vendredi 24 février 2012

Dr Demetrios Tselengidis, Professeur à l'Université Aristote de Thessalonique: Les hétérodoxes sont-ils membres de l'Eglise? (1)



Tout d'abord, il est nécessaire de préciser qu'en tant que chrétiens orthodoxes, nous croyons, en accord avec le Symbole de la Foi (le Credo) de Nicée-Constantinople (381 après J.C.), "en l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique". Selon la conscience dogmatique ininterrompue de l'Eglise orthodoxe à travers les âges, c'est-à-dire, selon sa conscience de soi, cette Eglise UNE est l'Eglise orthodoxe.

La confession du symbole que l'Eglise est "Une" signifie que c'est l'attribut de base de sa propre identité. En termes pratiques, cela signifie que l'Église n'est pas en mesure de se diviser -pour être partagée- parce que c'est le Corps mystique du Christ. Le Christ comme Tête du Corps de l'Eglise n'est ni en mesure d'avoir de nombreux corps, ni de posséder un corps divisé. 
Dans le Corps du Christ, la mort elle-même est vaincue. En tant que tel, celui qui est placé au sein de ce corps demeure aussi vivant en lui par le mystère divinement accompli: la garde avec amour des commandements. Il passe de la mort biologique à la vie éternelle et impérissable du Dieu triadique. Tout comme les sarments de la vigne ne sont pas capables de vivre et de porter leurs fruits s'ils sont coupés de la vigne, de même aussi le croyant, ou même des communautés entières de croyants, quelle que soit leur nombre, qui sont  coupées de l'Église, ne sont pas en mesure d'exister en Christ, ni de faire venir [à l'existence] une autre Église.

La foi de l'Eglise est inspirée par Dieu et non-négociable. En accord avec Sa foi claire, de nombreuses Eglises divisées ne sont pas en mesure d'exister puisque "une" et "beaucoup" ou "une" et "divisée", est une contradiction dans les termes. "Divisée" réfute, dans la pratique, la foi en la réalité de l'Eglise, qui reposant sur Sa propre conscience orthodoxe de soi est uniquement capable d'être comprise comme "une et indivisible". 
Quand quelqu'un parle consciemment d'une Eglise divisée, cela constitue un déni de la Foi de l'Eglise, un déni de Sa propre identité et de Sa conscience de soi. En tant que tels, les chrétiens orthodoxes n'ont pas de complexe psychologique d'auto-identité en raison de la rupture des chrétiens d'Occident à partir du Corps de l'Eglise. Certes, pourtant, les orthodoxes pleurent, prient, et sont intéressés à leur repentance et à leur retour [vers l'Eglise Orthodoxe]

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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