samedi 20 février 2010

Saint Ignace du Caucase: Des miracles et des épreuves


Daphni Monastery Mosaic

Les miracles accomplis par notre Seigneur Jésus-Christ, sont le don de Dieu à l'humanité. En les voyant, les gens durent traiter le Donateur de ce don avec le plus grand respect et la plus grande reconnaissance, car Il était venu à eux du Ciel pour le salut de leurs âmes. Chaque personne a la possibilité d'observer les miracles du Christ, de discuter de leur authenticité et de leur qualité, pour parvenir à une conclusion au sujet de Celui Qui les a accomplis, de sorte que leur reconnaissance et l'acceptation du Rédempteur soient le résultat d'une conviction libre, et non d'une sorte d'engouement forcé, rapide, et frivole.

Les miracles du Christ avaient un caractère de certitude et de tangibilité complet: ils étaient évidents pour les gens simples, il n'y avait rien de mystérieux à leur sujet, n'importe qui pouvait facilement les observer, que ce soit dans le doute et l'étonnement, que ce soit un miracle, ou pas. A la Parole du Christ des morts ont ressuscité, des maladies incurables ont été guéries, des lépreux sont devenus sains, l'aveugle-né a commencé à voir, les muets se sont mis à parler, la nourriture a été multipliée instantanément pour ceux qui en avaient besoin; les vagues de la mer et le vent cessèrent, les filets des pêcheurs, qui avaient travaillé toute la nuit en vain, ont été soudainement remplis de poissons. Les miracles du Christ avait de nombreux témoins, parmi lesquels il y avait des gens qui Lui étaient hostiles. Mais même eux, ne pouvant nier leur existence, ont tenté de diminuer au moins leur importance.

Il n'y avait rien de trivial dans les miracles du Seigneur, pas d'effets spéciaux, pas un seul miracle n'a été fait pour étonner, ils étaient tous couverts par l'humilité céleste. Ils forment une chaîne de bonnes actions pour l'humanité souffrante. Dans le même temps ils ont montré, avec une force de persuasion totale, l'autorité du Créateur sur la nature et sur les esprits déchus, ils ont exprimé et démontré le mérite de Dieu, Qui a pris Lui-même la nature de l'homme.

Les miracles du Seigneur poursuivaient un but saint. Bien qu'ils aient été des bénédictions formidables par eux-mêmes, aux yeux de la Providence Divine, ils ont servi comme preuve d'une bonne action encore plus grande. Le Seigneur, après être devenu homme, a amené des gens à ce don éternel, spirituel,inestimable: la guérison du péché, la résurrection d'entre les morts et le salut éternel. La Parole de Dieu et l'exemple de Sa vie ont révélé ce don avec toute de toute évidence: dans la vie, le Seigneur était sans péché et toujours saint; Sa parole était pleine de puissance. Mais les gens étaient tombés en profondeur dans la brume de la sagesse charnelle, leurs cœurs et leurs esprits étaient devenus aveugles. Une indulgence particulière pour l'état maladif des gens était nécessaire, il s'est avéré nécessaire de leur fournir les preuves les plus évidentes pour leurs sentiments physiques. Les miracles ont été donnés à des personnes pour appuyer l'enseignement du Sauveur, pour qu'elles puissent évaluer et accepter le don spirituel.

Le péché est la raison de tous les maux de l'homme - physiques et spirituels, il est la cause dela mort à la fois temporaire et éternelle. La sagesse charnelle ne voit ni maux spirituels, ni mort éternelle, mais elle reconnaît les maladies physiques et la mort qui lui causent une grande anxiété. Le Seigneur, guérissant d'une seule parole, d'un ordre unique, de nombreuses personnes malades, ressuscitant les morts, commandant aux mauvais esprits, a montré Sa puissance divine sur le péché et les esprits déchus. Il l'a montrée très clairement à la compréhension humaine. Les gens, voyant et percevant Son pouvoir, devaient logiquement reconnaître la puissance du Seigneur par-dessus tout le mal du monde, sur la mort elle-même et sur le sort de l'âme dans l'autre monde.

Le Seigneur a pu faire que tous ces gens soient en bonne santé à Sa seule parole toute puissante, et, un jour, Il leur accorderait non seulement la santé, mais aussi l'immortalité. Néanmoins, dans cette vie temporaire, maux et douleurs différents sont permis par Lui comme un remède pour notre cure spirituelle. L'expérience spirituelle, témoigne qu'ils contribuent à notre prospérité éternelle beaucoup plus efficacement que les miracles externes. Souvent, très souvent une maladie est une bénédiction plus grande que la guérison. Aux mains de la Providence de Dieu, le mal physique est parfois tel une bénédiction essentielle, et l'enlever par la guérison serait enlever le plus grand bien pour le renouvellement de l'âme et pour la croissance spirituelle.

Le pauvre Lazare, mentionné dans l'Évangile, n'a été ni guéri de sa maladie lourde, ni libéré de la pauvreté, mais il est décédé en l'état dans lequel il a souffert pendant de nombreuses années. Toutefois, pour sa patience, il a ensuite été emmené par les anges dans le sein d'Abraham .

L'Écriture Sainte témoigne du début à la fin, de ce que Dieu envoie des épreuves différentes, ainsi que des maladies différentes, à ces gens qu'Il aime. La Sainte Écriture affirme que tous les saints, sans exception, ont achevé leur errance le long d'un sentier terrestre étroit et épineux, plein de douleurs et de privations diverses. En regardant les épreuves de la vie de cette façon, les vrais serviteurs de Dieu se sont comportés à leur égard avec patience et espérance en Dieu. Toute affliction, quelle qu'elle soit, ils l'ont accueillie comme une nécessité, estimant qu'elle ne serait pas advenue, si elle n'avait pas été autorisée par le Dieu Très Bon.

Par conséquent, dès qu'une épreuve est arrivée, ils se sont convaincus qu'ils la méritaient. Ils ont particulièrement cherché et trouvé la raison de l'épreuve en eux-mêmes. Toutefois, se sachant faibles, ils ont demandé à Dieu de les libérer, Lui laissant le soin d'accéder à leur demande ou de n'en point tenir compte. Ainsi, l'apôtre Paul a prié Dieu trois fois, en demandant que le démon, qui l'empêchait d'enseigner le christianisme, soit supprimé. Sa prière fut entendue, mais la décision de Dieu à ce sujet fut différente de celle de l'apôtre inspiré de Dieu.

Beaucoup de serviteurs de Dieu, quand ils tombaient malades, acceptaient les épreuves comme preuves de la bonté de Dieu envers eux, et ils restaient toujours reconnaissants envers Dieu. Ils ne cherchaient pas la guérison, bien que de nombreuses guérisons miraculeuses aient eu lieu là où ils vivaient. Ils ont préféré supporter la maladie, envoyée par Dieu, patiemment et humblement, estimant qu'elle valait mieux pour eux que n'importe quel exploit volontaire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Les petits enfants

St. Seraphim lovingly greets the children
Laissez venir à moi les petits enfants,
et ne les en empêchez pas,
car le Royaume de Dieu
est pour ceux qui leur ressemblent.

(Evangile selon saint Marc 10:14)

Hésychie (66)



Le pardon des offenses
Les prières pour les ennemis
La disponibilité aux autres
Sont des bornes lumineuses vers le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 19 février 2010

Vladika Alexandre (Mileant): Gloire à Dieu pour tout!



Un jour, un prêtre visitait ses paroissiens malades dans un hôpital psychiatrique. Là, un des patients qui avait apparemment une période de clarté mentale, s'approcha du pasteur et lui demanda: "Vous ne remerciez jamais Dieu pour votre capacité de raisonnement?" Cette question inattendue, prit le pasteur par surprise. Il ne lui était jamais venu à l'idée de remercier Dieu pour une telle capacité évidente. Seulement là, à l'hôpital, entouré de nombreux malades mentaux, il a réalisé la chance qu'il avait. En quittant l'hôpital, le prêtre a promis qu'il rendrait tous les jours grâce à Dieu pour la santé mentale et physique, qu'Il lui donnait.

Ce court récit reflète notre habitude commune à tenir pour acquis tous les avantages de la vie. Ce n'est que lorsque nous perdons quelque chose, que nous nous rendons compte que c'était un don de Dieu.

Toute notre vie est une longue chaîne de cadeaux de notre Père miséricordieux! Il a créé notre corps, qui est mieux que n'importe quel mécanisme ou ordinateur. Il a insufflé en nous une âme immortelle, nous a orné de Son image, nous a prédestiné au bonheur éternel. Il nous a doté d'intelligence et de volonté libre, grâce auxquelles nous pouvons croître intellectuellement et spirituellement, devenir plus parfaits et être utiles aux autres. Il nous a donné les sentiments par lesquels nous pouvons profiter de Ses bienfaits physiques et spirituels et trouver le bonheur et la joie dans la vie. "Partout où je regarde avec ma vision intérieure", écrit saint Jean de Cronstadt, "à l'intérieur de moi ou à l'extérieur, je vois une occasion de remercier Dieu pour Ses nombreux bienfaits!"

Mais, malheureusement, les gens ne Le remercient que rarement, Lui qui se soucie constamment d'eux et leur confère les nombreux bienfaits matériels et spirituels.

Bien que Dieu soit invisible à nos yeux physiques, un cœur sensible ressent constamment Sa Providence, Son amour paternel, Sa main attentive qui nous guide. Dieu nous bénit avec le soleil et la pluie, et avec les différents aliments, Il nous nourrit. Par Sa volonté, les montagnes et les vallées, les mers et les rivières, les arbres et les rochers, les oiseaux et les poissons, la terre et l'air, tous nous servent pour notre plaisir. Sa force divine nous soutient en permanence et protège nos vies du mal et du danger. Comme l'a dit un écrivain de jadis, "En Lui nous avons et le mouvement et l'être". Chaque instant de notre vie est un don de Sa bénédiction sans fin, chaque souffle que nous prenons est un don de Sa bonne volonté paternelle, chaque battement de notre cœur est un acte de Son amour gracieux et de Sa gracieuse miséricorde .

Mais ce n'est pas tout! Lorsque nous avons désobéi aux commandements de Dieu et sommes devenus indignes de la vie et de la bénédiction divine, Dieu le Père ne nous a pas détruits ou abandonnés à la perdition. Au contraire, à cause de Son amour infini, Il a envoyé, "Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle" (Jean 3:16). Le Fils de Dieu, prenant pitié de nous, enfants prodigues, est venu en notre monde et a assumé notre chair humaine. Dans les paroles de saint Paul, "Il S'est dépouillé, prenant la forme d'un serviteur, et Il S'est abaissé en se faisant obéissant jusques à la mort, jusques à la mort même sur une croix" (Ph 2,7-8). Allant de ville en ville et de village en village, Il nous a appris à vivre avec droiture pour atteindre le Royaume des Cieux. Il a pris sur Lui nos péchés et, avec eux, la punition méritée, Il a souffert pour nous l'humiliation, on Lui a craché dessus, on L'a flagellé, Il a enduré la douleur de la crucifixion et la mort honteuse de la part de soldats impies. Répandant Son Sang précieux, Il rendit l'esprit de sorte que "par la mort, Il pourrait détruire celui qui a le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le Diable, et délivrer tous ceux qui, par peur de la mort étaient tenus en servitude toute leur vie" (Hébreux 2 :14-15).

Le Saint-Esprit, consubstantiel au Père et à Son Fils, à cause de la souffrance rédemptrice de Jésus-Christ, nous accorde Ses dons divins, purifiant notre conscience des actes honteux. Il apporte la vie et la lumière à notre vie, nous dotant de Sa puissance divine, si essentielle pour mener une vie juste. Il nous rend digne d'être appelés enfants de Dieu.

En dépit de tout cela, on oublie souvent Dieu, répondant à Ses miséricordes par notre entêtement, notre dureté et notre malice. Et pourtant Dieu, non seulement s'abstient de nous détruire, mais continue également de nous pardonner et d'avoir pitié de nous, attendant patiemment notre changement. En dépit de nos chutes fréquentes, Il nous guide avec beaucoup de soin et de sagesse vers le salut, vers la joie sans fin et la demeure céleste. Il est rare que les gens réfléchissent aux nombreux obstacles que nous créons nous-mêmes à Dieu pour nous sauver.

Saint-Jean de Cronstadt partage avec nous son expérience en matière d'assistance de Dieu dans les moments difficiles. "Combien de fois la mort est entrée dans mon cœur, puis dans mon corps, d'innombrables fois... Pourtant, de toutes les expériences de mort imminente Dieu m'a préservé." Les sentiments de compassion débordante de Dieu évoquèrent chez le Psalmiste les paroles inspirées suivantes: "Bénis le Seigneur, ô mon âme, et tout ce qui est en moi bénisse Son saint nom! Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n'oublie aucun de Ses bienfaits : Lui Qui pardonne toutes tes iniquités, Qui te guérit de toutes tes maladies, Qui rachète ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de miséricorde, Qui emplit ta bouche de bonnes choses, afin que ta jeunesse soit renouvelée comme l'aigle. Le Seigneur fait justice, Il fait droit pour tous les opprimés... Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en miséricorde "(Psaume 103:1-8).

Au temps des épreuves, beaucoup sont déprimés et se plaignent. Mais nous devons comprendre que le Seigneur permet parfois le malheur et la souffrance, non pas parce qu'Il nous a oublié ou veut nous punir. Non! Il les permet en tant que remède amer mais nécessaire, nous guérissant de différentes passions comme l'orgueil, le manque de sérieux, l'autosuffisance, l'égotisme et d'autres passions encore. Souvenons-nous que le grand saint Jean Chrysostome, au crépuscule de ses jours, a déclaré: "Nous remercions Dieu pour tous, et surtout pour la souffrance!"

Nous, qui sommes chrétiens orthodoxes, nous devons être particulièrement reconnaissants à Dieu Qui nous a jugés dignes d'être des enfants de Sa véritable Église, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qui, par la grâce de l'Esprit Saint garde l'enseignement évangélique dans sa pureté originelle et qui nous bénit et nous sanctifie avec ses saints sacrements et ses offices divins. Il s'agit de la même Église à laquelle appartenait la Très Sainte Vierge Marie, les prophètes, les apôtres, les innombrables martyrs, tous les saints et qui a à sa tête notre Seigneur Jésus-Christ. Bien qu'ils résident maintenant au Ciel, ils appartiennent encore à l'Église, parce que l'Église du Christ est une organisation universelle, la grande famille de Dieu, englobant à la fois le Ciel et la Terre (Éphésiens 1:22-23, 2:19-22, 4: 4-6, 5:25-27, 1 Tim. 3:15; Hebr. 3:6). On nous apprend par les Écritures que tous les saints, qui entourent le trône de Dieu, prient sans cesse pour nous, leurs frères plus jeunes (Hebr. 12:22-23, Apocalypse 5:8-14). C'est l'Église dans laquelle nous prenons part à la Communion au Corps et au Sang de notre Sauveur, qui nous accorde l'immortalité.

Nous ne devons pas envisager l'action de grâce comme un simple devoir envers Dieu, mais plutôt comme quelque chose qui devrait sourdre naturellement du fond de notre cœur. De même que le soleil n'a pas besoin du tournesol, mais plutôt que le tournesol a besoin le soleil qui le réchauffe de ses rayons, ainsi Dieu n'a pas besoin de notre reconnaissance, mais notre âme a, elle, besoin de Dieu de Qui elle reçoit sa santé et sa force. D'autre part, en nous souvenant de remercier Dieu, nous nous aidons. La reconnaissance est semblable à la fleur de tournesol qui tourne la tête vers le Soleil. En effet, lorsque nous nous rappelons à quel point Dieu nous aime, et combien Ses bénédictions matérielles et spirituelles sont nombreuses, ces pensées éclairent notre raison et nous aident à voir plus clairement le but de notre existence terrestre. Cela nous permet de distinguer entre ce qui est important et ce qui est sans importance, ce qui devrait être notre objectif principal, et ce qui est secondaire. En outre, la reconnaissance envers Dieu disperse le découragement, diminue la tristesse, et fait revenir vers nous le courage et la gaieté. Nous serions tous beaucoup plus heureux si nous remerciions Dieu plus souvent.

Donc, souvenons-nous tous les jours, et plus particulièrement le dimanche, de remercier notre Créateur et notre Sauveur. Cette activité sera un remède merveilleux pour nos âmes.

(Comme guide pour l'action de grâce les psaumes suivants peuvent être utiles: 8, 34, 66, 92, 96, 97, 103, 104, 146, 148, 149 et 150.)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (65)



Ma pensée est infidèle à Dieu
Et quand je prie vers le Ciel
Je vois le Christ qui écrit dans le sable
La longue liste de mes péchés

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 18 février 2010

Saint Syméon le Nouveau Théologien: Le blasphème contre l'Esprit Saint

Saints Athonites

Le blasphème contre l'Esprit Saint consiste à attribuer Ses opérations à l'esprit opposé [le Malin], comme le dit saint Basile le Grand. Comment peut-on faire cela? Chaque fois que l'on voit des miracles provoqués par l'Esprit Saint ou l'un des autres dons divins chez n'importe lequel de ses frères, c'est-à-dire la componction ou les larmes, ou l'humilité, ou la connaissance divine, ou toute autre chose qui est conférée par l'Esprit Saint sur ceux qui aiment Dieu (cf. Romains 8:28), et que l'on dit que cela vient de la ruse du Diable.

Mais il a également blasphémé contre l'Esprit Saint qui travaille en eux (cf. I Cor. 12:11, Eph. 2:2) celui qui dit que ceux qui, comme fils de Dieu sont conduits par l'Esprit divin (cf. Romains 8:14 ), et accomplissent les commandements de leur Dieu et Père, sont trompés par les démons. C'est ce que les Judéens d'autrefois disaient contre le Fils de Dieu...

Ainsi [agissent] les incrédules et les non-initiés aux mystères divins, quand ils entendent parler de l'illumination divine, ou de l'illumination de l'âme et de l'esprit, ou de la contemplation de la passion et de la liberté ceux qui, ou de l'humilité et des larmes qui se répandent par le travail et la grâce de l'Esprit Saint, tout de suite les yeux de leurs coeurs sont enténébrés plutôt qu'illuminés... Ils affirment avec audace que ces choses viennent de la tromperie des démons... pour nier qu'au temps présent il est des êtres qui aiment Dieu et qui ont reçu le Saint-Esprit... qu'ils sont devenus des dieux par la connaissance et la contemplation; cela subvertit totalement l'Incarnation de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ (Tite 2:3)! Cela nie le renouvellement de l'image qui avait été corrompue et mise à mort, et son retour à l'incorruptibilité et à l'immortalité. ( Saint Syméon le Nouveau Théologien, Discours XXXII)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (64)


Merveille du signe de la Croix
Qui me biffe au monde
Et m'ajoute au Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 17 février 2010

Métropolite Jonas (OCA): Epître pastorale pour le début du Grand Carême 2010


Au très révérend clergé,
aux moines et moniales,
et aux fidèles de l'Église orthodoxe en Amérique (OCA)

Chers Frères et Sœurs en Christ,

La porte de la divine repentance s'ouvre: entrons avec empressement, purifiés en nos corps, et observant l'abstinence de nourriture et des passions, comme serviteurs obéissants du Christ, qui a appelé le monde au Royaume des Cieux. Offrons au Roi de tous, la dîme de toute l'année afin de pouvoir contempler avec amour Sa résurrection. [Lundi de la Tyrophagie, Matines, Cathisme, Ton 1]

Nous abordons le Grand Carême, notre préparation pour célébrer la Passion et la Résurrection vivifiantes de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Grand Carême est un temps de grande beauté et profondeur, un temps que l'Eglise appelle "la dîme de l'année" que nous donnons au Christ, dans un esprit de jeûne et d'abnégation. Nous jeûnons, nous prions, nous allons à des offices, et nous faisons l'aumône. Mais qu'est-ce qui est différent en nous dès le lendemain de Pâques? Avons-nous atteint la paix intérieure? Sommes-nous parvenus à contrôler nos passions? Mon âme a-t-elle été guérie, même un peu?

Le Carême est le temps du repentir. Mais ce repentir ne signifie pas simplement se sentir désolés pour nos péchés, et encore moins essayer de faire une sorte d'acte de pénitence pour les expier. L'objectif de la repentance est plutôt la transformation de nos esprits et de nos cœurs, de notre conscience même. Cela signifie une transformation de toute notre vie. Pour nous y engager, cela signifie que nous devons effectuer ce changement. Ce changement affecte non seulement notre régime alimentaire pendant quelques semaines ou l'abstention de certaines mauvaises habitudes. Cela signifie une manière différente de se comporter, de percevoir Dieu, nous-mêmes, notre prochain. Cela signifie un rejet et le renoncement à nos manières de vivre et de traiter les autres, et l'adoption d'un nouveau mode de vie. Nous devons arriver à la reconnaissance du fait que la façon dont nous vivons et agissons ne nous amène pas plus profondément dans la communion avec Dieu et avec notre prochain, mais plutôt nous aliène à eux, et à nous-mêmes.

Très souvent, nous sommes piégés par notre pharisaïsme et notre orgueil, en pensant que nous n'avons pas à changer. Il s'agit d'une illusion. Si nous sommes si sûrs de nous, comment laisserons-nous la place à Dieu de nous montrer nos défauts? Nous tombons dans le piège du pharisien. C'est particulièrement le cas lorsque nous nous laissons aller à critiquer et à juger notre prochain. Si nous nous permettons de juger et de critiquer, alors nous pouvons être sûrs que nous avons rejeté Dieu en dehors de nos vies. Qui a besoin de Lui, si je peux juger tout le monde et toute chose? Nous nous acharnons sur notre prochain, d'après les apparences extérieures en portant des jugements profonds sur son intégrité. Et, ce faisant, nous détruisons notre propre âme. Nous projetons notre propre insécurité sur ceux qui nous entourent, ne nous souciant pas de ceux que l'on blesse, ou dont nous détruisons la vie. Et en réalité, cela n'a rien à voir avec cette autre personne, notre jugement n'est qu'une image de nous-mêmes et de notre insécurité, et des péchés dont nous ne voulons pas admettre qu'ils sont nôtres.

Si nous jugeons et critiquons notre prochain, notre jeûne est vain. Notre repentir est hypocrisie. Et nous nous moquons de Jésus-Christ. Nous recevons l'Eucharistie pour notre condamnation. Et nous l'oublions, dans notre pharisaïsme.

La repentance, être "transformés dans le renouvellement de notre esprit", signifie que, comme l'enfant prodigue, nous revenus à nous et avons reconnu que nos esprits et nos cœurs ont pris la mauvaise direction. Nous pouvons peut-être voir une partie des dommages que nous causons à nous-mêmes et aux autres. Nous reconnaissons que nos esprits sont remplis de pensées de colère, de suspicion, de jugements, et de contentement de soi, et que nous n'avons pas la paix intérieure.

Comment pouvons-nous nous repentir? La première chose que nous devons faire est de nous retirer, temporairement, des questions et des gens qui mettent en place ces pensées de colère et de jugements en nous. Nous devons nous empêcher de répéter les torts causés qui nous ont été causés (et donc de notre jugement et de la condamnation de la personne qui nous fait du tort), et réaliser que ceci est seulement notre propre auto-justification enracinée dans l'orgueil et la vanité qui se manifeste. Ensuite, nous avons besoin de prier pour que Dieu nous pardonne notre colère et notre orgueil, et pardonne à l'autre pour ce qu'il ou elle a accompli. Ensuite, nous pouvons laisser faire. Tant que nous sommes provoqués par des pensées du souvenir des torts (ressentiments), et que nous réagissons avec colère, nous avons échoué. Mais quand le souvenir de quelque chose ne trouble plus notre paix, nous savons que Dieu travaille dans nos coeurs.

Le Grand Carême peut être un dispensaire, un hôpital, pour nos âmes qui sont malades des passions. Avons-nous été guéri? Nous pouvons voir nos esprits et nos coeurs élevés au ciel même, si nous voulons. Nous pouvons utiliser le Grand Carême pour poser les pierres de fondation de la discipline, et construire des habitudes qui resteront en nous tout le reste de l'année. Nous pouvons sortir du Carême avec nos coeurs illuminés et nos esprits purifiés, avec une nouvelle manière d'être. Allons-nous nous permettre de nous changer et de nous transformer par la repentance?

Ce n'est que cette transformation qui ouvrira nos yeux spirituels, afin que, dans notre cœur et de tout notre être, nous soyons en mesure de crier de joie, "Le Christ est ressuscité d'entre les morts, par la mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie! "

Dans l'amour dans notre Sauveur Miséricordieux,

SIGNATURE

+Jonas
Archevêque de Washington
Métropolite de toute l'Amérique et du Canada


Version française Claude Lopez-Ginisty

Hésychie (63)



L'amitié des saints
Est un soleil
Dont chaque rayon
Révèle la Bonté de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 16 février 2010

LES TCHOTKI: Ce qu'ils sont et à quoi ils servent/ Un hiéromoine du Patriarcat de Constantinople



Tchotki est le nom que les Slaves donnent à la corde à nœuds utilisée pour dire la prière de Jésus. Les Grecs l'appellent komvoskhinion, qui est un mot plutôt long, donc [ces chapelets] sont plus communément appelés tchotkis. Un terme anglais simple serait "corde de prière {Prayer rope)." Tchotki est un mot pluriel, comme l'anglais «perles». Le mot signifie littéralement "compteurs", c'est-à-dire les choses avec lesquelles on compte.

Il existe diverses formes de tchotkis, et on les voit faits de divers matériaux. Mais l'espèce la plus authentique est censée être faite de laine noire. D'autres couleurs sont parfois utilisées dans la séparation des plus grands noeuds et dans la Croix, mais le cordon lui-même et ses nœuds doivent être noirs. Pourquoi? Parce le tchotki, comme la prière de Jésus elle-même, est une chose assez particulière et doit être discrète. Un tchotki noir sur l'habit d'un moine ou d'une moniale sont difficiles à voir. La laine est préférée à tout matériau plus dur, car le tchotki doit être silencieux. Les perles cliquettent, et ne sont donc pas utilisées. Encore une fois l'idée d'activité privée et de discrétion. Une autre chose contre les perles, c'est qu'elles peuvent rassembler et transmettre des vibrations "indésirables". Cela s'applique aussi aux fibres synthétiques, qui sont à base de plastique. C'est pourquoi nous n'utilisons que de la laine pure.

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Nous tenons le tchotki dans la main gauche quand on l'utilise, parce que le côté gauche du corps est censé être le côté réceptif et vulnerable aussi. Le tchotki est souvent appelé l'épée des moines, car ils écartent avec lui l'Ennemi qui nous attaque, on le suppose, de la gauche. Selon la tradition, on doit toujours l'avoir en main. Si vous travaillez, vous l'enroulez autour de votre poignet. En fait, même cela n'est souvent pas possible - dans certains emplois ils deviennent sales ou endommagés, même s'ils sont enroulés autour de votre poignet. Mais telle est la tradition. Les diacres, les prêtres et les évêques qui sont aussi des moines les portent quand ils officient dans les services de l'Église et pendant la Liturgie, ce qui les rend visibles. Mais c'est la coutume. Quand une personne est tonsurée et vêtue en l'état monastique, le tchotki est parmi les divers articles de vêtements et insignes mis sur le nouveau moine ou la nouvelle moniale à la cérémonie d'habillement.

Les tchotkis ne devraient pas être vendus. (Il le sont souvent, en fait, mais ce n'est pas idéal.) Ils sont censés être faits spécialement pour l'individu qui en a besoin, et la transaction devrait avoir la bénédiction du père spirituel du destinataire, parce que la personne qui fait le tchotki transfère quelque chose de son propre esprit à la personne qui le reçoit. Pour dire les choses en langage moderne, "une relation spirituelle est établie." Et ce n'est pas une petite chose.

La plupart des traditions invoquées précédemment vont paraître absurdes à l'esprit sceptique et rationaliste. Mais tel n'est pas le cas. Un réel discernement spirituel est demandé dans ces matières.

A propos de la fabrication de tchotkis, une chose importante: celui qui les fait doit être à jeun, chaste, et silencieux. Cela signifie que c'est un travail à faire à la poustinia [désert, solitude] ou en un autre lieu privé et non pas dans des rassemblements publics ou sociaux. Pourquoi? Parce que nouer chaque nœud est un acte sacré et plutôt privé accompagné d'une triple prière à la Sainte Trinité.

Il s'agit d'un engendrement symbolique ou d'un enfantement. L'ouvrage est tenu entre les genoux et ramenés vers les reins et le giron dans la main gauche. Puis vient la première prière à la Sainte Trinité. Tandis que l'on fait la première boucle au-dessus du pouce et qu'on la soulève vers l'espace entre les quatrième et cinquième doigts, on forme le bras droit d'une Croix, et on dit: "Au nom du Père." Avec la deuxième boucle, qui est tombée sur le côté gauche de la main entre le pouce et l'index, on fait le bras gauche de la Croix, et on dit: "Et du Fils". Lorsque l'on passe le cordon sous les fils dans la paume de votre main, on forme le bras en bas de la Croix, et on dit: "Et de l'Esprit Saint". Lorsque l'on passe l'autre cordon sous les fils sur le dos de la main, on forme la barre du haut de la Croix. On a fini, et on dit: "Amen."

Lever le noeud des doigts constitue "la naissance». Lorsque l'on tire le noeud serré, on verra ce que l'on a engendré et fait sortir de son giron. Au début, cela prend une forme protoplasmique, comme le noyau d'une cellule vivante, ou d'un atome. Sa forme circulaire, avec les boucles de tissage complexe en multiples de 4, est une forme archétypale, trouvée dans la nature dans les choses vivantes ou non vivantes. Le cercle, ou la figure géométrique à 4 côtés (ou 8 - ou 16 - ou 32 côtés, etc), ou la figure géométrique contenue dans un cercle, est un symbole trouvé dans toutes les cultures humaines, anciennes et modernes. Dans le christianisme, la figure à 4 côtés est la Croix, et les Pères depuis longtemps ont compris sa forme archétypale et sa force. Qu'elle soit géométrique ou circulaire, ou les deux, cette forme symbolise la divinité qui est en relation par les trois personnes, avec la Création. Nous pensons qu'elle a un pouvoir de guérison, et nous la peignons dans nos icônes autour du Christ quand Il manifeste Sa Divinité, et près de la colombe, et partout où la puissance ou la voix du Père se fait sentir ou entendre (seulement dans la moitié inférieure du cercle en haut de l'icône - regardez les icônes de la Transfiguration, ou de la Pentecôte, ou de la Théophanie, par exemple).

Cette figure, [...], symbolise la Divinité seulement dans ce qui a trait à Sa création, et c'est donc également une déclaration de Création. L'acte de faire le nœud du tchotki est donc un passage à l'acte de création. Il s'agit d'un acte sacramentel et d'une prière.

Lorsque le nœud a été serré et se glisse dans son emplacement définitif sur le cordon, les deux boucles restantes doivent alors être tirées. On prend les fils lâches dans le nœud avec un clou, et à chaque fois on tire la boucle à travers. Cela doit être fait trois fois avant que l'extrémité libre du cordon soit assez lâche pour fermer la boucle en tirant: chaque fois que l'on tire une boucle, on invoque à nouveau la Trinité. Lorsqu'on tire le premier volet, on dit: "Au nom du Père," au deuxième volet: "Et du Fils," au troisième volet: "Et du Saint-Esprit", et quand on tire sur la libre extrémité du cordon pour fermer la boucle, on dit: "Amen." Cette opération est répétée tout en tirant dans la seconde boucle, et le nœud est maintenant terminé. Il y a eu trois bénédictions pendant qu'on le faisait.

Faire un tchotki implique un travail manuel. Mais c'est bien plus qu'un artisanat, c'est une prière et une chose sainte.

Demander à apprendre comment faire un tchotki, ou consentir à apprendre à une personne à le faire, ne doit pas être fait à la légère. Ici encore, le discernement spirituel est nécessaire.


Pour l'esprit rationaliste séculier, tout cela semble fantaisiste et farfelu. Mais cela vient d'une civilisation chrétienne ancienne et très saine. C'est l'expression d'une mentalité religieuse qui voit toute la création et toute l'activité humaine comme sacrée, et donc chargée d'énergies divines et de significations. Nous-mêmes nous sommes ainsi chargés, et sommes constamment partie prenante d'un vaste jeu de forces et de volontés libres qui sont à l'œuvre dans l'univers, sous la direction de la Sainte Sagesse.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
A hieromonk of the Patriarchate of Constantinople
CHOTKI -- WHAT THEY ARE AND HOW WE MAKE THEM
Christ the Saviour Orthodox Church
ONTARIO CANADA

Hésychie (62)



Que ta lecture soit une porte
Ouverte sur la prière
Et sur le Royaume des Cieux

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 15 février 2010

Faisons partie de ceux qui tiennent leurs promesses: Père Rostislav Cheniloff




Chers frères, nous avons souventes fois parlé de l'importance de la fréquentation des offices de l'Église. Toutefois, les gens continuent de plus en plus de perdre le contact avec l'Église, de perdre le contact avec Dieu. Ils succombent de plus en plus aux tentations qui ont été semées dans le monde par Satan.

Ce n'est pas là un phénomène nouveau. Tout au long de l'existence de l'homme sur terre, les gens se sont éloignés de Dieu et de Ses commandements. Avant le déluge, les hommes s'éloignèrent tellement de Dieu que toute existence sur terre subit un changement draconien et une nouvelle vie commença. Pour reprendre les paroles de l'académicien russe Chipunov, ce fut la première correction cosmique. Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé dans le monde antédiluvien, cela nous a été caché, bien que des vestiges divers épars dans le monde nous permettent de supposer que l'humanité originelle nous dépassait à la fois dans le progrès technologique et dans l'évolution correspondante d'orgueil et d'autoglorification. Cependant, le monde a été averti que la correction suivante sera faite par le feu.

Après le déluge, l'humanité vivait dans la crainte de Dieu, mais la corruption du monde antédiluvien a été transmise par l'homme dans la vie nouvelle (comme nous le voyons dans l'histoire du troisième fils de Noé Le Juste, Cham), et le monde une fois de plus s'est trouvé dans une impasse. Cela a conduit à la venue du Sauveur sur la terre (la seconde correction cosmique ), car à cette époque il y avait encore assez de gens sur terre qui étaient fidèles à Dieu, pour sauver le monde de la perdition.

Deux mille ans ont passé depuis... et où nous trouvons-nous actuellement? Au bord de la destruction globale! (Ce sera la troisième et dernière correction cosmique). Et que faisons-nous, chrétiens orthodoxes, pour prévenir ou ralentir cette destruction? Il semble que nous faisons très peu de choses. Nous nous écartons de plus en plus de Dieu, il devient de plus en plus difficile pour nous de prier. Les peuples orthodoxes succombent constamment aux tentations de Satan, à ses ruses diaboliques. Ces tentations nous sont offertes de tous côtés: télévision, jeux vidéo, événements sportifs, films, danses modernes...

Et que retirons-nous de ces tentations? Peut-être que quelqu'un dira: le plaisir, le divertissement, l'activité, un lieu pour épuiser notre énergie. Mais nous devons examiner attentivement ce qui se cache réellement derrière ces activités. Par la télévision et les films nous sommes soumis à toutes sortes de péchés. Il y a la dépravation, l'adultère, le langage grossier, la violence, les abus. Nos esprits sont bombardés de toutes sortes d'immondices. Y a-t-il même un seul lieu où nous est rappelé le salut de nos âmes, la prière, les sacrements de la confession et la Communion? Bien sûr il y a des prédicateurs de télévision, mais ils sont tous de faux prédicateurs. Beaucoup d'entre eux sont impliqués dans un péché mortel eux-mêmes. Ces prédicateurs TV encouragent l'oisiveté chez les gens, et de ce fait, les éloignent de l'Église.

Les activités sportives serait belles en soi, dans la mesure où elles favorisent la forme physique. Mais hélas, dans la vie d'aujourd'hui, le sport est devenu une des premières manières d'éloigner l'homme de Dieu. La majorité des jeux de ballon ont lieu à un moment où nous devrions être à l'Église. Et donc il faut choisir: allons-nous aller à l'Église ou allons-nous assister à des événements sportifs? Malheureusement, la plupart des gens choisissent d'aller à un match ou vers d'autres divertissements. Là, ils se retrouvent courant, criant, jurant en proie à des passions jalouses... Mais il n'y a là rien de nouveau non plus. Déjà au quatrième siècle, saint Jean Chrysostome, dans une de ses homélies enflammées, tança ses paroissiens qui préféraient, au lieu de l'Église, se rendre à divers spectacles publics, où ils étaient immergés dans ces choses familières, passions jalouses, criant, jurant. Lors de ces événements sportifs, tout comme à la télévision, rien n'est dit sur la prière, les sacrements, ou le salut de son âme.

Et si nous devions choisir de venir à l'Église pour l'office du soir, qu'y trouverions-nous? Tranquillité de l'âme, enseignement sur l'amour les uns pour les autres, compassion pour la douleur des autres, communion avec Dieu, avec la Mère de Dieu, avec les saints...

Certains objecteront: mais la télévision nous donne du plaisir, et le sport fournit divertissement et vivacité. C'est un mensonge! Quel plaisir peut-il y avoir dans la violence, dans les cris, dans les os brisés? Si quelqu'un dit que l'office du soir est ennuyeux, une telle personne n'a jamais assisté à l'office attentivement, n'y a jamais participé dans la prière. Comment pouvons-nous trouver la communion avec la Mère de Dieu, avec les saints, avec le Seigneur Lui-même - ennuyeux?! Les gens qui pensent vraiment ainsi, ne veulent très probablement pas aller au Ciel, parce que dans le paradis les anges, de concert avec les armées des saints, adorent et chantent de façon continue la gloire de Dieu.

Tous les parents sont préoccupés par le bien-être de leurs enfants. Les mères se soucient de leur santé, les pères se soucient de leur éducation, de leur croissance en êtres humains honnêtes, afin qu'ils soient en mesure de gagner leur vie. Mais que faisons-nous pour la santé, la prospérité et l'éducation de leurs âmes? Que faisons-nous pour veiller à ce qu'ils grandissent en citoyens du Royaume Céleste? Quand nous étions jeunes, on nous a enseigné les lois de l'arithmétique et de différentes disciplines. Maintenant, nous essayons d'enseigner à nos enfants les mêmes choses. Mais nous devons aussi leur enseigner ce qui est encore plus important: la loi de Dieu, la discipline de vie qui sont contenues dans les Béatitudes. Et pour que nos enfants s'habituent à Dieu et à l'Église, nous devrions nous-mêmes venir à l'église pour tous les offices, et enseigner nos enfants par notre propre exemple.

Chacun d'entre nous, chrétien orthodoxe, a été baptisé, soit durant l'enfance soit en venant à la vraie foi dans l'âge adulte. Au début du sacrement du Baptême, nous, ou nos parrains et marraines pour nous, ont demandé par trois fois: renonces-tu à Satan, et à tous ses anges, et à tous ses actes, et t'unis-tu au Christ? A ces questions nous avons eu à répondre par l'affirmative, sans quoi nous ne pourrions pas avoir été baptisés. Alors, où en sommes-nous, chers frères? Pourquoi nous détournons-nous du Christ, et pourquoi sommes-nous tombés sous l'influence de Satan et de ses anges, et de ses actes? Chers frères! Pendant qu'il n'est pas encore trop tard, alors que nous avons encore accès à l'Église et à ses offices divins, alors que nous n'avons pas encore perdu, par notre indifférence, le trésor que nous possédons, souvenons-nous des promesses faites à notre baptême, renonçons à toutes les tentations de Satan et, par la fréquentation de l'Église, soyons réunis avec le Christ! Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après