samedi 27 novembre 2010

Pourquoi nous jeûnons...

Les orthodoxes américains qui sont au nouveau calendrier, fêtent Thanksgiving pendant le carême de la Nativité. Ceux qui ont gardé le calendrier des Pères fêtent Thanksgiving aussi, sans rompre le jeûne puisqu'il n'a pas commencé...




Nous jeûnons parce que les fidèles de l'Ancien Testament jeûnaient. Nous jeûnons parce que Jésus a jeûné. Nous jeûnons parce que les apôtres ont jeûné. Nous jeûnons parce que Jésus n'a pas dit, "si vous jeûnez..." mais, "Lorsque vous jeûnez ..." Donc nous jeûnons.

Mais à quoi bon le faire? Qu'est-ce que la privation de nourriture physique fait pour l'âme spirituelle? La réponse réside dans l'idée d'entraînement et du désir de [saint] Paul pour nous de "glorifier Dieu dans [n]otre corps". Il n'est pas toujours facile de refuser certains aliments. Pour ma part, je pense que la plupart des choses ont meilleur goût avec du fromage dessus, mais rien de tout cela ne m'est permis dans cette saison de jeûne. Pour d'autres, c'est peut-être pas grand-chose, pour moi, cela peut être très ennuyeux. Mais par rapport au fait de repousser les pensées négatives que j'ai sur les gens, ou de placer les besoins de quelqu'un, avant les miens, c'est relativement simple. Donc, je travaille sur les petites choses comme la nourriture, j'apprends à dire non aux choses que je veux, et à être conscient des fois où je peux appliquer cela dans mes relations avec les gens.

Dans les deux Testaments, les fidèles utilisent la prière et le jeûne comme un temps de préparation pour un événement, et cet événement est généralement une expérience avec Dieu. Le jeûne de la Nativité agit de même. Nous préparons nos cœurs, en commençant par la façon dont nous mangeons et vivons, pour créer en nous un désir de plus en plus grandissant de Dieu. Et c'est ce qui arrive à la Nativité. Dieu se manifeste.

Pour moi c'est aussi un rappel constant de ce qui est à venir. Avec le jeûne de la Nativité, ce n'est pas si évident, car les images du Noël profane commencent à se manifester dans la ville avant Halloween, mais avec Pâques, c'est une tout autre histoire. Avant [d'entrer dans]l'Orthodoxie, Pâques se montrait juste un peu  le samedi et je me souvenais de "revêtir quelque chose de beau" le dimanche. Pendant le jeûne du carême avant Pâques, je me rappelais tous les jours de la raison de ce jeûne. Je m'en souvenais parce que j'avais faim, et j'avais souvent faim. Quand je réalisais à quel point j'étais affamé, cela me faisait penser à la raison pour laquelle j'avais faim. Donc il y avait rarement une journée pendant le carême où mon esprit n'était pas lié à la Résurrection. C'est en soi une raison suffisante pour moi de participer au jeûne.

Manger moins diminue votre niveau d'énergie et vous faites les choses plus lentement. Vous vivez la vie plus lentement. Et comparé la folie qui peut envahir Noël, vivre la vie lentement est une caractéristique bienvenue du jeûne. Au cours du carême, vous essayez de regarder moins la télévision, de lire plus, d'aller à l'extérieur dire bonjour à votre voisin, choses que la plupart des gens veulent faire, mais accomplissent rarement.

Le carême ne se fait pas seul. La famille, la famille de l'église, l'Église Orthodoxe  jeûnent ensemble globalement. Le faire ainsi, nous amène donc ensemble et, ensemble, nous nous rapprochons de Dieu. Matthew Gallatin se plaît à souligner que les croyants orthodoxes savent tous ce que vous voulez dire quand vous prononcez un mot: haricots. Nous en avons déjà mangé un trop grand nombre et il y en a encore à venir. Nous luttons tous pour en finir avec eux, et à ce niveau de base, nous sommes impatients d'arriver à la fête. Le jeûne est mieux compris collectivement.

Demain, c'est Thanksgiving. Comment cela fonctionne? Eh bien pour moi, je vais profiter de la dinde, des patates douces avec des marshmallows par-dessus, et de la tarte à la citrouille. J'espère pouvoir profiter de toutes ces choses,  avec ma famille, et nous nous réjouissons d'arriver à la Nativité. Nous essayons de ne pas montrer à tous que nous jeûnons (ce qui est ironique, puisque je vous écris à ce sujet sur ce blog), ainsi quand quelqu'un nous demande de dîner avec eux, nous acceptons. Nous ne fournissons pas de liste de restrictions alimentaires. Nous mangeons ce qui est mis devant nous et nous remercions Dieu de nous bénir. Je pense que cela fonctionnera très bien.

Version française Claude Lopez-Ginisty d'après

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