samedi 3 octobre 2009

Archevêque Lazare (Puhalo): Sacerdoce Royal et Prêtrise Liturgique




Nous spécifions le sacerdoce "liturgique", parce que tous les croyants orthodoxes baptisés font partie du "sacerdoce royal" (1Pet.2: 9). Tous sont membres du "sacerdoce royal", car seuls les prêtres peuvent partager des choses de l'autel, et tous sont appelés à recevoir le mystère du Corps et du Sang du Christ, les "choses de l'autel" dans la Sainte Communion. Néanmoins, seuls les hommes sont appelés à la prêtrise liturgique ou "ordonnée".

Pour comprendre la raison pour laquelle les femmes ne sont pas inscrites dans le sacerdoce, il faut tout d'abord écarter un présupposé perfide: cela n'a rien à voir avec la valeur relative. Cela n'a à voir avec les rôles, mais là encore, il y a un présupposé destructeur. Beaucoup de gens ont, pendant des siècles, assimilés les rôles à la valeur, et ils ont étendu le rôle des hommes et des femmes dans la vie liturgique de l'Eglise (qui traite de la prophétie et de la révélation) à la société, à la politique et à l'industrie qui n'ont rien à voir avec la foi ou le salut de l'humanité.

Les rôles dont nous parlons n'ont rien à voir avec la caste, la valeur personnelle ou la dignité humaine. Les rôles des hommes et des femmes dans l'Église sont prophétiques et traitent de la prophétie et de la révélation. Ainsi, à travers l'histoire biblique, les femmes ont tenu le rôle prophétique de révéler l'Eglise: la nature et la mission de l'Eglise sur la terre (ce qui explique pourquoi dans le ciel, il n'y a ni mâle ni femelle: car l'Eglise sur la terre aura rempli sa mission , et la révélation et la prophétie à son sujet ne seront plus nécessaire; de même, la présence visible du Christ mettra un terme au rôle prophétique de l'homme). La prophétie du Christ a été proclamée par les prophètes mâles, à une exception près: Eve. La promesse faite à Eve que sa descendance écraserait la tête de Satan était une prophétie claire, non à propos de l'Eglise, mais à propos du Christ. Cette descendance était le Christ, Qui, est issu de la Vierge, vint comme un accomplissement de cette prophétie donnée par Eve. C'est pourquoi nous appelons [la Vierge] Marie "la seconde Eve."

Le rôle de prêtre dans l'Église appartient seulement au Christ. Il est le sacerdoce de l'Eglise. Il est aussi l'Epoux de l'Eglise. Le sacerdoce visible du Christ dans l'Église se réalise à travers les prêtres ordonnés, plus précisément, par les évêques de l'Eglise (qui confient cette tâche aux presbytres de paroisses, puisque que l'évêque ne peut pas être partout).

Ainsi, le rôle prophétique de l'homme est dans la révélation du Christ, et le rôle prophétique de la femme est dans la révélation de l'Église. Il n'y a pas de valeur relative dans ces rôles, puisque le mystère de la rédemption est le mystère du Christ et de l'Église. Il doit être clair, cependant, que si les femmes remplissent un ministère dans l'Église (tout d'abord, le ministère prophétique), elles n'entrent pas dans le sacerdoce, qui est une révélation à propos du Christ, et non sur l'Église. Une femme dans le sacerdoce devrait présenter une révélation au sujet de l'époux de l'Église, l'époux de "l'immaculée et pure épouse du Christ". Ne voyez-vous pas combien serait pervertie et corrompue une telle révélation et prophétie ?

Les hommes ne valent pas plus que les femmes, les femmes pas plus que les hommes. Mais si nous laissions le rôle prophétique de l'un ou des deux être corrompu, alors nous détruisons la valeur ultime des deux, et nous pervertissons l'Évangile du Christ, corrompant nos familles et, cédant aux ruses de Satan.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (292)



Si ton chant est prière
Tu apporteras l'harmonie
Dans les offices de l'Eglise

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 2 octobre 2009

Père Alexander TEFFT: L'ordination des femmes à la prêtrise


Père Alexander TEFFT,
Chapelain
à
Institute
for
Orthodox Studies,
Cambridge

La question des femmes dans le sacerdoce dépend de la définition que l'on donne du prêtre. Un prêtre n'est pas la même chose qu'un ministre protestant. Une femme peut être ministre. Un prêtre offre le sacrifice. Un prêtre chrétien offre le sacrifice du Christ. Le Christ est celui qui offre à la fois (comme Grand Prêtre) et est offert (comme victime sacrificielle). Il s'agit d'un dogme immuable de l'Église, que l'on trouve dans la Divine Liturgie. Par conséquent, celui qui offre (le prêtre) doit correspondre à celui qui est offert (la victime).

Le Christ est le Logos incarné, la deuxième Personne de la Trinité. Le Christ a été incarné comme homme. Pourquoi? La Sainte Trinité est intrinsèquement ni masculine ni féminine. La Trinité est esprit. Cependant, Dieu le Père s'est révélé comme masculin. Pourquoi? Le Père a créé toutes choses visibles et invisibles. Le mâle est la source de la création. La femme doit être fécondée par le mâle. Comme le mâle est la source naturelle de la création, la source surnaturelle est révélée comme Père. Le Christ, le Fils, est éternellement engendré du Père. Il est l'image du Père. Quand il est engendré dans le temps, il se révèle comme un mâle.

Par conséquent, pour correspondre au Christ comme Il se révèle, le prêtre doit être de sexe masculin. Ceci est l'économie du salut, telle qu'elle est révélée dans la Bible. Ceci est l'économie du salut, telle qu'elle est définie dans les dogmes des conciles universels. Si les prêtres étaient des femmes, ce serait détruire l'économie du salut. Seuls ceux qui n'acceptent pas la révélation, peuvent plaider en faveur d'ordonner de femmes prêtres.

Si le prêtre est le type du Christ, les femmes sont le type de la Mère de Dieu. La Mère de Dieu est le plus puissant intercesseur entre les mortels. Le ministère de la femme est maternel: intercession, service d'amour, d'éducation, et ainsi de suite. Les mères ne sont pas inférieures aux pères. Mais les mères ne sont pas les pères. Les hommes et les femmes sont créés absolument égaux mais différents. Confondre l'un avec l'autre est nier l'intention créatrice de Dieu. Par conséquent, le mouvement d'ordination des femmes à la prêtrise est fondamentalement anti-chrétien.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Prier (291)



Tes imaginations sont dragons
Que tu dois vaincre
Par le silence orant

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 1 octobre 2009

Père Steven c. Salaris: Intégrité personnelle et refus de l'intercommunion


"Icons courtesy of www.eikonografos.com used with permission"

Un des problèmes les plus sensibles et difficiles auxquels notre clergé doit faire face lorsque des non orthodoxes assistent à la Divine Liturgie est celui du "calice refusé". Selon l'enseignement et la pratique de l'Église orthodoxe dans le monde, seuls les chrétiens orthodoxes peuvent participer à l'Eucharistie (ou à tout autre sacrement, d'ailleurs) à nos offices liturgiques. C'est un concept simple, mais qui semble causer beaucoup de troubles.

Il y a deux raisons fondamentales à cela: 1) les visiteurs des confessions protestantes sont souvent habitués à faire communier tout le monde au calice et n'importe qui est autorisé à venir à la Communion. L'auteur a observé un office dans une chapelle protestante, où le pasteur a déclaré que Jésus a donné Son Corps et Son Sang non à une dénomination, mais à Ses disciples. Ainsi, toute personne qui se sentait appelée au calice a été la bienvenue à la communion. Vous pourriez être mormon, catholique, protestant, etc, et venir néanmoins à la communion à la chapelle protestante. 2) L'Église catholique romaine (Latins, melkites et maronites) enseigne que dans la situation où aucune Église catholique romaine n'est présente (du jamais vu dans ce pays) et/ou dans les cas d'extrême urgence et dire où aucun prêtre catholique est disponible ( de même, peu probable dans ce pays) ils peuvent aussi rechercher les sacrements orthodoxes s'ils estiment que c'est absolument nécessaire. Cela a conduit à l'idée erronée parmi les catholiques romains qu'ils peuvent communier au calice orthodoxe chaque fois qu'ils visitent une Église chrétienne orthodoxe. Rappelons rapidement pourquoi ces exemples sont incorrects et ensuite élaborons une approche unique pour expliquer pourquoi notre calice est refusé aux non orthodoxes.


La communion eucharistique est un acte d'union théologique et ecclésiologique. De nombreux évêques et prêtres qui ont écrit sur ce sujet et différents auteurs disent tous la même chose: la communion eucharistique n'est pas le chemin d'accès, mais le fruit de l'action œcuménique de l'Église orthodoxe. Pour les deux corps ecclésiaux, communier ensemble signifie que nous pouvons nous regarder et dire, dans tous les aspects, «Nous sommes un." Toutefois, dans le monde d'aujourd'hui, les Églises sont divisées selon diverses questions théologiques et ecclésiologiques et nous, orthodoxes, "nous ne mettons pas simplement de côté nos différences" pour nous asseoir à la même table avec les autres chrétiens.

Maintes et maintes fois, les gens réagissent à la notion du calice refusé en disant: "Qu'importe, pourvu que l'on croit en Jésus?" C'est une question valable. Les chrétiens orthodoxes croient que Jésus est le Verbe de Dieu incarné, Qui a été crucifié et est ressuscité le troisième jour. Nous croyons que Jésus est pleinement homme et pleinement Dieu sans mélange, ni confusion, ni séparation, ou division (Quatrième Concile Œcuménique). Nous pensons que le tombeau vide signifie pour nous que Jésus est ressuscité d'entre les morts. Pas d'objection là, non? Maintenant, imaginons une personne qui vient à l'une de nos paroisses. Elle vient d'une Église qui n'est pas orthodoxe. Imaginons qu'elle croit que Jésus était un être créé incarné - un ange disons - et qu'Il n'était pas ressuscité, mais réincarné! Elle ne croit pas en la divinité du Christ et ne croit pas en la résurrection. Pas très orthodoxe n'est-ce pas? Pourtant, cet individu s'approche du calice et veut recevoir la communion, après tout, "Qu'importe, tant que l'on croit en Jésus?"

Juste avant la réception de la communion, l'Église récite le Credo de Nicée-Constantinople. Nous confessons notre foi orthodoxe verbalement en "[...] un seul Seigneur Jésus-Christ [...] vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non créé, consubstantiel au Père [...] et [qui] est ressuscité des morts au troisième jour ...". Nos croyances orthodoxes ne correspondent pas aux croyances du visiteur. En approchant du calice et en participant à l'Eucharistie, il fait une déclaration selon laquelle il a une foi commune avec nous. Mais en réalité, c'est faux. S'il participe au Calice, nous tous permettons à cette personne de devenir un menteur devant Dieu. Saint Paul nous dit dans I Corinthiens 11:27-29 que ceux qui participent à l'Eucharistie sans discerner le Corps et le Sang du Christ, mangent et boivent une condamnation pour eux-mêmes. Qui d'entre nous souhaiterait cela pour un visiteur dans l'une de nos églises, et quel jugement est sur nous si nous permettons que cela se produise?

La réalité du calice refusé n'est pas que les chrétiens orthodoxes sont en quelque sorte bigots et insensibles. Bien au contraire, nous, les orthodoxes sommes appelés à aimer et respecter les autres chrétiens et leurs croyances. En fait, nous aimons et respectons les autres chrétiens tellement, qu'ils soient catholiques ou protestants, que nous n'allons pas leur permettre de faire d'eux-mêmes des menteurs devant Dieu, en recevant les sacrements dans une église avec des croyances qui sont différentes des leurs. C'est une question de maintien de l'intégrité personnelle de ceux qui visitent nos églises. L'exemple utilisé pour cet article est un peu extrême, mais la même logique s'applique à tous les chrétiens qui ont des croyances qui ne sont pas en accord avec les nôtres, que ces croyances concernent l'Écriture et la Tradition, l'ecclésiologie, les sacrements, l'autorité de l'évêque de Rome, l'Immaculée Conception de [la Vierge] Marie (la croyance que Marie a été conçue par ses parents, Joachim et Anne, sans le péché originel que toute l'humanité partage), l'iconographie, etc La raison pour laquelle il y a des dizaines de milliers de confessions chrétiennes dans ce pays, c'est qu'il y a des dizaines de milliers de façons de penser différemment de nous, chrétiens orthodoxes, par conséquent, nous ne sommes pas en communion avec ces églises.

Donc, pour permettre à un protestant ou à un catholique romain (latin, melkite ou maronite) de communier au calice orthodoxe, c'est faire qu'ils rejettent les enseignements de leur Église. Nous les invitons à mentir. C'est irrespectueux, insensible, et anti-orthodoxe. Demander à un visiteur non-orthodoxe de s'abstenir de partager le calice maintient l'intégrité personnelle du visiteur et témoigne du respect de l'Église orthodoxe, mais non de l'acceptation, des différences qui nous divisent. C'est respectueux, sensible, et orthodoxe. Prions pour qu'un jour l'Esprit Saint, Esprit de Vérité, amène tous les chrétiens pratiquants à la Vraie Foi, afin que tous les chrétiens soient un et que tous puissent participer au Corps et au Sang de notre Seigneur Jésus-Christ pour la rémission des péchés et la vie éternelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Icône de la Mère de Dieu "Thaumaturge"




"L'icône originale appelée "Tsélitièl'nitsa", ou "La Guérisseuse" a été dans l'église Tsilkan dans Kartali, en Géorgie. Elle a été peinte à l'époque de sainte Nino (14 Janvier).

Il y a une autre icône du même nom dans le couvent de moniales Aléxéyev de Moscou, et de nombreux miracles ont eu lieu devant elle à la fin du dix-huitième siècle. Saint Démètre de Rostov (21 Septembre et 28 Octobre) raconte une anecdote sur cette icône dans son livre La Toison couverte de rosée.

Un clerc de l'église Navarninsky, Vincent Bulvinensky, avait l'habitude de vénérer l'icône de la Mère de Dieu à chaque fois qu'il entrait dans l'église. Il avait aussi l'habitude de réciter la prière suivante devant l'icône: "Vierge Marie, Mère de Dieu, réjouis-toi pleine de grâce, le Seigneur est avec Toi. Béni est le sein qui a enfanté le Christ, et les mamelles qui ont nourri le Seigneur Dieu, notre Sauveur."

Le temps passa, il se retrouva souffrant d'une maladie épouvantable. Sa langue a commencé à pourrir, et il s'évanouit de douleur. Quand il revint à lui, il pria sa prière habituelle à la Très Sainte Génitrice de Dieu.

Dès qu'il eut terminé sa prière, il vit un beau jeune homme au chevet de son lit. Le malade comprit tout de suite que c'était son ange gardien. L'ange le regarda avec pitié, demandant à la Mère de Dieu de le guérir. Soudain, la Mère de Dieu apparut et guérit le malade qui Lui était si dévoué. Il sortit de son lit et alla à l'église, en prenant sa place sur le cliros pour l'office. Ceux qui étaient présents furent étonnés de voir son rétablissement.

Ce miracle a inspiré la peinture de l' icône représentant la Mère de Dieu se tenant près du lit du malade."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après:

Икона Божией Матери ''Целительница''
Icônes:


Prier (290)



Tout lieu est Mont Athos
Kiev et Valaam
Si tu as la prière
Ancrée en ton âme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 30 septembre 2009

Prêtre John Garvey: Typologie des convertis: Méfiez-vous des gens qui fuient...



Quand j'ai rejoint l'Église orthodoxe, il y a douze ans, j'ai pris une décision que j'avais mûrie pendant vingt-et-un ans. C’était devenu nécessaire parce que j'ai réalisé que ma seule raison de rester catholique était ce que les autres pourraient penser si je devenais orthodoxe, à cet stade, ce n'était plus vraiment un choix. Je croyais à l'orthodoxie, « j’adorais » aussi souvent que je le pouvais dans les églises orthodoxes et rester catholique n'était pas moralement possible.

En même temps, je craignais de devenir un converti. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire: j'avais connu des gens qui s’étaient convertis au catholicisme, dans une version du catholicisme qui faisait passer Torquemada pour quelqu’un de décontracté. Cela ne ressemblait pas du tout au catholicisme, sain et bon-vivant avec lequel j’avais grandi. Il y avait un enthousiasme chez beaucoup de convertis dont je me méfiais. J'éprouvais une certaine consolation dans le fait de penser qu'il avait fallu tant de temps pour aller vers l’orthodoxie et que cela peut-être me protégerait. J'avais pris conscience de beaucoup de problèmes institutionnels de l’Orthodoxie, et, malgré mon désaccord avec l'ecclésiologie catholique, j'étais conscient des nombreux points forts du catholicisme. Mais il n'y avait pas d'ambivalence dans la mentalité de certains convertis, aucun sens du gris. Tout était ainsi « ou bien…ou bien ». Ce n'était pas moi.

Six ans après je suis devenu orthodoxe je suis allé au séminaire, et je fus plus tard ordonné prêtre. Cela m'a donné beaucoup de temps pour connaître des convertis à l'orthodoxie et une modeste capacité de généraliser à leur sujet, avec au moins un peu d'autorité. Mon intuition est que ce que j'ai vu s'applique aux nouveaux convertis de toute religions (ou, d'ailleurs, de tout système de croyances profondément ancrées, qu’elles soient politiques ou philosophiques).

La moitié des séminaristes orthodoxes que j'ai rencontrés provenaient de milieux non-orthodoxes, et l’éventail en était surprenant. Plusieurs étaient issus de milieux évangéliques ou fondamentalistes, quelques-uns venaient de foyers catholiques, il y avait deux Juifs, et un luthérien, il y avait quelques anciens anglicans, et un de mes camarades de classe passa la majeure partie de l'année dans un monastère bouddhiste avant de devenir orthodoxe. Plus tard, je devais rencontrer un certain nombre de convertis dans les paroisses, et je vis dans chacun d'eux, séminariste et paroissien deux types de modèles.
Le premier est que dans la plupart des convertis il y a un profond sentiment de gratitude: après des années de recherche, ils ont trouvé un lieu qui semble juste, ils ont connu une sorte de retour au bercail. Ce sens d ' «un lieu qui semble juste» peut être trouvé chez presque tous les convertis, mais pour un nombre significatif il ne s'agit pas tant de reconnaissance, mais d’une forme de fuite, un refuge, une nécessité pour ce sentiment de certitude qui est sans doute névrotique. Une chose est de chanter, comme l'Église à la fin de la liturgie: «Nous avons vu la vraie lumière! Nous avons reçu l'Esprit céleste! Nous avons trouvé la vraie foi, adorons la Trinité indivisible, car c’est Elle Qui nous a sauvés. " Autre chose est d’ajouter: «Et la vraie foi signifie ce que je dis que cela signifie, et toute question à ce sujet, ou tout désaccord avec moi, sont hérétiques."

Il y a certainement des enseignements chrétiens non négociables. Un orthodoxe qui propose une théologie unitaire, ou nie la présence eucharistique du Christ, n'est pas un orthodoxe. Mais personne ne semble se disputer au sujet de ces choses. J'ai, toutefois, vu une fureur presque hystérique visant des évêques qui osent dire que le fait que l'orthodoxie n’ordonne que des hommes à la prêtrise ne devrait pas être considérée comme un sujet fermé à la discussion, ou à ces prêtres qui utilisent "vous (YOU)" plutôt que " tu (THOU) "quand ils s'adressent à Dieu dans la prière liturgique.

Le problème ici c'est que certaines personnes ne se convertissent pas à une croyance autant qu'ils se convertissent pour s’éloigner d’une autre croyance. Il y a une certaine sorte de catholiques qui, en devenant orthodoxes, ont rejoint l'Église qui n’est pas passée pas par ce qu'on appelle souvent «le chaos» qui a suivi Vatican II. Ils sont parfois déçus quand ils rencontrent des évêques qui ne sont pas aussi autoritaires qu’ils pensent que les évêques devraient être, et ils sont particulièrement bouleversés à l'idée que la liturgie orthodoxe pourrait subir une modification de quelque sorte que ce soit. Il y a une certaine sorte d’épiscopaliens, qui en rejoignant l'orthodoxie, rejoignent l'Eglise qui n'a pas ordonné de femmes, et l'idée que le sujet pourrait être discuté les rend furieux, comme si la seule pensée signifiait une trahison de l'Orthodoxie.

Étant donné l'état de beaucoup d'églises de nos jours, je peux comprendre ce qui inquiète certains de ces gens. Se référer à Dieu comme "Père-Mère" semble et devrait sembler bizarre à toute personne possédant des oreilles pour entendre, et j'ai été dans certaines liturgies catholiques qui étaient carrément effrayantes. (Je suis aussi beaucoup allé dans certaines liturgies orthodoxes qui étaient, d'un point de vue esthétique, assez terribles.) Un grand nombre de gens qui défendent l'ordination des femmes le font pour des raisons qui ont plus à voir avec la politique culturelle que les besoins les plus profonds de l'Église. Beaucoup de gens dans les églises majoritaires d'Amérique acceptent une approche essentiellement laïque pour toutes les questions morales et éthiques (et les orthodoxes ne sont pas à l'abri de cela).

Dans le même temps, si nous croyons que le Christ a vaincu la mort elle-même, qu'avons-nous à craindre? Presque toute question peut être abordée avec clarté, et tout peut être abordé avec la charité. Là où la tradition de l'Église est manifestement contre la dérive de la culture, elle doit être ferme, mais elle doit aussi donner une explication à la culture ambiante, et cela doit être fait avec compassion. Le besoin d'avoir raison, qui alimente tellement la question débattue n'a rien à voir avec un véritable amour pour la vérité, mais plutôt avec la protection de l'ego.

Mon approche dans ce contexte a été de dire à tout candidat à la conversion de prendre un certain temps, de fréquenter l'Église pendant une année ou deux, de voir ce que c'est que d'être orthodoxe, et enfin de s'assurer que c’est vers l’Orthodoxie qu'il va venir, et non pas qu'il va fuir quelque chose d'autre. Le Baron von Hugel a déclaré à une nièce anglicane qui voulait devenir catholique qu'elle devait apprendre les forces de l'anglicanisme, et ne pas devenir catholique jusqu'à ce que cela soit à l'évidence un péché pour elle de rester dans sa propre tradition, jusqu'à ce qu'il soit complètement nécessaire pour elle de se convertir. Cela semble assez juste. Les gens qui passent d'une tradition à l'autre pour des raisons négatives apportent toutes ces raisons négatives avec eux.

Il y a quelques semaines, je parlais avec un ami prêtre des moments où il faut un peu plier les règles liturgiques pour accueillir les gens pastoralement. «Je pense que nous n’aurons pas de problème au jour du jugement», dit-il, «pour autant que Dieu ne soit pas un converti orthodoxe. »


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

(Le Père John Garvey est pasteur de l'Église Saint Nicolas, Jamaica Estates, NY, USA)

Prier (289)



Vis le présent de Dieu
Le passé n'existe plus
Le futur est au Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 29 septembre 2009

Saint Jean Maximovitch: La construction d'églises


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Saint Jean à Changhaï

Certaines personnes disent: "Le temps n'est pas venu de construire la maison du Seigneur." Parmi eux, nombreux sont ceux qui achètent des maisons pour eux-mêmes, qui vivent dans leurs propres maisons en pleine satisfaction de leurs besoins matériels, ou qui vendent leurs maisons pour emménager dans des logements de bien meilleure qualité, qui augmentent leurs avoirs. Il est compréhensible que ces paroles soient entendus venant d’incroyants... Mais comment peuvent-elles être répétées par les croyants qui eux-mêmes vont à l'église?

Une église est un lieu qui est consacré, saint, dans lequel demeure toujours la grâce de Dieu. Lors de la consécration du Temple de
Salomon, la gloire du Seigneur sous l’apparence d'une nuée remplit la maison de Dieu. Il en était ainsi dans le Temple de l'Ancien Testament. Combien plus puissamment agit la grâce de Dieu dans les temples du Nouveau Testament où est offert la véritable purification du péché, où nous participons au véritable Corps et du Sang du Christ, où, durant la Divine Liturgie, l'Esprit Saint descend continuellement sur les dons qui sont consacrés et sur les personnes présentes? On peut prier n'importe où, et Dieu entend partout les prières. Mais il est beaucoup plus facile de prier dans une église où tout est propice à la prière. De là, nos prières montent vers Dieu, ans la miséricorde de Dieu descend sur nous.

La construction d'une église est un sacrifice à Dieu, attribuer une parcelle de terrain pour les services religieux c’est sacrifier à Dieu une partie de vos biens propres, mais avant tout, c’est un don de votre amour, de votre zèle.
Les églises ne sont pas nécessaires pour Dieu dont le trône est le ciel et l’escabeau la terre, c'est nous qui en avons besoin. C'est nous qui bénéficions des dons pour la construction d'églises, bien que le Seigneur n’accepte pas tant les substances de nos aumônes autant
qu'Il ne le fait pour la qualité de notre effort. Le Christ a approuvé l'obole de la veuve, disant qu'elle avait donné plus que quiconque, car le riche donne beaucoup de son superflu, mais elle a donné tout ce qu'elle avait,elle, tous ses moyens de subsistance. Ces aumônes que nous donnons au Nom de Dieu sont reçues par Dieu lui-même. Spirituellement, nos aumônes sont entassées dans les trésors du ciel, des trésors de Dieu, où personne ne peut les dérober. Si quelqu'un vole quelque chose qui appartient à l’église, il vole de Dieu Lui-même.

A chaque Liturgie, ceux qui ont contribué à l'édification de l'église sont commémorés. En construisant des églises sur la terre, nous créons pour nous-mêmes des demeures éternelles dans le Ciel. Des décennies passeront, nos corps pourrirons, peut-être que nos os se transformeront en poussière, mais notre âme vivra éternellement. Heureux est celui qui a préparé pour son âme une habitation dans les demeures célestes. Même si les églises qui sont construites devaient tomber en ruines, les noms de ceux qui ont contribué à leur construction seront inscrits dans les livres éternel de Dieu, et les prières qui s’élèvent au sein de ces
Eglises seront scellées.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Saint Jean lors d'une Liturgie à Tunis

Prier (288)



Si tu avais totalement confiance en Dieu
Ta vie serait une longue prière
D'action de grâce

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 28 septembre 2009

Miracle de saint Nicolas


Николай Чудотворец

A côté du village où vivait ma grand-mère, coule la rivière Vélétma. De nos jours, la rivière est peu profonde et étroite, les endroits les plus profonds sont à hauteur de genoux pour les enfants, mais en ces temps-là, la Vélétma était profonde, et remplie d'eau. Les rives de la rivière étaient marécageuses. Et un jour, il arriva que le petit garçon de trois ans, Vanechka glisse sur une bûche dans cette tourbière devant sa mère et il s'enfonça vers le fond. Elizabeth se précipita vers lui, sauta dans la tourbière, et saisit son fils. Mais elle-même ne savait pas nager. Au moment où elle s'en souvint, il était trop tard. Tous deux ont commencé à couler.

Elle a fait appel à Saint Nicolas, le thaumaturge, demandant le salut de leurs âmes pécheresses. Alors un miracle s'est produit.

Un grand et fort courant, comme une vague, a soulevé la mère avec le bébé au-dessus de la tourbière et les a rejetés sur un arbre sec, qui était tombé dans l'endroit marécageux comme un pont.

Mon Oncle Vania [le petit garçon] est encore vivant, il a plus de septante ans.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (287)



Ne parle pas
Lorsque Dieu
Par son Silence
Veut t'enseigner

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 27 septembre 2009

Saint Jean Maximovitch: La garde spirituelle



Tenez ferme votre garde spirituelle, parce que vous ne savez pas quand le Seigneur vous appellera vers Lui. Dans votre vie terrestre, soyez prêts à tout moment à lui rendre compte. Méfiez-vous que l'ennemi ne vous prenne dans ses filets, qu'il ne vous trompe en vous faisant tomber dans la tentation. Examinez chaque jour votre conscience, essayez de purifier vos pensées, vos intentions.

Il y avait un roi qui avait un mauvais fils. N'ayant plus d'espoir qu'il changerait pour le mieux, le père condamna son fils à mort. Il lui donna un mois pour se préparer. Et tandis que le mois passait, le père convoqua le fils. À sa grande surprise, il vit que le jeune homme avait sensiblement changé: son visage était maigre et fatigué, et son corps tout entier était comme s'il avait souffert.

"Comment se fait-il qu'une telle transformation soit venue sur toi, mon fils?" demanda le père. "Mon père et mon seigneur, répondit le fils, comment aurais-je pu ne pas changer, lorsque chaque jour qui passait me rapprochait de la mort?" "Bien, mon fils, dit le roi. «Depuis que tu as de toute évidence repris tes esprits, je te pardonne. Toutefois, il faut entretenir cette disposition de l'âme vigilante pour le reste de ta vie." "Père, répondit le fils," c'est impossible. Comment puis-je résister aux innombrables séductions et tentations?

Alors le roi ordonna qu'un vase rempli d'huile soit apporté, et il dit à son fils: "Prends ce vase et porte-le le long de toutes les rues de la ville. Te suivant, il y aura deux soldats avec des épées tranchantes. Si tu en verses une seule goutte, ils te couperont la tête". Le fils obéit.

A pas légers et prudents, il marcha le long des rues, les soldats l'accompagnant, et il n'en a pas répandu une seule goutte. Quand il revint au château, le père demanda: «Mon fils, qu'as-tu vu lorsque tu marchais à travers la ville?" Le fils a répondu: "Je n'ai rien vu." "Que veux-tu dire,« rien »?" dit le roi. "Aujourd'hui est un jour de fête, tu as dû voir les étals de toutes sortes de bibelots, de nombreux attelages, personnages, animaux ..." "Je n'ai pas remarqué tout cela, dit le fils. "Toute mon attention s'est focalisée sur l'huile dans le vase. J'avais peur d'en verser une goutte et de perdre ainsi ma vie."

"Très bien, mon fils, dit le roi. "Garde cette leçon à l'esprit pour le reste de ta vie. Sois aussi vigilant pour ton âme que tu le fus aujourd'hui avec l'huile dans le vase. Éloigne tes pensées de ce qui sera bientôt passé, et garde-les concentrées sur ce qui est éternel. Tu seras suivi non par des soldats armés, mais par la mort dont nous nous rapprochons tous les jours. Veille à bien garder ton âme de toutes les tentations ruineuses". Le fils obéit à son père, et il vécut heureux. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. (I Corinthiens 16:13)

L'Apôtre donne aux chrétiens ce conseil important pour attirer leur attention sur le danger de ce monde, pour les amener à un examen fréquent de leurs cœurs, car sans celui-ci on peut facilement mener à la ruine la pureté et l'ardeur de sa foi et de manière imperceptible aller du côté du mal et de l'incrédulité.

De même qu'une préoccupation fondamentale est d'être attentif à tout ce qui pourrait être nocif pour notre santé physique, ainsi nos préoccupations spirituelles devraient se méfier de tout ce qui pourrait nuire à notre vie spirituelle et aux œuvres de la foi et du salut.

Par conséquent, évaluez soigneusement et attentivement vos pulsions intérieures: sont-elles de Dieu ou de l'esprit du mal? Méfiez-vous des tentations de ce monde et des gens du monde, méfiez-vous des tentations intérieures cachées qui viennent de l'esprit d'indifférence et de la négligence dans la prière, du déclin de l'amour chrétien.

Si nous tournons notre attention vers notre esprit, nous remarquons un torrent de pensées et des idées successives. Ce torrent est ininterrompu, il est court partout et en tout temps: à la maison, à l'église, au travail, quand nous lisons, quand nous conversons. Il est généralement appelé la pensée, écrit l'évêque Théophane le Reclus, mais en fait, c'est une perturbation de l'esprit, un éparpillement, un manque de concentration et d'attention. La même chose arrive avec le coeur.

Avez-vous déjà observé la vie du cœur? Essayez, même pour un court laps de temps et voyez ce que vous trouvez. Quelque chose de désagréable se produit, et vous êtes irrité, une affliction se produit, et vous vous plaignez, vous voyez quelqu'un que vous n'aimez pas, et l'animosité monte en vous, vous rencontrez l'un de vos pairs qui vous a maintenant distancé sur l'échelle sociale, et vous commencez à l'envier, vous pensez à vos talents et capacités, et vous commencez à devenir fier... Tout cela est pourriture: la vaine gloire, le désir charnel, la gourmandise, la paresse, la méchanceté, l'un sur l'autre, ils détruisent le cœur. Et tout cela peut passer par le cœur en quelques minutes. Pour cette raison, un ascète, qui était extrêmement attentif à lui-même, avait tout à fait raison de dire que le coeur de l'homme "est rempli de serpents venimeux. Seul les cœurs des saints sont exempts de ces serpents, des passions".

Mais une telle liberté ne s'obtient que par un processus long et difficile de connaissance de soi, de travail sur soi et de vigilance envers sa vie propre intérieure, c'est à dire envers l'âme.

Soyez prudent. Soyez attentifs à votre âme! Eloignez vos pensées loin de ce qui passera bientôt et tournez-les vers ce qui est éternel. Ici, vous trouverez le bonheur que recherche votre âme, et dont votre cœur a soif.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

The holy Tomb of St. John (Maximovitch) at the Russian Orthodox Catheral of The Joy of All Who Sorrow,  located on Geary Boulevard,in San Francisco, California.

Châsse de saint Jean
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Prier (286)



La paix est toujours proche
Au bout de ton chapelet
Et dans le silence orant

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)