lundi 22 août 2011

Lettre écrite par l'épouse du Père Daniel (Syssoyev) nouvellement Martyrisé à Moscou




Ceci est une lettre écrite par l'épouse du prêtre nouvellement martyrisé, abattu par un musulman dans sa propre église, à Moscou, en Russie. Contemplons le grand sacrifice fait par ce prêtre, pour le Christ qu'il aimait tant, et le peuple musulman, pour lequel il se souciait si chèrement, et auquel il voulait faire connaître personnellement ce même Christ.

Saint Nouveau Martyr Daniel, prie Dieu pour nous.

Amour et bénédictions,
Higoumène Tryphon


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Chers frères et sœurs, merci pour votre soutien et vos prières. C'est la douleur qui ne peut être exprimée en mots. C'est la douleur ressentie par ceux qui se tenait près de la Croix du Sauveur. C'est la joie qui ne peut être exprimée en mots, c'est la joie vécue par ceux qui sont venus au tombeau vide.

Ô mort, où est ton aiguillon?

Père Daniel avait déjà prévu sa mort plusieurs années avant que cela n'arrive. Il avait toujours voulu être digne de la couronne du martyre. Ceux qui ont tiré sur lui voulait, comme d'habitude, cracher au visage de l'Église, comme autrefois ils ont craché au visage du Christ. Ils n'ont pas atteint leur but, car il est impossible de cracher au visage de l'Église. Père Daniel monta à son Golgotha, dans l'église même qu'il avait construite, l'église à laquelle il avait donné tout son temps et toutes ses forces. Ils l'ont tué, comme le prophète de jadis - entre le temple et l'autel, et il fut en effet trouvé digne d'être appelé martyr. Il est mort pour le Christ, qu'il a servi de toute sa force.

Très souvent, il me disait qu'il avait peur de ne pas avoir assez de temps, le temps de tout faire. Il était pressé. Parfois, comme un être humain qu'il exagérait, il se trompait, il trébuchait et faisait des erreurs, mais il n'a fait aucune erreur au sujet de la chose principale, sa vie fut entièrement consacré à LUI.

Je ne comprenais pas pourquoi il était pressé. Les trois dernières années, il était occupé à servir, ne prenant jamais de jours de congé ou de vacances. Je rechignais, juste de temps en temps je voulais un bonheur simple, que mon mari et le père de mes enfants soit avec mes enfants et moi. Mais une autre voie avait été préparée pour lui.

Il disait qu'ils allaient le tuer. Je lui demandais qui s'occuperait de nous. Moi et les trois enfants. Il me répondait qu'il allait nous mettre dans de bonnes mains. "Je vais vous donner à la Mère de Dieu. Elle va prendre soin de vous".

Ces paroles ont été oubliées trop tôt. Il nous a dit avec quels vêtements l'enterrer. Ensuite, j'ai plaisanté en disant qu' il n'y avait pas lieu de parler de cela, on ne savait toujours pas qui enterrerait qui. Il a dit que je l'enterrerais. Une fois que notre conversation tourna sur les funérailles, je ne me souviens pas des détails, mais j'ai dit que je n'avais jamais été aux funérailles d'un prêtre. Et il répondit que cela n'avait pas d'importance parce que je serais à ses funérailles.

Maintenant je me souviens de beaucoup de paroles qui ont acquis un sens. Maintenant, mes doutes se sont dissous, les malentendus ont disparu.

Nous ne nous sommes pas dit au revoir dans cette vie, nous ne nous sommes pas demandé pardon , nous ne nous sommes pas embrassés. C'était juste un autre jour: le matin, il est allé à la Liturgie et je ne l'ai pas revu. Pourquoi je ne suis pas allée à l'église ce jour-là pour le rencontrer? J'avais pensé le faire, mais j'ai décidé que je ferais mieux de préparer le repas du soir et de mettre les enfants au lit. C'était à cause des enfants que je n'y suis pas allée. Il y avait une main qui ne m'a pas laissé y aller. Mais la veille j'étais allée à l'église et je l'ai rencontré. Je ressentais que comme de sombres nuages ​​s'amoncelaient sur nous. Et dans les derniers jours j'avais essayé de passer plus de temps avec lui. Au cours des dernières semaines je n'avais pensé qu'à la mort et à la vie après la mort. Je ne pouvais pas faire que ma tête s'éloigne de la première ou de la deuxième pensée. Ce jour-là ma tête tournait avec les mots: "La mort se tient juste derrière toi". La dernière semaine, tout a été si dur, comme si une énorme charge avait été posée sur moi. Je ne suis pas brisée. Il me soutient, je me sens comme s'il se tenait à mes côtés. Ensuite, nous nous sommes dit tant de paroles affectueuses, que nous n'avions jamais dites l'un à l'autre dans toute notre vie auparavant. C'est seulement maintenant que je comprends combien nous nous aimions.

Le service commémoratif pour les quarante jours du Père Daniel a lieu à la veille de sa fête onomastique et la fête patronale de la future église le 29 Décembre, et le 30 Décembre est la fête de la saint prophète Daniel. Selon la prophétie d'un staretz, l'église serait construite mais le Père Daniel n'y servirait pas. La deuxième partie de la prophétie a déjà été accomplie.

Matouchka Julia Sysoyeva

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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