dimanche 14 novembre 2010

Saint Columba et le monstre du Loch Ness



On dit que l'événement décrit ci-dessous par saint Adomnan (vers 690 A.D.) dans sa Vita Sancti Columbae est arrivé en 565 A.D.


Concerne une certaine bête d'eau 
chassée par la force de la prière 
de l'homme bienheureux (Saint Columba).

A un autre moment également, lorsque cet homme béni fut pour un certain nombre de jours dans la province des Pictes, il a dû traverser la rivière Nes [Ness]. Quand il atteignit sa rive, il vit un pauvre homme être enterré par les autres habitants, et les fossoyeurs dirent que, tout en nageant peu de temps auparavant, il avait été saisi et très sauvagement mordu par une bête de l'eau.

Certains hommes, vinrent à sa rescousse dans une embarcation en bois, mais trop tard, il avait sorti ses crocs et saisit son corps misérable. Quand l'homme béni entendit cela, il ordonna cependant que l'un de ses compagnons aille en nageant et lui ramène, à la voile, un bateau qui se trouvait sur la rive opposée. 

Entendant cet ordre de cet homme saint et mémorable, Lugne mocu-Min obéit sans retard, et enlevant ses vêtements, à l'exception de sa tunique, plongea dans l'eau. Mais le monstre, dont l'appétit n'avait pas encore été pas suffisamment rassasié, mais plutôt aiguisé par sa proie, se cachait dans la profondeur de la rivière. 

Sentant l'eau troublée par le fait que Lugné nageait, il nagea soudain jusques à la surface, et la bouche béante et avec un grand rugissement il se précipita vers l'homme nageant au milieu de la rivière. 

Alors que tous ceux qui étaient là, barbares et même les frères, furent frappés d'une extrême terreur, l'homme béni, qui observait, leva la main sainte et fit le signe salvifique de la Croix dans le vide, et puis, en invoquant le Nom de Dieu, il commanda à la bête sauvage, lui disant: "Tu n'iras pas plus loin. Ne touche pas l'homme; repars rapidement." 


Alors, entendant cet ordre du saint, la bête, comme si elle était tirée en arrière par des cordes, s'enfuit épouvantée en rapide retraite, même si auparavant, elle s'était approchée si près de Lugné lorsqu'il nageait qu'il n'y avait pas plus que la longueur d'une perche (moins de 5 mètres) entre l'homme et la bête. Puis, voyant que la bête s'était retirée et que leur compagnon d'armes Lugné était revenu à eux indemne et en sécurité dans le bateau, les frères avec un grand étonnement glorifièrent Dieu dans cet homme béni. Et les barbares païens qui étaient là à ce moment-là, poussés par l'ampleur de ce miracle qu'ils avaient eux-mêmes vu, magnifièrent également le Dieu des chrétiens.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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