mardi 1 novembre 2011

Un chemin vers saint Silouane (VIII)




Il n’est rien dans l’Eglise qui soit sans importance, car dans chaque pratique s’est incarné l’Esprit de Dieu, qui est la vie et le souffle de l’Eglise.
Archevêque Innocent de Pékin

Le Saint staretz Silouane partit au Mont Athos pour s’adonner plus pleinement à l’ascèse qui devait le sanctifier. Il est douteux que l’on puisse prétendre acquérir à vil prix la perle du Royaume. Notre chemin spirituel, passera obligatoirement par une certaine ascèse, ce sera une borne sur notre route. Or notre époque considère avec un grand mépris toute forme d’ascèse. 
Ainsi dans le domaine du jeûne, nos contemporains acceptent volontiers l’ascèse laïque du régime ou celle des religions lointaines, par pur goût de l’exotisme. Elle refuse souvent l’ascèse chrétienne qui est tension vers le Royaume et dans ses effets rapportés, anticipation des biens à venir. Or l’Epoux nous a bien dit que nous jeûnerions lorsqu’Il ne serait plus parmi nous; Il n’a jamais prétendu que le Royaume des Cieux était d’accès facile (ne nous l’a-t-il pas ouvert au prix de Sa mort sur la Croix, nous engageant à prendre nous aussi notre croix?), mais Il nous a certainement laissé une clef pour ouvrir à deux battants la porte du Paradis : l’amour et surtout l’amour de tous et celui des ennemis en particulier. Qui peut être plus aimant et plus proche de Dieu que celui qui aime aussi ceux qui lui sont opposés le plus durement ? Là est l’ascèse suprême ! Mais elle n’exclut pas ce qui doit préparer à ce sommet ascétique. Il n’y a jamais de chemins de traverse dans la vie spirituelle.

© Claude Lopez-Ginisty
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Une première version de ce texte 
a été publiée
aux 
Editions du Désert 
en 2003 
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