mardi 30 octobre 2012

Son Eminence le Novice ( Vladyka Basile [Rodzyanko]) (18)

Bishop Basil (Rodzyanko). Photo by Yu. Kaver

Bishop Basil (Rodzyanko) after death
Vladika Basile / Dormition

Pour son dernier voyage, en dehors du pays dans lequel il vivait, et vers le Royaume longtemps attendu du Ciel, Vladyka Basile embarqua tout seul. Il fut retrouvé un matin sur le plancher de sa chambre, à Washington, ne respirant plus. L'évêque avait vécu dans cette petite pièce pendant de nombreuses années. C'était un minuscule studio, et encore en plus d'abriter l'évêque, il contenait en quelque sorte aussi une église domestique, une station de radio, une bibliothèque de plusieurs décennies de sermons et d'écrits et d'émissions de radio et de télévision, un réfectoire accueillant pour les paroissiens qui venaient fréquemment le visiter, et une salle d'étude. D'une certaine manière il y avait même de la place pour les visiteurs. Les invités de Russie se rendaient souvent à la maison de l'évêque pour passer une nuit ou deux, ou parfois même une semaine...
Même après sa mort, l'évêque lui-même ne se refusa pas le plaisir de voyager un peu.

Sa famille ne pouvait pas après sa mort se décider pour savoir où il devait être enterré. Certains disaient qu'il devrait être enterré en Russie, sa patrie, après tout. D'autres voulaient l'enterrer en Angleterre, à côté de sa femme, qu'il avait tant aimée. D'autres ont suggéré la Serbie, un pays qui fut toujours proche de son cœur. Je peux seulement imaginer quelle joie remplit l'âme de l'évêque alors qu'il planait au-dessus de cette scène dans les cieux: il aurait vraiment apprécié l'un quelconque de ces voyages! Mais à la fin son corps ne fut ramené de Washington que jusques à New York: un de ses proches insista pour qu'il soit enterré dans le couvent orthodoxe de New Diveyevo, qui est situé non loin de la ville. Cependant, pour une raison quelconque, l'enterrement n'a pas eu lieu là-bas et l'évêque a été ramené de nouveau à Washington. La ses pérégrinations dans le monde eurent finalement une fin. L'évêque fut inhumé dans la section chrétienne orthodoxe de Rock Creek Cemetery [à Washington D.C.].

Parfois, au cours de sa vie, l'évêque avait lui-même l'habitude de se nommer "l'évêque défunt." C'est parce que dans son statut, il n'était qu'un évêque à la retraite, qui avait été congédié (ou envoyé "à la retraite", une phrase qui en russes sonne comme étant "défunt") de l'Église autocéphale américaine. Un évêque qui  "retiré" [en retraite] en fait n'est plus vraiment un évêque, et il ne prend plus aucun décision officielle concernant les affaires ecclésiastiques officielles. C'est pourquoi l'évêque de temps en temps avait l'habitude de plaisanter à propos de lui-même, disant qu'il était "l'évêque Basile défunt."
Mais il était en effet un véritable évêque! Il a vraiment gouverné sans frontières les âmes humaines qui croisaient son chemin terrestre. Il l'a fait avec la force infatigable de cette puissance remarquable qui à ce jour continue de bénir ceux qui ont eu la joie de connaître l'évêque Basile et de faire l'expérience de son inoubliable et irremplaçable bonté, sa foi et son amour.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Tikhon


Bishop Basil (Rodzyanko)
Le sourire de Vladyka Basile

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