dimanche 24 janvier 2010

Rencontre avec Père Porphyrios



Le grand besoin et le grand désir que j'avais de rencontrer le staretz Porphyrios, me vint après une conférence à Limassol où l'on parlait de lui.

Je suis allée en vacances à Athènes en août 1990 avec ma famille. J'ai immédiatement fait des tentatives pour atteindre le staretz Porphyrios par téléphone. Tout mes efforts d'une semaine pour ce faire furent vains. Il était toujours absent ou bien malade.

J'avais commencé à croire qu'à la fin, je ne pourrais pas le voir. Je commençais à être désillusionné. J'avais passé tant de coups de téléphone! On peut imaginer ce que je ressentis, quand, à ma dernière tentative, le staretz Porphyrios lui-même répondit au téléphone. J'ai alors dit: "J'aimerais parler au staretz Porphyrios, s'il vous plaît." J'entendis alors: "Mon enfant, c'est moi!"

Je ne puis vous décrire comment je me sentais à ce moment. Je ne pouvais y croire. J'étais si abasourdie, que je ne pus prononcer une seule parole. Mon époux qui était près de moi, ne pouvait pas comprendre ce qui m'arrivait.

Enfin, j'essayai de retrouver le contrôle de moi-même. Je lui dis: " Staretz, je voudrais venir vous voir avec ma famille. Je viens de Chypre. Mais staretz, je ne sais pas où vous habitez et comment m'y rendre." "Viens! me dit-il, mais pour ce qui est de t'expliquer comment venir ici, quelqu'un d'autre va te l'expliquer, car je ne sais comment l'expliquer." J'ai entendu le staretz appeler quelqu'un qui était près de lui. Un homme est venu au téléphone et m'a expliquer le chemin.

J'ai fait ce téléphone à sept heures trente du matin. Immédiatement après, mon époux, mes deux enfants et moi avons pris le bus. Vers onze heures du matin, nous sommes arrivés à Oropos, au Couvent du staretz. En arrivant nous avons vu d'autres gens qui étaient venus pour voir le staretz. Cependant ils nous ont dit que nous ne pourrions pas le voir parce qu'il était malade.

J'ai dit à mon époux que j'aimerais attendre là. Nous ne devions pas partir, dans l'espoir qu'à un certain moment nous pourrions voir le staretz. Mon époux fut d'accord, et nous restâmes là. Et, on nous offrit de la nourriture, des fruits et de l'eau.

Puis, à quatre heures de l'après-midi, ils ouvrirent la porte qui menait à la chambre où le staretz Porphyrios se reposait. Nous montâmes. Il y avait à peu près vingt personnes qui attendaient pour le voir. Elles nous ont dit qu'il ne ferait que nous donner sa bénédiction, car il était très malade et qu'il ne pouvait pas parler très longtemps, car nous étions trop nombreux. Et, il y avait parmi nous le célèbre chanteur Philippos Nicolaou avec son épouse.

Egoïstement je me tenais en deuxième position, espérant mieux voir le starez et lui parler.

Les gens allaient un par un, et il les bénissait avec la Croix qu'il tenait en sa main droite. Quand je m'approchai, il retira sa main et ne me bénit pas. Il bénit tout le monde, sauf moi.

Ce fut le pire des chocs pour moi. Je conmmençai à avoir immédiatement de très laides pensées. Je pensai qu'il avait vu quelque chose de mal en moi avec son don de discernement, et que c'était la raison pour laquelle il ne voulait pas me bénir. Pas un seul instant ne me vint la pensée qu'il faisait cela pour mon propre bien.

En quittant la chambre du staretz, j'étais dans un bien triste état. En dépit du fait que je savais mon époux et mes enfants déjà très fatigués par le voyage à Oropos et par notre longue attente, je ne voulus pas partir. Je fus inflexible.

Je quittai ma famille et j'allai me cacher derrière un mur. Là, ne pouvant être vue, les larmes commencèrent à couler de mes yeux.. Personne ne me voyait parce que j'étais caché. Personne ne m'entendait, parce que je pleurais en silence.

Tandis que j'étais cachée, j'entendis, par la porte de sa chambre ouverte, le staretz dire: " Il y a quelqu'un dehors!" La moniale qui conduisait les gens à la chambre du staretz lui dit: "Staretz, il n'y a personne dehors!" C'était comme s'il me voyait à travers les murs.

La moniale sortit et regarda à droite et à gauche. Elle ne me vit pas et retourna dans la chambre. J'entendis le staretz dire pour la troisième fois:" Il y a quelqu'un dehors!" Il dit ceci trois fois, d'une voix forte, disant la même chose afin que je puisse l'entendre.

On peut comprendre à quel point c'était choquant pour moi. Réaliser que, malgré le fait que j'étais cachée et que personne ne pouvait me voir, le staretz Porphyrios savait que j'étais là... Je pus voir de cette façon son don de clairvoyance. Je le vis de mes propres yeux. Je l'entendis de mes propres oreilles.

Je sortis de ma cachette. La moniale me vit alors et me mena vers le staretz. "Calme-toi mon enfant, " me dit le staretz. Alors qu'il avait béni les autres sur la tête, il me bénit non seulement la tête, mais aussi la poitrine. Il me bénit deux fois avec la Croix qu'il tenait. J'embrassai sa main. Je le remerciai et je partis vite, plus légère qu'un oiseau. Le bonheur, la joie et l'exultation que je ressentais en moi ne peuvent être décrits. Cela ne peut s'exprimer en paroles, avec aucune sorte de mots.

Peut-être que mon témoignage concernant le staretz Porphyrios est sans importance en comparaison avec celui d'autres personnes. Cependant, pour moi, cette rencontre avec le staretz fut un des moments les plus émouvants de ma vie, et je considère 1990, l'année où je le vis, comme l'année la plus bénie de ma vie.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le témoignage de
Théodora Solomonidou, Sociologue
in
Klitos Ionnidis
Elder Porphyrios,
Testimonies & Experiences
Holy convent of the Tsansfiguration of the Saviour
ATHENES 1997

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