mardi 7 décembre 2010

Radmila Misev: Pensées d'une femme orthodoxe/Pourquoi les femmes ne devraient pas aller à Hilandar





Si je disais que je n'étais pas curieuse de Hilandar, et que je ne rêve pas de le visiter, et je feignais le désintérêt pour l'endroit où l'âme de notre nation réside, je mentirais.

Je ne peux pas vous dire combien je désire vénérer l'icône de Notre Très Sainte Mère, la Génitrice de Dieu aux trois mains - mais pas sur la Sainte Montagne. Elle viendra elle-même en Serbie, même seulement pour une courte visite. Mais elle viendra.

La Très Sainte regarde avec amour sur la Sainte Montagne, son jardin. Comment, alors, une autre femme qu'elle pourrait-elle poser son pied sur cette terre sacrée?

Elle, la Mère de Dieu Très Sainte, a prié pour nous. À quoi bon, alors, faut-il envisager de permettre aux femmes d'aller sur le Mont Athos?

Nous n'osons pas aller sur la Sainte Montagne, tout comme nous ne nous aventurons pas dans le Sanctuaire. Cela a été établi ainsi, et, avec humilité, nous devrions le laisser demeurer ainsi.

Les femmes le savent. Tout comme elles seules savent comment avoir des enfants et comment vraiment  aimer et honorer les hommes.

Vous prétendez que les femmes sont victimes de discrimination dans l'Église orthodoxe.

N'ayez pas peur - nous ne nous sentons pas rejetées par elle. C'est ce monde qui a mis les femmes de côté, qui a mis un fardeau sur leurs épaules qu'elles sont incapables de supporter, ou qui, à bien des égards, n'est pas approprié pour elles. C'est la raison pour laquelle les mères sont incapables d'enseigner la prière, les chants et la patience à leurs enfants - on ne leur jamais enseigné ces choses à elles.

Et c'est cette endurance et cette patience qui ont gardé la foi vivante. La foi découle du sein maternel.

Si nous n'enseignons pas nos filles, qui veillera au retour à la maison de l'homme? Qui sera son appui? Qui va garder le feu dans le foyer, et qui gardera une lampe allumée pour lui?

Toi, cher ami, tu ne sauras jamais l'amour avec lequel le retour d'un voyageur est attendu, l'attente avec des chaussettes qui sont tricotées pour un enfant à naître. Le voyageur et l'enfant ne sont pas ici, mais ils viendront.

Et même s'ils ne viennent pas, et si le cœur se détache de sa racines et éclate, et s'il a terriblement mal, indiciblement, c'est la douleur d'une femme, et sans douleur, rien n'est jamais né ou ne meurt. Ni l'homme, ni l'amour.

Ne me parle pas des droits des femmes. Permets-moi  de le dire- je suis une femme et je sais tout sur eux.

Notre droit, accordé par Dieu (un droit supérieur à tous les droits), est de prolonger la vie, comme  la terre le fait: veiller à la perpétuation de notre race, à l'amour, élever et éduquer nos enfants. Nous ne sommes pas en manque d'autres cadeaux: nous pouvons travailler, écrire et peindre, et bien d'autres choses, avec les hommes.

Mais nous seulement pouvons consoler, essuyer une larme, et uniquement avec nous et par nous l'homme peut parvenir à se connaître.

Les filles d'Eve ne sont ni mieux ni pires que ses fils. Nous sommes les mêmes - dans le péché, le pardon, dans la repentance et lorsque nous tombons et que nous nous relevons.

Certaines choses, cependant, doivent être différentes. Par conséquent, ne me parlez pas des femmes dans Hilandar. Quelqu'un va voir Hilandar à notre place, et prier pour nous et nous en apporter une histoire. Et une histoire apportée de la Sainte Montagne sera tissée dans le tissu le plus délicat du cœur, où elle sera nourrie et conservée.

Car, qu'est-ce qu'une histoire, à moins qu'elle ne réchauffe le coeur?

Où mène un chemin, si ce n'est à l'Eglise?


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dessins:
"Icons courtesy of 
used with permission." 

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