lundi 5 mars 2012

Père Barnabas (Powell): Traduire les traditions anciennes en langage moderne




J'aime travailler avec les jeunes. Ils ont tendance à poser des questions difficiles.
Durant une récente retraite de week-end, mon activité préférée fut quelque chose qui s'appelait "Feu sur le Père." C'était ma première fois dans ce camp particulier, j'étais donc un peu inquiet au sujet du titre.
Loin d'être frappé avec des projectiles cependant, je suis entré dans un barrage verbal.
Les enfants ont été invités à rédiger des questions sur des cartes de correspondance et à les mettre dans un sac. Faisant partie d'un panel avec deux autres prêtres, nous avons eu quelques minutes pour regarder ces papiers et nous préparer à rendre compte de l'enseignement de l'Eglise sur une gamme de questions sensibles.
Première question sortie du sac: "Pourquoi les femmes devraient porter des jupes et des couvre-chefs à l'église?" Tu parles d'un champ de mines potentiel!
Les enfants de quelque foi que ce soit, sont influencés par les valeurs de leur culture environnante, et parmi ceux-ci, il y a un rejet fondamental de tout ce qui touche à "l'inégalité des sexes."
Comme l'aumônier principal de notre triumvirat a commencé sa réponse, j'ai eu le sentiment qu'il n'allait pas être bien reçu. Il a parlé de couvre-chefs comme un symbole de soumission des épouses à leurs maris et du fait d'être sous leur autorité - une approche biblique, mais pas le plus convaincante pour cette foule. Certains murmures ont commencé à émerger dans les rangs, et le second prêtre a insisté en en rajoutant, encore une fois avec la discipline Pauline.
L'atmosphère se tendit ("Voulez-vous dire je vais devenir la propriété de mon époux après avoir été la propriété de mon père ?" a demandé une fille).
J'ai décidé de prendre une approche légèrement différente.
Une seule fois dans mon ministère, j'ai eu à parler à quelqu'un au sujet de son vêtement, et ce n'était pas à une femme, mais à un jeune homme qui portait un short à plusieurs reprises en raison de la météo estivale. Après le troisième dimanche, je l'ai pris à part et nous avons parlé de modestie, et comment éviter d'être une distraction pour les autres.
Regardons les choses en face. La plupart d'entre nous remarque un membre attirant du sexe opposé, surtout s'il expose sa chair. En gros, les hommes sont plus susceptibles que les femmes.
Pour cette raison, ce fut une pratique orthodoxe depuis plus d'un millénaire (et cela reste ainsi dans les monastères) que les hommes se tiennent d'un côté de l'église et les femmes de l'autre.
En l'absence de bancs pour briser l'espace de culte, vous voyez la personne en face de vous. La dernière chose que vous vouliez, est que votre attention soit attirée par une belle paire de mollets ou une coiffure sexy (oui, les hommes s'en aperçoivent!) quand vous venez prier.
En tant que prêtre, je peux me tenir en tournant le dos à la congrégation pour la plupart des offices, ne regardant que la table d'autel et une icône de Marie [Mère de Dieu]. 
Une fois, j'étais dans la file de la Communion derrière une fille qui portait un survêtement avec le mot "Juicy" brodé sur le postérieur (simple phénomène de mode qui n'est pas mort). Ce n'était pas à cela que je voulais penser, alors que je me préparais à recevoir le Corps et le Sang du Christ.
Comme concession à la faiblesse des autres (les hommes étant plus faibles que les femmes), s'il vous plaît faites attention à ce que vous portez pendant les offices. L'Église devrait être un lieu de refuge par rapport à la culture hypersexuée qui nous entoure (les annonces publicitaires de journaux incluses).
Nous n'avons pas besoin de voir la chair [dans l'église], que ce soit le décolleté féminin, ou le biceps masculin. Je ne suis pas en désaccord avec l'interprétation de mes frères qui citent saint Paul, mais c'est une question pratique qui transcende les lignes entre les sexes et en revient à la même norme: Ne pas distraire les autres de la prière.
Lorsque la question a cessé d'être l'exécution d'un code vestimentaire, et qu'elle est devenue de la considération pour les autres, les enfants l'ont comprise. Vous n'avez pas besoin d'abandonner les traditions, si vous pouvez les exprimer dans un langage nouveau.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant

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