dimanche 6 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (6)




AUTRES LIVRES CONTROVERSES

Mon livre préféré du Nouveau Testament, l'Epître aux Hébreux, était clairement exclue dans l'Eglise d'Occident dans un certain nombre de listes à partir du deuxième, troisième et quatrième siècle. Principalement en raison de l'influence de saint Augustin sur certains Conciles d'Afrique du Nord, l'Epître aux Hébreux fut finalement acceptée en Occident à la fin du quatrième siècle.

D'autre part, le livre de la Révélation, aussi connu comme l'Apocalypse, écrit par l'apôtre Jean, n'a pas été accepté dans l'Église d'Orient pendant plusieurs siècles. Parmi les autorités d'Orient qui ont rejeté ce livre il y eut Denys d'Alexandrie (IIIe siècle), Eusèbe de Césarée (IIIe siècle), Cyrille de Jérusalem (IVe siècle), le Concile de Laodicée (IVe siècle), Jean Chrysostome (IVe siècle), Théodore de Mopsueste ( IVe siècle), et Théodoret (Ve siècle).

En outre, les versions originales syriaque et arménienne du Nouveau Testament omettaient ce livre. Beaucoup de manuscrits du Nouveau Testament grec écrits avant le neuvième siècle ne contiennent pas l'Apocalypse, et elle n'est pas utilisée liturgiquement dans l'Eglise d'Orient jusqu'à ce jour.

Athanase a soutenu l'inclusion de l'Apocalypse [dans le canon de l'Ecriture], et c'est principalement par son influence qu'elle a finalement été reçue dans le canon du Nouveau Testament en Orient.

L'Eglise primitive semble effectivement avoir fait un compromis interne sur l'Apocalypse et l'Epitre aux Hébreux. L'Orient aurait exclu l'Apocalypse du canon, tandis que l'Occident aurait omis l'Epitre aux Hébreux. Autrement dit, chaque côté a décidé d'accepter le livre contesté de l'autre.

Fait intéressant, le père de la Réforme protestante du XVIe siècle, Martin Luther, a jugé que les livres du Nouveau Testament devaient être "classés" et que certains étaient plus inspirés que d'autres (il y avait un canon dans le canon). Luther donnait un rang secondaire à l'Epitre aux Hébreux, à Jacques, Jude et à l'Apocalypse, les plaçant à la fin de sa traduction du Nouveau Testament. Imaginez donc, l'homme qui nous a donné la sola scriptura, décida de son propre chef de jauger la Parole écrite de Dieu!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire