jeudi 8 novembre 2012

Père Victor POTAPOV: Images de l'Unité (4)





Au IVème Concile de Toute la Diaspora, un prêtre  clairvoyant, Père Nicolas Karipoff (de Melbourne, Australie), résuma ainsi la situation de l’ERHF:

"Les meilleurs des émigrés ont d'abord vu leur exil comme une punition de Dieu pour leurs péchés. Après la Seconde Guerre mondiale, cependant, nous voyons une perception différente. Rendant grâces à Dieu pour la délivrance de l’enfer communiste, ceci fit place à un sentiment d’élection : nous avions été sauvés parce que nous avions une mission spéciale. Dès la seconde moitié des années 1960 et après cela fut la cause pour laquelle la direction de l'Eglise russe à l'étranger se prononça pour un changement de direction...
 La perte de l'esprit de repentance des premières décennies a conduit à une perte de clarté de l'auto-évaluation. C'est pourquoi nous avons commencé à nous percevoir comme des intercesseurs, non seulement pour l'Eglise de Russie, mais nous avons aussi pensé avoir le droit d'enseigner aux autres et nous mêler des affaires des autres Églises locales et de penser que peut-être nous pouvions même constituer l'unique Église Catholique (Orthodoxe): nous avons tout et n’avons pas besoin de quoi que ce soit de l'extérieur... nous sommes uniques. "
C'est là que réside l'une des principales causes de la disparition de chez nous de l’Icône myrrhoblyte de Montréal. Ce sentiment faux « d’élection » nous a rendus à l’ERHF indignes d'avoir l'icône Montréal en notre présence. Nous sommes devenus trop confiants, peut-être même indifférents à la présence de l'icône au milieu de nous.
Frère Joseph aborda cette question dans la dernière interview avant sa mort:

«Nous ne devons jamais prendre l'habitude de miracles. Si cela se produit, le miracle ne sera plus un miracle. L'homme qui comprend ce que la sainteté et un objet sacré sont, ne peut jamais s'habituer à un miracle. Son attitude envers le mystère ne sera pas celle que l’on a vis-à-vis d’une une boîte de magicien avec ses tours de magie, mais comme l’attitude que l’on a envers quelque chose d'incompréhensible, qui évoque la crainte et l'amour envers le Créateur. "

En 2001, après l'élection du Métropolite Laure, bien sûr l’ERHF a eu un changement radical pour le mieux. Les négociations sur l'unification furent bientôt ouvertes entre le Patriarcat de Moscou et de l'ERHF.
En 2002, deux ans après l'élection du Métropolite Laure comme premier hiérarque, le Synode des évêques de l’ERHF lança un appel important à son troupeau à l'occasion du 20e anniversaire de l’Icône myrrhoblyte de la Mère de Dieu la d’Iviron-Montréal". Il déclarait notamment:

«Depuis 15 ans, cette Icône, qui exsudait en abondance un myrrhon miraculeux, réconforta notre Église Orthodoxe Russe Hors Frontières en étant un signe visible et palpable de la nature et de l'intercession miséricordieuse de la Mère de Dieu, pour nous, pauvres pécheurs... Avons-nous utilisé cette visitation de la Mère de notre Seigneur pour le bien de nos âmes? N'est-ce pas notre péché commun, le refroidissement de zèle envers la Sainte Icône envers la prière, envers les actes de piété et le témoignage de la foi qui est devenu la raison pour laquelle Dieu a permis à la Sainte Icône de nous être enlevée?
... Frères et Sœurs! Avec nos remerciements et avec enthousiasme, rappelons-nous dans la prière, la présence de cette merveilleuse Icône myrrhoblyte dans notre Église, et par le repentir, prions la Vierge Marie Très Sainte que nos péchés soient pardonnés, et que la paix entre dans notre église orthodoxe... "
Cet appel des évêques de l'ERHF demeure pertinent pour nous à ce jour, alors que nous célébrons le 30e anniversaire de l'icône de Montréal, la 15e année depuis la disparition de cette icône et la mort en martyr de son gardien Joseph, le cinquième anniversaire de l'apparition de l'icône hawaïenne. et la signature de l'acte de réconciliation.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012

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