007.




Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012

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