mardi 26 avril 2011

Av Aleksandr: Vers la Résurrection



  המשיח קם

On me demande souvent comment je peux supporter les conditions dans lesquels je vis. Dans une récente interview accordée à un certain média orthodoxe en Amérique, je pouvais réfléchir à la situation incroyable dans laquelle nous vivons ici. Peut-être parce que j'ai passé de nombreuses années de ma vie sans contacts sociaux et ne pouvais compter que sur moi-même et ma capacité d'espérer et de travailler pour l'avenir, je ne suis jamais réellement surpris par les difficultés de la vie. Lorsque je suis entré dans les différents cercles de la société que je pouvais fréquenter, j'ai également découvert qu'ils peuvent être grossiers, bruts, avec des instincts basiques, spirituels et avares, rigides.

Je n'aurai jamais un grand nombre de fidèles israéliens et de langue hébraïque à la Divine Liturgie. Nous pourrions mieux nous rencontrer en dehors dans le désert du Néguev, comme cela arrive souvent, ou être en contact à travers la réalité de la société israélienne. Certains étrangers peuvent être fascinés par le fait qu'il est possible de prier dans l'Église orthodoxe orientale en hébreu. J'ai toujours considéré que la merveille est que Dieu pouvait tolérer d'être loué et glorifié, sanctifié dans les nombreuses langues du monde par des nations qui ne comprennent pas ou ne peuvent même pas imaginer ce que cela signifie que, par Sa chair, Jésus a rendu nul et vain le mur de séparation entre Israël et les Nations!

Tandis passent les années, je peux parler des dizaines de langues assez facilement encore comme la plupart des linguistes "professionnels et formés" peuvent le faire. Le meilleur modèle que j'ai eu dans ma vie a été Rasmus Rask (le savant danois du 19ème siècle), puis en fait Roman Jakobson que je connaissais dès ma plus tendre enfance mais pour d'autres raisons! L'exemple réel fut certainement mon très cher ami le Père Michel van Esbroeck,  jésuite Bollandiste défunt (nous avons travaillé sur différents sujets, notamment les "deux Caïphe" dans l'Evangile de Matthieu et la profession de foi de Simon-Pierre  fils de Iona). La connaissance des langues et la capacité de les apprendre rapidement et de comprendre leur fonctionnement interne est très spéciale. Dans le cas de personnes membres du clergé, la connaissance et la maîtrise des langues, de la parole veut dire autre chose: elle ouvre le vaste champ de l'immense capacité de l'homme d'exister et de créer de nouvelles choses. Les langues sont alors les moyens pour une plus grande ouverture à tous les peuples et au plus grand nombre possible de personnes à la richesse de leur esprit.

C'est ce que je souhaite pour cette fête de Pessah et Pâques 5771/2011. Que chacun de nous puisse puisse connaître une telle spiritualité et une telle joie. Ceci oblige constamment à surmonter la bassesse de nombreux aspects de notre vie quotidienne à Jérusalem. Nous pouvons être rigides, étroits d'esprit, têtus et garder le silence, peu disposés à partager, sans le désir de considérer que d'autres sont supérieurs à nous. Le discours en tant que la liturgie peut être détourné en calomnie et même en une sorte de dialogue ritualisé avec Dieu.

La chose merveilleuse que j'ai découverte est que Dieu m'a donné, d'une manière inattendue et après de nombreuses années d'un enfer, d'ouvrir les portes de cette Jérusalem terrestre et divinement céleste où j'ai toujours voulu vivre. Jérusalem est Israël comme on me l'a enseigné dans le judaïsme. Je n'ai aucune intention politique en écrivant ceci. Ici, il y a toutes sortes de nations qui vivent et ont vécu avant que certains Juifs ne décident de revenir à l'Eretz Israël. Israël a à l'accepter car il est clair qu'il devra accepter l'antériorité de la chrétienté et de l'islam, avant son retour ici, disons même il y a deux siècles. C'est quelque chose qui rend humble, mais au moins il est logique de reconnaître les faits pour ce qu'ils sont: cela fait se sentir libre.

Mais depuis que je suis enfant, j'ai toujours senti que j'étais né à Sion. Je n'étais pas même un rêve. J'ai toujours entendu parler de la réalité d'un Etat d'Israël vivant et fragile. D'autre part, l'hébreu et les prières en araméen, les "adaptations" yiddish sont le genre de "lyoulke / berceau" qui incarnèrent cette existence des Juifs et des nations qui vivent ensemble sur le Lieu de Sainteté. D'une certaine manière, c'est comme si tout le monde pouvait dire le "Nunc Demittis" prononcé par Syméon accueillant Jésus dans le Temple. Et encore, les choses continuent à se développer pour quelque projet inconnu. Je ne pouvais pas m'attendre à ce qu'après cette réunion avec des poètes le premier jour de Hanouka 5771, l'un d'eux me prendrait au mot et écrirait trop vite un livre de poésie avec des mots partagés et volés pour dire que nous avons parlé de spiritualité et qu'elle pourrait éventuellement revenir à la prière juive. Le problème dans ce pays et ce patrimoine est de ne pas user et abuser des gens que nous rencontrons. J'ai passé ma vie à ne jamais vouloir quitter quiconque, mais à considérer que les paroles de Jésus sont très importantes et source de vie: "Et il (Jésus) avançait, passant au milieu de la foule."

Je me rappelle toujours qu'il ne faut jamais mal utiliser les livres de prières. Comme cela a déjà été écrit aux 18-19e siècles dans les livres de prières juifs: "Ne me rends pas fou ou ne me fais pas perdre ma raison, ma conscience". Quelque chose qui est très comparable à l'accord passé par Dieu et Satan, et Satan convint de ne pas faire perdre la raison à Job. Il peut arriver, en particulier dans les traditions orientales que nous nous nous cramponnions aux mots et expressions, et les considérions comme des règles et que nous ne les laissions pas montrer les grandes étendues ouvertes de la vie qu'ils englobent.

Que les bénédictions du Seigneur vous couvrent tous et bien sûr beaucoup plus que vous seuls, vos familles, vos collègues de travail, les gens que vous appréciez et qui vous apprécient ou vous aiment et ceux qui vous haïssent. A Jérusalem, nous sommes présents de façon anonyme pour le moment de la naissance qui peut se transformer en résurrection. Cela prend des vies pour mesurer une telle grâce qui n'a pas de mesure pour tout être humain!

Père Alexandre/Av Aleksandr (Winoradsky Frenkel)
5/18 avril, 2011-7519 - 14 Nisan 5771-15 Joumada al-Ula 1432
(Version française Claude Lopez-Ginisty)



Av Alexandr


Père Alexandre, prêtre orthodoxe, fils de la Maison d'Israel, depuis Jérusalem, Mère des Eglises, nous donne des billets emplis de sagesse et nous relie à toutes nos racines orthodoxes. Lisez son blog sur http://abbaa.blog.lemonde.fr/

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