mardi 18 octobre 2011

DECOUVERTE DES RELIQUES DE LA SAINTE NÉOMARTYRE KYRANNA, PRES DE THESSALONIQUE


Avec des commémorations qui ont commencé le 8 janvier, le métropolite Jean du diocèse de Lagadas (près de Thessalonique) a dédié l’année 2011 à la mémoire de sainte Kyranna, martyrisée par les Turcs en 1751. Le souhait ardent du hiérarque était que l’on trouvât les reliques de la sainte. Si l’on possédait des fragments de ses vêtements, que les fidèles s’étaient partagés après le martyre de la sainte, on ignorait néanmoins où elle avait été enterrée. Les documents ne faisaient état que d’un enterrement "en dehors de la ville" (de Thessalonique). Or, répondant à l’amour de ceux qui la vénéraient particulièrement au cours de cette année, la sainte a manifesté ses reliques. Le 12 septembre 2011, des reliques furent trouvées sous le dallage du sanctuaire de l’église des saints Archanges, qui était la paroisse de la sainte. Un fort parfum s’en dégagea et emplit l’église. Toutefois, on ne savait pas s’il s’agissait des reliques de Ste Kyranna. Mais la Providence voulut que l’on découvrît auprès des reliques des souliers en cuirs, et grâce à celles-ci, les médecins légistes purent fixer la taille de la personne. Quant à l’analyse des os, elle permit de confirmer qu’il s’agissait d’une femme, et d’établir son âge et la date de sa mort. Ainsi, tous les doutes étaient dissipés. Ajoutons que la vie de la sainte avait été rédigée par St Nicodème l’Hagiorite et qu’un office lui était dédié. 
Le 23 septembre eut lieu la première vigile nocturne dans l’église des saints Archanges, en présence des reliques de la sainte. Le 11 octobre eut lieu le transfert des reliques depuis l’ancienne église jusqu’à celle, plus récente, qui est dédiée à la sainte, en présence du Patriarche Œcuménique Bartholomée, de l’Archevêque d’Athènes Jérôme, et d’un grand nombre de hiérarques et de prêtres de l’Église d’Hellade.

source : 


VIE DE SAINTE KYRANNA 
(tirée du Synaxaire du P. Macaire de Simonos Petras)
Originaire d’un village proche de Thessalonique, la belle Kyranna menait une vie chaste et pieuse jusqu’au jour où un janissaire chargé de la collecte des impôts, dévoré d’un amour satanique à son égard, commença à la presser de ses instances. Comme la jeune fille restait inflexible, son amant déçu la conduisit de force auprès du juge de Thessalonique et, produisant d’autres soldats comme faux témoins, il prétendit qu’elle avait accepté ses propositions de mariage et lui avait promis de se convertir à l’Islam. À toutes les accusations, la vaillante servante du Christ répondait : "Moi, je suis chrétienne, et je n’ai d’époux que le Christ, auquel j’offre en dot ma virginité. C’est Lui que j’aime et je suis prête à verser mon sang pour Lui ! Voilà ma réponse et n’attendez rien d’autre de moi." Puis, penchant pudiquement son regard vers le sol, elle s’enferma dans le silence, et son cœur se trouva alors rempli d’une joie indicible qui lui faisait oublier les horreurs des tribulations de cette vie. Désemparé par l’attitude de cette frêle jeune fille et par l’aspect radieux de son visage, le magistrat la fit jeter en prison, chargée d’entraves.
Persévérant dans ses désirs impudiques, le janissaire obtint l’autorisation de se rendre dans le cachot de la sainte avec d’autres comparses, et ils venaient la tourmenter à tout moment par ses infâmes propositions accompagnées de menaces de mort. Comme Kyranna ne daignait même pas les regarder, ils s’acharnèrent avec fureur contre elle : l’un la frappait avec un bâton, un autre avec le plat de son épée, un autre à coups de pied ou à coups de poing. Et lorsqu’ils s’étaient retirés, son geôlier venait la suspendre par les aisselles et s’épuisait à la frapper à coups de verges, malgré les réprimandes et les cris de révolte des autres détenus de droit commun. Dans tous ces tourments, la sainte martyre restait aussi impassible que si quelqu’un d’autre souffrait à sa place, et elle refusait toute nourriture qu’on lui présentait.
Le septième jour, comme le geôlier n’avait pas permis l’entrée de la prison aux janissaires, ceux-ci le dénoncèrent au magistrat qui le convoqua pour le reprendre. À son retour, celui-ci déversa toute sa haine et sa colère sur la sainte. Il l’avait laissée suspendue, ensanglantée, quand une lumière divine entoura soudain son corps et illumina toute la prison, tandis que son âme remontait glorieuse vers son Époux céleste, en laissant derrière elle un sublime parfum. Le geôlier, repentant et tremblant sous les sanglots, chargea un chrétien de décrocher le corps de la sainte et de le préparer pour les funérailles. Quand la nouvelle du miracle se répandit dans la ville, le lendemain, les Turcs, pleins de honte, concédèrent le corps aux chrétiens pour qu’ils l’ensevelissent en-dehors de la ville. La mémoire de la sainte est fêtée le 28 février.

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