samedi 5 novembre 2011

Un chemin vers saint Silouane (XII)







L’humilité précède la gloire.
Proverbes ( 18, 12)

La clef unique de l’ouverture de la mémoire divine est l’humilité. Les vaines pensées de gloire, de contentement de soi, l’illusion spirituelle de la correction ou de l'exactitude, l’égarement de se croire juste, seront autant d’obstacles infranchissables à la venue du Saint-Esprit. 
La prière est un besoin essentiel, mais aussi un moyen pour atteindre l’humilité : devant Dieu, l’homme reconnaît sa faiblesse et par cet aveu d’impuissance, reçoit en retour l’Amour du Créateur. Mais c’est l’amour qui est la source de l’Amour, et c’est en lui que tout se meut dans notre foi chrétienne. "L’âme qui aime le Seigneur ne peut pas ne pas prier, car elle est attirée par Lui par la grâce qu’elle a connue dans la prière" (A. Sophrony, op. cit., p. 276 ).
Cette grâce, l’Esprit Saint la donne à ceux qui prient aussi pour les ennemis et qui les aiment. Le staretz Silouane affirme péremptoirement que celui qui n’aime pas ses ennemis "ne connaîtra pas le Seigneur".
Nous sommes faibles, et notre esprit de jugement nous fait quelquefois considérer nos propres frères comme nos ennemis, que dire alors de ceux qui nous font du mal ? Nous aimerions que le message christique ait été tout autre pour eux ! Qu’ils soient avec notre approbation satisfaite réprimandés selon nos critères de justice humaine. Nous oublions que sur la Croix le Bon Larron a été pardonné par le Seigneur. Nous oublions son injonction d’aimer ceux qui nous haïssent. Alors que faire ? Demandons à Dieu de venir Lui-même prier en nous pour eux. Supplions-Le de ne pas nous abandonner et de venir en nous étendre Sa miséricorde à ceux que nous considérons comme ennemis. Qu’Il fasse que Sa prière en nous, par la grâce de Son Fils Unique perce progressivement la dure pierre de notre cœur pour que l’amour s’y installe véritablement. Qu’Il vienne en aide à notre peu de foi et à notre médiocrité. Reconnaissons notre malignité et demandons-Lui de nous en guérir à jamais. Ayons l’humilité de reconnaître notre impuissance à accomplir ce commandement essentiel sans Sa grâce et Son amour ineffables. Comment peut-on aimer sans prier ? (cf Archimandrite Sophrony, op. cit., p. 276) Comment peut-on prier sans l’Amour absolu qui étaie notre prière et Qui en est le but ultime ?

© Claude Lopez-Ginisty
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Une première version de ce texte 
a été publiée
aux 
Editions du Désert 
en 2003 
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