dimanche 12 juin 2011

Staretz Païssi (Vélitchkovsky): Chant funèbre de ses enfants spirituels


Преподобный Паисий Величковский

Saint Païssi est né le 21 Décembre 1722 à Poltava, en Ukraine dans une famille de prêtres. Son père, son grand-père et son arrière grand-père étaient tous prêtres. Sa mère est devenue moniale à la fin de sa vie, tout comme sa grand-mère et sa tante. Il fut baptisé sous le nom de Pierre. Son père, le prêtre Jean, fut recteur de la cathédrale de la Dormition.
À l'âge de 13 ans, Saint Païssi entra à l'école de théologie de Kiev qui devint plus tard l'Académie théologique. La discipline académique était d'un niveau très élevé. Quelques 1200 étudiants étaient présents à ce moment-là. Les intérêts de Pierre, cependant, n'étaient pas académiques, mais monastiques. Il était intéressé par le salut de l'âme. Il commença donc sa recherche du monachisme véritable.

Il erra, rendant visite à un certain nombre de startsy, avant d'entrer au monastère Medvedovsky, où il travailla à de nombreuses tâches simples. Au temps opportun, il fut tonsuré et porta le rasson sous le nom de Platon. Les conflits avec les uniates obligèrent le monastère à fermer, et Platon se rendit à la Laure de Kiev, pour y travailler dans son atelier d'imprimerie. Toujours dans une recherche de labeur et de vie ascétiques comme ermite, Platon voyagea jusques aux monastères de Moldo-Valachie qui avaient été influencés par la vie spirituelle des monastères du Mont Athos. À l'âge de vingt-quatre ans, Platon se rendit au Mont Athos, il résida au monastère de Pantocrator les quatre années suivantes, vivant une vie de pauvreté ascétique. En 1750, Platon fut tonsuré sous le nom de Païssi par son père spirituel, le moine du grand schème Basile, qui était venu au Mont Athos depuis la Moldavie.

Païssi est alors entouré d'un certain nombre de disciples qui. malgré son refus, le considèrent comme leur modèle. Pour eux il finira par accepter la prêtrise en 1758, et il deviendra le père spirituel de la communauté qui s'installera à la skite du Prophète Elie alors simple dépendance athonite d'un grand monastère. Mais l'hostilité des Turcs locaux alors en charge de la Sainte Montagne, fit que la communauté partit s'installer en Roumanie.

Païssi s'installe avec ses frères et disciples à Dragomirna et y implante la tradition hésychaste athonite. La langue liturgique est le slavon et le roumain, car des moines des deux nations orthodoxes sont présents à Dragomirna.
Cette communauté se consacre alors, sous la direction spirituelle et intellectuelle de Païssi, à la traduction de grec en russe et slavon, des écrits spirituels monastiques, et en particulier de la Philocalie dont la première traduction paraîtra dix ans seulement après l'édition grecque de saint Macaire et de saint Nicodème. Entre temps, la communauté s'est déplacée à Sékou, à cause de la guerre russo-turque puis s'est séparée en deux communautés, l'autre allant à Néamts. Il y avait alors 700 moines à Sékou et 300 à Néamts. Le staretz Païssi recevait inlassablement des visiteurs de Russie et d'ailleurs, venus demander ses conseils spirituels.
Le renouveau spirituel russe des siècles à venir, était assuré lorsque saint Païssi naquit au Ciel le 15 novembre 1794.
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Chant funèbre
pour le staretz Païssi
de la part de ses enfants spirituels.

1) L'image de ton visage, ô merveilleux Païssi,
2) Peut être dessinée par un artiste sans grand talent.
3) Mais la finesse de ton esprit était tellement incroyable
4) Que nul ne pouvait la décrire en mots.
5) Seule la lumière du soleil peut décrire ton esprit.
6) Toi seul est comme le soleil.
7) Ton esprit brûlait comme une flamme à la piété.
8) Et il illumina toute l'Eglise par tes enseignements dogmatiques.
9) Tu as introduit les règles monastiques correctes.
10) Des discussions saines et morales en résultèrent.
11) Tu révélas les enseignements, les divisant entre les nations,
12) Afin qu'elles glorifient le Créateur en plusieurs langues.
13) Elles ont suivi la nouvelle splendeur de l'Eglise,
14) Et appris la meilleure façon de la servir.
15) La lecture et le chant devinrent si beaux,
16) Que le monde entier fut surpris comme s'il se réveillait soudain.

17) Toi qui as complètement embelli l'Eglise,
Tu fus également un sage bâtisseur.
N'ayant pas fait la moindre chose sans conseil,
N'ayant pas laissé une question nécessaire sans réponse.
Et sachant comment tenir la vraie mesure dans tes mains.
Tu as admirablement décrit la Providence précieuse de Dieu.
Tu n'as pas négligé les tiens quand tu avais autorité,
Et non plus rejeté l'étranger le moins du monde
Tu surveillas de près ceux qui travaillaient bien,
Et à chacun une bonne récompense fut inscrite dans ton cœur.
Tu as été très patient et de bon jugement en toutes choses,
29) Seules tes épaules pouvaient porter un tel labeur,
Que beaucoup d'hommes sages ne furent pas en mesure de faire.
Avec un visage radieux, tu avais une noble apparence.
Il ne serait pas honteux pour des gouvernants de travailler sous ta guidance.
Ton discours est doux, il est humble en ses conseils.
Il a été dissous par le sel de la grâce.
Tes paroles ont été fidèles et véritables,
Tes larmes ont versé un authentique témoignage.
37) Tu as été généreux dans le besoin et sans orgueil dans l'honneur,
Tu pouvais également bénir le Très-Haut sans flatterie.
Tu pouvais repousser la flatterie honteuse,
Et échapper véritablement à la mondaine vanité.
Lorsque tu admonestais ton adversaire avec une habileté incomparable,
Pas un seul mot vil ne tombait de tes lèvres.
43) Tu fus un réconfort pour les visiteurs et un répit pour ceux qui portaient un  fardeau,
Un médecin pour les malades et un guérisseur pour ceux dont les facultés mentales étaient déficientes.
Les aumônes coulaient de toi comme d'un fleuve,
Dieu satisfaisait les pauvres par ta main.

47) Toutes les vertus manifestement habitaient en toi,
Ainsi que l'amour inextinguible pour les Pères.
Tu passas des jours et des nuits sans sommeil par amour pour eux,
Et les introduisit dans la lumière, hors de l'obscurité de l'indifférence.
Car tu aimas les traduire en plusieurs langues,
Afin que les derniers temps puissent connaître les exploits des anciens.

53) Les visiteurs furent surpris par ta parole très merveilleuse,
Ils se sont réunis, prêts à tirer un bénéfice pour leurs âmes.
En venant à toi avec persévérante espérance,
Et ils sont retournés dans leurs foyers avec une joie parfaite.

57) Notre cœur souhaitait être éclairé par toi pour toujours,
Mais hélas, l'année noire vint éteindre ta lumière.
Ta lumière ne s'éteint pas, non, elle s'est seulement cachée,
Elle a seulement quitté la sphère du monde pour la sphère des lumières.

61) Brille donc sur la terre et répands tes rayons réconfortants,
Le Très-Haut a fait Sa demeure en toi.
Ta mémoire, ô bienheureux, restera dans la gloire,
Et brillera aussi longtemps que durera le monde.

62) Nous, tes fils spirituels, sommes nés de toi.
Conduits des ténèbres de l'ignorance à la Lumière.
Nous rendons grâces à l'Eternel Dieu d'en Haut,
Qui t'a donné à nous comme un pasteur pour nous conduire tous aux Cieux,
Nous mettons notre confiance dans toutes tes prières, ô Père,
Et nous inclinons nos têtes vers toi,  mort ou vivant.
N'oublie pas ton troupeau dans ta prière.

72) Sois notre intercesseur, afin que nous puissions entrer dans la joie éternelle.
Amen.


Ce poème écrit par le hiéromoine du grand schème Jean (Diakovsky), natif de la ville de Luboch. Diakovskii était "d'une une grande érudition", prédicateur de Sainte-Sophie de Kiev, qui est décédé quatre mois après saint Paisii.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Note: La numération unique de l'auteur des vers désigne apparemment les années les plus importantes de la vie du staretz: sa naissance, son entrée à l'école, son départ du monde, sa tonsure, son acceptation du sacerdoce, etc. Le montant total des vers correspond à la longueur de la vie du staretz dans le monde.
Преподобный Паисий Величковский

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