samedi 5 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (5)


L'ÉVANGILE SELON QUI ?
Ensuite, j'ai été étonné de découvrir que beaucoup "d'évangiles", en plus de ceux du canon du Nouveau Testament circulaient aux premier et deuxième siècles. Ceux-ci comprenaient l'Évangile selon les Hébreux, l'Évangile selon les Egyptiens et l'Évangile selon Pierre, pour en nommer seulement quelques-uns.

Le Nouveau Testament lui-même parle de l'existence de telles versions. L'Évangile de saint Luc commence en disant, "Attendu que plusieurs [je souligne] ont entrepris de composer un récit de ces événements qui ont été accomplis parmi nous... il m'a semblé bon aussi... de te les exposer par écrit de manière suivie" (Luc 1:1, 3). A l'époque où Luc a écrit, Matthieu et Marc étaient les deux seuls Évangiles canoniques qui avaient été écrits. Avec le temps, tous sauf les quatre Évangiles ont été exclus du canon du Nouveau Testament. Pourtant dans les premières années de Christianisme, il y avait même une controverse pour savoir lequel de ces quatre Évangiles il fallait utiliser.

La plupart des Chrétiens d'Asie Mineure utilisaient l'Évangile de Jean plutôt que les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc. Basé sur le récit de le Passion contenu dans Jean, la plupart des chrétiens d'Asie Mineure célébraient la Pâques un jour différent de ceux de Rome. Les chrétiens romains résistèrent à l'Évangile de Jean et à sa place, utilisaient les autres Évangiles.

L'Église Occidentale hésita un temps à utiliser l'Évangile de Jean parce que les hérétiques gnostiques s'en servaient avec leur propre "évangiles secrets." Un autre débat a surgi sur la question de savoir s'il devrait y avoir des Evangiles séparés ou un seul récit d'Evangile composé.

Au deuxième siècle, Tatien, qui était l'étudiant de Justin Martyr, publia un composé seul Evangile "harmonisé" appelé le Diatessaron. L'Église syrienne utilisa cet évangile composé aux deuxième, troisième et quatrième siècles; elle n'accepta pas tous les quatre Évangiles jusqu'au cinquième siècle. Elle a aussi ignoré pendant un temps les Épîtres de Jean, 2 Pierre et le Livre de l'Apocalypse.

Pour compliquer le sujet plus encore, l'Église d'Egypte, comme on le voit reflété dans le canon du Nouveau Testament du deuxième siècle de Clément d'Alexandrie, comprenait "les Evangiles" des Hébreux, des Egyptiens et de Mattathias. De plus ils considéraient comme d'origine apostolique la Première Épître de Clément (l'Évêque de Rome), l'Épître de Barnabas, les Prêches de Pierre, l'Apocalypse de Pierre, la Didachè, le Protoévangele de Jacques, les Actes de Jean, les Actes de Paul et le Pasteur d'Hermas (qu'ils considéraient comme particulièrement inspirés).
Irenée (deuxième siècle), Évêque de martyr de Lyon en Gaule, incluait l'Apocalypse de Pierre dans son canon.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (168)



Lis l'Ecriture
Comme l'itinéraire des âmes
Vers le Royaume de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 4 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (4)



Les premiers écrits chrétiens
La deuxième grande surprise est venue quand j'ai réalisé que la première liste complète des livres du Nouveau Testament tels que nous les avons aujourd'hui n'apparut pas avant plus de 300 ans après la mort et la résurrection du Christ. (La première liste complète a été donnée par saint Athanase dans sa lettre pascale en l'an 367.) Imaginez! Si la rédaction du Nouveau Testament avait été commencé en même temps que la Constitution des États-Unis, on ne verrait pas un texte définitif avant l'année 2076!

Les quatre Évangiles ont été écrits de trente à soixante ans après la mort et la résurrection de Jésus. Dans l'intervalle, l'Église s'est fondée sur la tradition orale, les récits de témoins oculaires, ainsi que les documents dispersés qui préfiguraient l'Evangile (tels que ceux cités dans 1 Timothée 3:16 et 2 Timothée 2:11-13) et la tradition écrite.

La plupart des églises avaient seulement des parties de ce qui allait devenir le Nouveau Testament. Comme les témoins oculaires de la vie du Christ et ses enseignements commençaient à mourir, les apôtres écrivirent tandis qu'ils étaient guidés par l'Esprit Saint, afin de préserver et de consolider la tradition écrite et orale dispersée. Parce que les apôtres s'attendaient à ce que le Christ revienne bientôt, ils semblaient ne pas avoir à l'esprit que ces récits évangéliques et les lettres apostoliques seraient avec le temps rassemblés en une nouvelle Bible.

Durant les quatre premiers siècles de notre ère il y avait désaccord substantiel sur les livres qui devaient être inclus dans le canon de l'Écriture. La première personne mentionnée qui ait essayé d'établir un canon du Nouveau Testament a été l'hérétique du IIe siècle, Marcion. Il voulait que l'Église rejette son héritage juif, et de ce fait, il rejeta l'Ancien Testament tout entier.

Le canon de Marcion ne comptait qu'un seul Évangile, que lui-même avait modifié, et dix des épîtres de Paul. C'est triste mais vrai quand on y pense, la première tentative pour la rédaction du Nouveau Testament était hérétique. De nombreux chercheurs pensent que c'est en partie en réaction à ce canon de Marcion déformé que l'Église primitive décida de créer son propre canon clairement défini. La destruction de Jérusalem en l'an 70, l'éclatement de la communauté judéo-chrétienne, et le risque de perte de la continuité dans la tradition orale contribua sans doute aussi au sentiment de la nécessité urgente pour l'Église d'uniformiser la liste des livres chrétiens auxquels on pouvait faire confiance. Au cours de cette période d'évolution du canon de l'Ecriture, comme noté précédemment, la plupart des églises avaient seulement, le cas échéant, quelques-uns des écrits apostoliques à leur disposition.

Les livres de la Bible devaient être minutieusement copiés à la main, à grands frais de temps et d'effort. Il est vrai aussi, que la plupart des gens étaient illettrés, ils ne pouvaient être lus que par un petit nombre de privilégiés. L'exposition de la plupart des chrétiens à l'Ecriture a été limitée à ce qu'ils entendaient dans les églises: la Loi et les Prophètes, les Psaumes, et quelques-uns des mémoires des apôtres.

La persécution des chrétiens par l'Empire romain et l'existence de nombreux documents d'origine non-apostolique compliquent encore la question. Ce fut ma troisième surprise. D'une certaine manière j'avais naïvement imaginé que tous les foyers et toutes les paroisses avaient un Ancien et un Nouveau Testament complets, depuis la création même de l'Église! Il était difficile pour moi d'imaginer une église survivant et prospérant sans un Nouveau Testament complet. Pourtant, sans aucun doute c'est ce qu'ont fait les premiers chrétiens. Cela peut avoir été mon premier indice qu'il y avait autre chose de plus dans la vie de l'Eglise que la seule Parole écrite.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (167)


Qu'est-ce que le saint
Sinon l'ombre de Dieu
Sur la terre des vivants

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 3 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (3)



La Bible des apôtres

Mon attitude initiale était que tout ce qui était assez bon pour les Apôtres serait assez bon pour moi. C'est là que j'ai eu ma première surprise.

Ainsi que je l'ai mentionné précédemment, je savais que l'Apôtre Paul considérait l'Ecriture comme étant inspirée de Dieu (2 Timothée 3:16). Mais j'avais toujours pensé que l'Écriture dont on parlait dans ce passage était toute la Bible, l'Ancien et du Nouveau Testament.

En réalité, il n'y avait pas de "Nouveau Testament", quand cette déclaration a été faite. Même l'Ancien Testament était encore dans un processus de formulation, car les Juifs ne se prononcèrent sur une liste définitive ou sur un canon des livres de l'Ancien Testament qu'après la naissance du christianisme.

En étudiant plus avant, j'ai découvert que les premiers chrétiens utilisaient une traduction grecque de l'Ancien Testament dite des Septante. Cette traduction, qui fut commencée à Alexandrie, en Egypte, au IIIe siècle avant J.-C., contenait un canon élargi qui comprenait un certain nombre de livres dits "deutérocanoniques" (ou "apocryphes").

Bien qu'il y ait eu un débat initial sur ces livres, ils ont finalement été reçus par les chrétiens dans le canon de l'Ancien Testament. En réaction à la montée du christianisme, les Juifs réduisirent leur canon et finalement, ils en exclurent les livres deutérocanoniques, bien qu'ils les considéraient toujours comme sacrés.

Le canon juif moderne n'a pas été fixé de façon rigide jusques au troisième siècle après J.-C. Il est intéressant de noter, que c'est cette dernière version du canon juif de l'Ancien Testament, plutôt que le canon des débuts du christianisme, qui est aujourd'hui suivie par les protestants les plus modernes.

Lorsque les apôtres ont vécu et écrit, il n'y avait pas du Nouveau Testament et l'Ancien Testament n'était pas fixé définitivement. Le concept "d'Écriture" était beaucoup moins bien défini que je ne l'avais imaginé.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Photios Kontoglou: L'Orthodoxie





Photios Kontoglou ( 1895-1965),
fut un des plus grands iconographes de Grèce.Les saints de Lesbos, Raphaël, Irène et Nicolas,lui sont apparuspour qu'il fasse leur icône.Il a résumé d'une manière admirableune certaine attitude faussevis-à-vis de l'orthodoxie...
*

"Ils aiment l'orthodoxie, disent-ils, mais ils se plaignent que ses jeûnes soient trop longs. Ils aiment l'orthodoxie, mais les offices sont trop longs.Les barbes sont trop longues aussi,
et les soutanes sont de trop.
De plus, l'orthodoxie a trop de vigiles, trop de prosternations, trop d'épitimies, trop de saints canons dans le Pedalion...
Et enfin, elle a trop d'anathèmes, contre trop d'hérésies."

Icônes de Photios Kontoglou sur internet: ICI


Hésychie (166)


Que chaque nuit
Soit un élan orant
Et chaque jour
Un pas vers le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 2 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (2)



UNE LUTTE POUR LA COMPRÉHENSION
Peu de temps après ma conversion au Christianisme je me suis trouvé ballotté dans la marée d'esprit sectaire religieux, dans laquelle les Chrétiens ouvraient, question après question, des voies différentes. Il semblait, par exemple, qu'il y avait autant d'opinions sur la Parousie qu'il y avait les gens prenant part à la discussion. Alors nous faisons tous appel aux Saintes Écritures. "Je crois en la Bible. Si ce n'est pas dans la Bible je ne le crois pas," est devenu mon cri de guerre. Ce que je n'ai pas réalisé, c'était que tous les autres disaient la même chose! Ce n'était pas la Bible, mais l'interprétation privée de chacun, qui devenait notre autorité ultime. Dans une époque qui exalte hautement l'indépendance de pensée et la dépendance unique de soi, je devenais mon propre pape! Les directives que j'utilisais dans l'interprétation de la Sainte Écriture me semblaient assez simples : Quand le sens simple de Sainte Écriture est le sens commun, il ne faut chercher nul autre sens. Je croyais que qui étaient vraiment fidèles et honnêtes en suivant ce principe accompliraient l'unité chrétienne. À ma surprise, cette approche "de sens commun" ne menait pas à plus de clarté chrétienne et à l'unité, mais plutôt à une mêlée spirituelle générale! Ceux qui adhéraient le plus fortement au fait de croire 'seulement en la Bible' avaient tendance à devenir les plus factieux, les plus diviseurs et les plus combatifs de Chrétiens peut-être involontairement. En fait, il m'a semblé que plus ils tenaient à la Bible comme la seule source d'autorité spirituelle, plus factieux et sectaires ils devenaient. Nous nous disputions même avec véhémence sur les versets concernant l'amour! Dans mon cercle biblique d'amis croyants, j'ai été témoin d'une mini-explosion de sectes et de mouvements schismatiques, chacun prétendant être "fidèle à la Bible" et chacun était engagé dans un conflit amer avec les autres. Un conflit sérieux survenait pour chaque sujet imaginable : les dons charismatiques, l'interprétation des prédictions, la façon correcte d'adorer, la communion, le gouvernement de l'Église, l'apprentissage, le discipline dans l'Église, la moralité, la responsabilité, l'évangélisme, l'action sociale, le rapport de la foi et des œuvres, le rôle des femmes et de l'œcuménisme. La liste est sans fin. En fait n'importe quel sujet pouvait - et souvent faisait que les Chrétiens se séparaient. Le fruit de cet esprit sectaire fut littéralement la création des milliers d'églises indépendantes et de dénominations. Comme je suis devenu moi-même de plus en plus le sectaire, mon radicalisme s'est intensifié et j'en suis venu à croire que toutes les églises n'étaient pas bibliques : devenir un membre de n'importe quelle église c'était compromettre la Foi. Pour moi, "l'Église", cela voulait dire "la Bible, Dieu et moi." Cette hostilité envers les églises s'intégrait bien à mon fond juif. Je me méfiais naturellement de toutes les églises parce que j'estimais qu'elles avaient trahi les enseignements de Christ par avoir participé à ou avaient passivement ignoré la persécution des Juifs partout dans l'histoire. Mais plus je suis devenu plus sectaire - au point d'être odieux et asocial - plus j'ai commencé à me rendre compte que quelque chose était sérieusement incorrect dans mon approche du Christianisme. Ma vie spirituelle ne fonctionnait pas. Clairement, mes convictions privées concernant la Bible et ce qu'elle enseignait, m'emportaient loin de l'amour et de la communauté de mes frères chrétiens et donc loin de Christ. Comme Saint Jean l'Évangéliste l'a écrit, "Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voir pas?' (1 Jean 4:20). Cette division et hostilité n'étaient pas ce qui m'avait attiré vers le Christ. Et je savais que la réponse n'était pas de nier la Foi ou de rejeter les Saintes Écritures. Quelque chose devait changer. Peut-être était-ce moi. Je me suis tourné vers l'étude de l'histoire de l'Église et du Nouveau Testament, en espérant trouver une lumière sur ce que devait être mon attitude envers l'Église et la Bible. Les résultats ne furent pas du tout ce à quoi je m'attendais. ( à suivre...)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur le blog de Maxime


Sur le blog de Maxime
à propos du livre
Surpris par le Christ
du Père Arnold James Bernstein:

Maxime écrit:

En commentaire au livre de Père Jacques, Père Alexandre(*) qui porte la double croix d'être juif parmi les Grecs et Chrétien orthodoxe parmi les Juifs en Israël ( Que Notre Seigneur, par les premières de St Nicolas, saint patron de sa paroisse l'assiste et le protège !) écrit :

"Les racines de Père James Bernstein sont ici, à Jérusalem, même s'il exerce son sacerdoce dans le Pacifique Nord-Ouest. Bien que séparés par une distance immense nous sommes un et unis dans notre désir de réaliser une authentique Église orthodoxe judéo-chrétienne en Terre Sainte comme au début. Son livre présente de manière convaincante pourquoi de toutes les branches du christianisme, le christianisme orthodoxe a de loin le plus grand lien de parenté avec le judaïsme. "
- P. Alexander Winogradsky, patriarcat grec-orthodoxe à Jérusalem (chef de la communauté d'expression hébraïque)

Ce n'est pas Feu Père Elie Shmaïn, lui aussi juif et prêtre orthodoxe d'éternelle mémoire qui fut mon prêtre bien aimé qui contredirait tout cela...

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Il faudra aussi un jour écrire l'histoire du Père Serge Pfeffermann (Mémoire Eternelle!), fils d'un rabbin de Russie, prêtre orthodoxe russe sous l'occupation nazie, qui porta l'Etoile Jaune à côté de sa Croix de prêtre orthodoxe... C.L.-G.
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(*)Blog de Père Alexandre ICI

Hésychie (165)


C'est le voile saint
De Ta Longanimité Seigneur
Qui couvre ma médiocrité
Et la laideur de mes péchés

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 1 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (1)



Comme Juif converti au Christ par le protestantisme évangélique, j'ai naturellement voulu mieux connaître Dieu à travers la lecture des Écritures. En fait, ce fut par la lecture des Évangiles dans le livre interdit appelé Nouveau Testament, à seize ans, que j'en suis venu à croire en Jésus-Christ comme Fils de Dieu et notre Messie promis. Durant mes premières années en tant que chrétien, une grande partie de mon éducation religieuse venait de lectures personnelles de la Bible. Au moment où je suis entré à l'université, j'ai eu une version de poche de toute la Bible qui a été ma compagne constante. J'enregistrais mes passages préférés de l'Écriture dans ma mémoire, et souvent je me les citais à moi-même au moment de la tentation ou à d'autres personnes que je cherchais convertir au Christ. La Bible est devenue pour moi, comme elle l'est encore à ce jour, le livre le plus important qui ait jamais été publié. Je peux dire de tout mon cœur avec l'Apôtre Paul, "Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice" (2 Timothée 3:16).
C'est la bonne nouvelle!

Les mauvaises nouvelles sont que, souvent, je décidais pour moi ce que l'Ecriture voulait dire. Par exemple, je suis devenu si enthousiaste au sujet de savoir que Jésus était mon ami proche et personnel que je pensais que ma propre conscience de Lui était tout ce qu'il fallait en savoir. Donc, je marquais les versets à propos de Jésus avec mon surligneur jaune, mais j'évitais les passages sur Dieu le Père, ou l'Église, ou le baptême. Je voyais la Bible comme un manuel d'instruction céleste. Je ne pensais pas que j'avais besoin de l'Église, sauf comme un bon endroit pour se faire des amis ou pour se pencher plus sur la Bible afin d'être un meilleur do-it-yourself chrétien (i.e. un chrétien qui se fabrique son christianisme). J'en suis venu à penser que je pourrais construire ma vie, et l'Église, par ce livre. Je veux dire, j'ai pris l'expression sola scriptura (L'Ecriture seule) au sérieux! L'histoire du salut était claire pour moi: Dieu avait envoyé Son Fils, ensemble ils avaient envoyé l'Esprit Saint, puis était venu le Nouveau Testament pour expliquer le salut, et, enfin, l'Église s'est développée.

Je n'étais pas loin, mais je n'étais pas assez près.

Je m'empresse de dire que la Bible est tout ce que Dieu veut qu'elle soit. Il n'y a pas de problème avec la Bible. Le problème réside dans la façon dont je l'avais individualisée, la soumettant à mes propres interprétations personnelles, quelques unes pas si mauvaises, d'autres pas si bonnes que cela. (à suivre)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (164)


L'encens fragrant qui s'élève au Ciel
L'or des icônes qui transfigure le réel
La myrrhe verbale des prières qui se fond dans le chant
La Divine Liturgie est digne du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 31 mai 2010

La fête de Tous les Saints fut inspirée par une impératrice



La fête de Tous les Saints, à l'origine dédiée aux martyrs, prit une grande importance au IXe siècle, sous le règne de l'empereur romain Léon VI le Sage (886-911). Son épouse, l'impératrice Sainte Théophano (fêtée le Décembre 16) a vécu dans le monde, mais elle n'était pas attachée aux choses de ce monde. Elle fut une grande bienfaitrice des pauvres, et elle a été généreux envers les monastères. Elle fut une véritable mère pour ses sujets, prenant soin des veuves et des orphelins, et consolant les affligés. Théophano consacrait l'essentiel de ses journées aux prières, aux psaumes et à chanter des hymnes à Dieu. Elle fut certainement le constructeur ou la protectrice du monastère de Sainte-Anastasie la Pharmacolytre (Sainte-Anastasie Pharmakolytria) sur l'île de Halki, la deuxième plus grande des Îles des Princes dans la mer de Marmara, à proximité de Constantinople.

Même avant la mort de sainte Théophano en 893 ou 894, son époux commença à construire une église, avec l'intention de la dédier à Théophano, mais elle lui interdit de le faire. Ce fut cet empereur qui décréta que le dimanche après la Pentecôte serait consacré à la Toussaint. Estimant que sa femme était une juste, il savait qu'elle serait aussi à l'honneur chaque fois que la fête de la Toussaint serait célébrée.

Selon la tradition, ce fut Léon qui élargit la fête de la commémoration de tous les martyrs à une commémoration générale de tous les saints, qu'ils soient ou non martyrs.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Père Arnold James BERNSTEIN: Surpris par le Christ: Mon voyage du judaïsme au christianisme orthodoxe



Surpris par le Christ est l'histoire d'un homme à la recherche de la vérité et incapable de se reposer jusqu'à ce qu'il la trouve. Élevé dans le Queens, à New York par des parents autrefois juifs orthodoxes dont la foi a été ébranlée par l'Holocauste, Arnold Bernstein continua sa quête personnelle pour le Dieu qu'il sentait instinctivement être là. Il était prêt à accepter Dieu dans la forme qu'Il avait choisi pour Se révéler, et cette forme se révèla être le Christ.

Mais Bernstein s'aperçut bientôt des divergences dans les différentes formes de croyance protestante qui l'entouraient, et ainsi sa quête se poursuivit, cette fois pour aller vers la véritable Eglise. Avec son héritage juif en comme fondement, il tout a étudié et évalué, et finalement il est arrivé à la conclusion que la foi de ses ancêtres n'avait été entièrement respectée et menée à son terme que dans l'Eglise chrétienne orthodoxe.

Surpris par le Christ associe une mémoire captivante de la vie d'un homme dans les temps et des situations historiques (de la guerre des Six Jours au Mouvement des droits civils au sein du Mouvement de Jésus à Berkeley), avec un examen profond des spécificités de la théologie orthodoxe qui font de l'Eglise Orthodoxe, la véritable havre non seulement pour les Juifs chrétiens, mais pour tous ceux qui cherchent à connaître Dieu aussi pleinement qu'Il peut être connu.

Version française Claude Lopez-Ginisty

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Pour se procurer ce livre:

Hésychie (163)



Au milieu du monde qui s'agite
Tiens fermement le fil ténu de la prière
Et garde la Paix que promet le Christ
Sans perdre la belle espérance

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 30 mai 2010

Père Stephen: La lutte pour une Communion véritable



Pour beaucoup de protestants (et quelques autres), dont l'expérience de l'Église a été largement façonnée dans les dernières décennies, l'un des aspects les plus déconcertants de la première visite à une Église orthodoxe est le fait que tous les baptisés, ne sont pas autorisés à recevoir la Communion. En effet, la Communion est réservée aux chrétiens orthodoxes qui se sont préparés (ceci est un autre sujet) pour recevoir les Saints Dons.

Pour certains, c'est une surprise, pour d'autres, non, et pour quelques autres encore, c'est un fait qui est le bienvenu. Quand j'ai visité une église orthodoxe je suis tombé dans ce dernier groupe. Je n'ai pas pu me réjouir de ce que je n'étais pas en mesure de recevoir la Communion, mais je ne me suis pas réjoui parce que je n'étais pas autorisé à le faire (dans l'état de schisme dans lequel je vivais). Quelqu'un m'a dit, "Il y a des choses dans ta vie chrétienne qui doivent être changées avant d'approcher du Calice." J'ai compris cela comme quelque chose de sain.

En effet, la disparition rapide de la discipline de Communion dans la majeure partie du christianisme de la seconde moitié du 20ème siècle a promu ainsi une nouvelle interprétation rapide du sacrement et l'exaltation radicale de l'individu par rapport à l'Église. J'ai plusieurs réflexions à offrir dans ce domaine.

Premièrement - la disparition rapide de la discipline de la Communion signifiait la disparition des frontières. Rien dans l'Eglise ne disait plus: "Non." Avec cela, la vie chrétienne perd sa définition. La "Communion" avec le Christ devient un événement purement subjectif, lui-même dénué de sens en raison de l'absence de frontières. S'il n'y a pas de «Non.», il ne peut y avoir un "Oui." Le Jardin d'Eden, le paradis de la perfection, contenait un seul "Non", une limite. Et pourtant, cette seule limite définissait la communion avec Dieu. En ne mangeant pas [du fruit] de cet arbre, Adam et Eve pouvaient vivre dans l'obéissance. Tout autre repas prend tout son sens de la Communion bienheureuse, car elle est consommée dans l'obéissance. Avec l'acte de désobéissance et la destruction de la seule limite donnée par Dieu, chaque arbre devient un arbre potentiel de la mort. En effet, la Sainte Communion elle-même peut devenir un calice de mort selon les exhortations de saint Paul dans 1 Corinthiens.

Deuxièmement - avec la suppression des frontières, la communion cesse d'être une lutte, et perd l'ascèse qui est essentielle à une saine vie chrétienne. La communion avec Dieu est un don de Dieu - mais, comme le Royaume de Dieu, les "violents s'en emparent par la force" (Matthieu 11:12). Ce verset plutôt étrange est une référence à ceux qui recherchent Dieu de manière telle qu'il n'est pas inapproprié d'utiliser le mot "violence" pour le décrire. Le ministère de Saint Jean-Baptiste a été marqué par son jeûne et ses luttes dans la prière. ce sont de tels efforts qui sont "violentes" dans la vie chrétienne. Ce devrait être la norme dans la vie chrétienne que les saints mystères soient abordés avec l'ascèse. Plutôt que de s'approcher de Dieu avec une attitude de droit ("Ceci est ma Communion") nous nous approchons luttant contre le péché dans notre vie: par le repentir, la confession, le pardon, le jeûne. Dans une vie chrétienne, ce sont des actes d'amour.

Dans toutes nos relations saines un certain niveau d'ascèse est pratiqué, mais il est rare qu'on le reconnaisse comme tel ou qu'on le nomme ainsi. Dans le mariage, nous comprenons que les maris doivent "aimer leurs femmes comme le Christ a aimé l'Église" (Eph. 5:25) c'est-à-dire, qu'ils sont appelés à donner leur vie pour elles. Un mariage romantique construit sur des phrases plutôt que sur des actes de sacrifice d'amour peut trop facilement être un mariage voué à l'échec.

Ce n'est pas que nous gagnions [par nos efforts] la grâce ou le salut - Je soutiens que chaque effort de "lutte" est en soi un effort possible et infusé par la Grâce. [Mais le don de notre salut ne doit pas être assimilé à un homme qui n'a jamais pris une batte de baseball et qui dans la dernière phase d'une partie difficile, s'en emparerait et ferait gagner son équipe...] La Grâce pourrait fonctionner ainsi, mais nous serions avec Walt Disney et non pas avec Jésus-Christ. Ainsi, le Dieu qui nous sauve par la Grâce nous dit: "gardez mes commandements", et un certain nombre d'autres choses. [Une exception: le bon larron. Bien que même il connut sûrement une lutte lorsqu'il se fraya un passage vers ces paroles: "Souviens-toi de moi dans Ton royaume."] Dieu ne nous abandonnera pas si nous entreprenons cette lutte -, mais nous devons lutter- car telle est la vie dans la Grâce.

Avant j'ai été reçu dans l'Église orthodoxe, par nécessité j'ai acquis une autre "approche" de la Communion. Assistant aux Offices avant d'avoir été reçu dans l'Église, je savais que je ne serais pas encore en mesure d'approcher du Calice. Mais j'ai gardé le jeûne. Depuis minuit je n'ai rien mangé. Ainsi, comme le reste de la congrégation, j'ai chanté dans la faim, tandis que le Ciel nous entourait et que Dieu S'est donné à nous sur Son Autel Très Saint. Je ne pouvais pas manger - mais je pouvais lutter pour manger - je pouvais avoir faim.

La faim n'est pas la plénitude de la foi - mais, si je puis m'exprimer ainsi - cela fait partie de la plénitude. Et à certains moments une partie de la plénitude est plus que rien!

Je pense que c'est un point important pour une grande partie de notre vie. Il y a une plénitude de la Coupe du Salut que la plupart d'entre nous n'ont pas encore goûtée, même si nous allons vers la Coupe chaque dimanche. Je ne connais pas encore la plénitude de l'amour pour mes ennemis, ou du pardon de mes amis, ou de cheminer sans crainte (chacun de nous peut allonger cette partie de la liste). Mais je peux savoir quelque chose de la plénitude de la faim pour ces choses et la difficulté quotidienne de lutter pour elles par la Grâce.

Et par la grâce, je prie enfin d'avoir été amené au-delà de cette frontière du péché qui me sépare des autres et de moi-même, uni au Christ et à la liberté qui vient de Lui seul.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le weblog
Glory to God for all Things

Quand les Grecs et les Turcs chantent ensemble


( voir l'article complet GENOCIDE GREC PONTIQUE )

La migration forcée suite au traité de Lausanne a mené à une élimination presque totale de la présence de la population grecque d’Anatolie, et à une élimination similaire de présence turque en Grèce. Il est impossible de déterminer combien de Grecs du Pont, de Smyrne et du reste de l’Asie mineure moururent entre 1916 et 1923, et combien de Grecs d’Anatolie furent expulsés vers la Grèce ou l’Union Soviétique, d'autant que certains ont transité par la Roumanie ou la Bulgarie à bord des bateaux du SMR25. D’après G.W. Rendel, « ... plus de 500 000 Grecs furent déportés, mais très peu survécurent. » Edward Hale Bierstadt indique que « selon un témoignage officiel, les Turcs ont massacré de sang-froid 1 500 000 Arméniens et 500 000 Grecs, femmes et enfants compris. » 27.
Selon Manus I. Mildrasky dans son livre The Killing Trap, l’estimation des Grecs d’Anatolie qui furent tués s’élève à approximativement 480.000. Il faut enfin remarquer qu'un nombre non négligeable de Pontiques se sont convertis à l'islam et ont déclaré être Turcs pour survivre et garder leurs biens, sans compter les enfants de familles pontiques tuées, qui ont été adoptés et élevés par des Turcs.
Horton fait remarquer que « la plus intelligente des réponses donnée par les responsables de la propagande turque fut que les chrétiens massacrés étaient aussi mauvais que leurs exécuteurs, que c’était du “50-50.” » Sur ce, il indique que « si les Grecs, après les massacres qui ont eu lieu à Smyrne et dans le Pont, avaient massacré tous les Turcs de Grèce, alors là, il y aurait véritablement eu un 50-50 — presque. » En tant que témoin, il salue les Grecs pour leur « attitude […] envers les milliers de Turcs habitant en Grèce, alors qu'en Anatolie les massacres continuaient allègrement… » ce qui, selon lui, est « un des plus beaux chapitres de l’histoire du pays. »

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Cette chanson provoque beaucoup d'émotion chez les Grecs. Elle est sortis sur un disque 33 tours édité par Minos Matsas, intitulé l'Asie Mineure [Μικρά Ασία], créée par le compositeur Apostolos Kaldaras et le parolierPythagoras, et mettant en vedette des chanteurs Georges Dalaras et Charis Alexiou. L'album examine les événements tragiques de l'incendie et de l'évacuation de Smyrne en 1923 et le transfert ultérieur de la population des Grecs anatoliens en Grèce continentale. De façon significative, elle n'a pas pris le point de vue des nationalistes grecs traditionnels au sujet de cette grande catastrophe. En effet, cette chanson parle de deux personnes, un Turc et un Grec (Romios), qui chantent ensemble, en célébrant la dignité de leurs nations respectives. La date de son enregistrement a également été significative en 1972, année de l'effondrement de la junte fasciste en Grèce.

ΜΕΣ ΤΟΥ BΟΣΠΟΡΟΥ ΤΑ ΣΤΕΝΑ
Musique and paroles: Apostolos Kaldaras / Pythagóras

Μες του Bοσπόρου τα στενά
ο Γιάννης κλαίει τα δειλινά
και ο Μεμέτης πλάι του
πίνει και τραγουδάει του

Τούρκος εγώ και συ Ρωμιός
και γω λαός και συ λαός
Εσύ Χριστό και γω Αλλάχ [x2]
όμως κι οι δυο μας αχ και βαχ [x2]

Με λίγη αγάπη και κρασί
μεθάω κι εγώ, μεθάς και συ
Πιες λίγο από το τάσι μου [x2]
αδέρφι και καρντάση μου [x2]

Τούρκος εγώ...

TRANSLITERATION PHONETIQUE:

Mes stou Vosporou ta stena
o Yiannis klaigei ta dheilina
kai o Memetis plaï tou
pinei kai tragoudhaei tou

Tourkos ego kai esy Romios
Kai go laos kai sy laos
esy Christo kai go Allah
omos ki i dhyo mas ach kai vach

Me ligi agapi kai krasi
methao ki ego methas kai sy
pieis ligo apo to tasi mou
adherfi kai kardasi mou

Tourkos ego etc...

Traduction française:

Dans le détroit du Bosphore
Yannis pleure dans la nuit
Et près de lui Mehmet
Boit et lui chante

Je suis Turc et tu es Romain ( i.e. Grec)
Et tu es un peuple et je suis un peuple
Tu as le Christ et j'ai Allah
Mais tous deux avons en commun
une destinée de souffrance

Avec un peu de vin et d'amour
Je m'envivre et toi aussi
Bois un peu de ma coupe
Mon frère et mon ami.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après l'excellent blog
de John SANIDOPOULOS


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Hésychie (162)


Que la prière comme un archet
Glisse sur chaque corde de ta vie
Pour en faire une mélodie sainte

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)