dimanche 8 août 2010

Saint Ignace du Caucase: Le discernement



De nos jours, dans un asile pour aliénés de Moscou, vivait un prétendu prophète vers lequel des foules de gens se pressaient avec leurs questions. Le nom du prophète était Ivan Yacovlévitch. Les habitants de Moscou rendirent visite à un certain moine qui vivait en solitaire, et commencèrent à louer leur prophète en sa présence. Ils lui dirent qu'ils étaient convaincus qu'il avait le don de vision spirituelle, qu'ils en avaient eu eux-mêmes l'expérience quand ils lui avaient posé des questions à propos d'un de ses parents qui était condamné aux travaux forcés à Nertchine.

Pendant une heure, Ivan Yacovlévitch ne donna pas de réponse. Quand ceux qui le questionnaient le pressèrent de keur donner une réponse, il leur demanda:"Est-ce loin Nertchine?" Plus de 6.000 verstes. "On ne peut pas y courir très vite alors!" répliqua le prophète.

Finalement, il leur dit que le bagnard avait les jambes à vif. Quelques temps plus tard, ceux qui avaient posé la question, reçurent du parent à Nertchine, une lettre dans laquelle ils décrivait les tribulations de sa vie, et il mentionnait que ses jambes étaient à vif à cause du frottement des chaînes ou des fers. "Imaginez quelle clairvoyance spirituelle a Ivan Yacovlévitch!" conclurent les habitants de Moscou.

Le moine répliqua: " Il n'y a là aucune claivoyance spirituelle, mais clairement un contact avec les esprits déchus. Le Saint Esprit n'a pas besoin de temps. Il révèle immédiatement les secrets et terrestres et célestes. Ivan Yacovlévitch envoya le démon qui vit en lui de Moscou à Nertchine, et celui-ci rapporta une information vide et matérielle qui satisfit la vaine gloire du prophète, et la curiosité des gens charnels qui avaient posé la question.

Le Saint Esprit parle toujours de quelque chose de spirituel, qui sauve l'âme et qui est réellement nécessaire, tandis que l'esprit déchu parle toujours de choses charnelles ou terrestres, venant de celui qui, de par sa chute, rampe dans les passions pécheresses et les choses matérielles.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Bishop Ignatius Briantchaninov
(Saint Ignace du Caucase)
The Arena
Madras 1970

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