jeudi 1 octobre 2009

Père Steven c. Salaris: Intégrité personnelle et refus de l'intercommunion


"Icons courtesy of www.eikonografos.com used with permission"

Un des problèmes les plus sensibles et difficiles auxquels notre clergé doit faire face lorsque des non orthodoxes assistent à la Divine Liturgie est celui du "calice refusé". Selon l'enseignement et la pratique de l'Église orthodoxe dans le monde, seuls les chrétiens orthodoxes peuvent participer à l'Eucharistie (ou à tout autre sacrement, d'ailleurs) à nos offices liturgiques. C'est un concept simple, mais qui semble causer beaucoup de troubles.

Il y a deux raisons fondamentales à cela: 1) les visiteurs des confessions protestantes sont souvent habitués à faire communier tout le monde au calice et n'importe qui est autorisé à venir à la Communion. L'auteur a observé un office dans une chapelle protestante, où le pasteur a déclaré que Jésus a donné Son Corps et Son Sang non à une dénomination, mais à Ses disciples. Ainsi, toute personne qui se sentait appelée au calice a été la bienvenue à la communion. Vous pourriez être mormon, catholique, protestant, etc, et venir néanmoins à la communion à la chapelle protestante. 2) L'Église catholique romaine (Latins, melkites et maronites) enseigne que dans la situation où aucune Église catholique romaine n'est présente (du jamais vu dans ce pays) et/ou dans les cas d'extrême urgence et dire où aucun prêtre catholique est disponible ( de même, peu probable dans ce pays) ils peuvent aussi rechercher les sacrements orthodoxes s'ils estiment que c'est absolument nécessaire. Cela a conduit à l'idée erronée parmi les catholiques romains qu'ils peuvent communier au calice orthodoxe chaque fois qu'ils visitent une Église chrétienne orthodoxe. Rappelons rapidement pourquoi ces exemples sont incorrects et ensuite élaborons une approche unique pour expliquer pourquoi notre calice est refusé aux non orthodoxes.


La communion eucharistique est un acte d'union théologique et ecclésiologique. De nombreux évêques et prêtres qui ont écrit sur ce sujet et différents auteurs disent tous la même chose: la communion eucharistique n'est pas le chemin d'accès, mais le fruit de l'action œcuménique de l'Église orthodoxe. Pour les deux corps ecclésiaux, communier ensemble signifie que nous pouvons nous regarder et dire, dans tous les aspects, «Nous sommes un." Toutefois, dans le monde d'aujourd'hui, les Églises sont divisées selon diverses questions théologiques et ecclésiologiques et nous, orthodoxes, "nous ne mettons pas simplement de côté nos différences" pour nous asseoir à la même table avec les autres chrétiens.

Maintes et maintes fois, les gens réagissent à la notion du calice refusé en disant: "Qu'importe, pourvu que l'on croit en Jésus?" C'est une question valable. Les chrétiens orthodoxes croient que Jésus est le Verbe de Dieu incarné, Qui a été crucifié et est ressuscité le troisième jour. Nous croyons que Jésus est pleinement homme et pleinement Dieu sans mélange, ni confusion, ni séparation, ou division (Quatrième Concile Œcuménique). Nous pensons que le tombeau vide signifie pour nous que Jésus est ressuscité d'entre les morts. Pas d'objection là, non? Maintenant, imaginons une personne qui vient à l'une de nos paroisses. Elle vient d'une Église qui n'est pas orthodoxe. Imaginons qu'elle croit que Jésus était un être créé incarné - un ange disons - et qu'Il n'était pas ressuscité, mais réincarné! Elle ne croit pas en la divinité du Christ et ne croit pas en la résurrection. Pas très orthodoxe n'est-ce pas? Pourtant, cet individu s'approche du calice et veut recevoir la communion, après tout, "Qu'importe, tant que l'on croit en Jésus?"

Juste avant la réception de la communion, l'Église récite le Credo de Nicée-Constantinople. Nous confessons notre foi orthodoxe verbalement en "[...] un seul Seigneur Jésus-Christ [...] vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non créé, consubstantiel au Père [...] et [qui] est ressuscité des morts au troisième jour ...". Nos croyances orthodoxes ne correspondent pas aux croyances du visiteur. En approchant du calice et en participant à l'Eucharistie, il fait une déclaration selon laquelle il a une foi commune avec nous. Mais en réalité, c'est faux. S'il participe au Calice, nous tous permettons à cette personne de devenir un menteur devant Dieu. Saint Paul nous dit dans I Corinthiens 11:27-29 que ceux qui participent à l'Eucharistie sans discerner le Corps et le Sang du Christ, mangent et boivent une condamnation pour eux-mêmes. Qui d'entre nous souhaiterait cela pour un visiteur dans l'une de nos églises, et quel jugement est sur nous si nous permettons que cela se produise?

La réalité du calice refusé n'est pas que les chrétiens orthodoxes sont en quelque sorte bigots et insensibles. Bien au contraire, nous, les orthodoxes sommes appelés à aimer et respecter les autres chrétiens et leurs croyances. En fait, nous aimons et respectons les autres chrétiens tellement, qu'ils soient catholiques ou protestants, que nous n'allons pas leur permettre de faire d'eux-mêmes des menteurs devant Dieu, en recevant les sacrements dans une église avec des croyances qui sont différentes des leurs. C'est une question de maintien de l'intégrité personnelle de ceux qui visitent nos églises. L'exemple utilisé pour cet article est un peu extrême, mais la même logique s'applique à tous les chrétiens qui ont des croyances qui ne sont pas en accord avec les nôtres, que ces croyances concernent l'Écriture et la Tradition, l'ecclésiologie, les sacrements, l'autorité de l'évêque de Rome, l'Immaculée Conception de [la Vierge] Marie (la croyance que Marie a été conçue par ses parents, Joachim et Anne, sans le péché originel que toute l'humanité partage), l'iconographie, etc La raison pour laquelle il y a des dizaines de milliers de confessions chrétiennes dans ce pays, c'est qu'il y a des dizaines de milliers de façons de penser différemment de nous, chrétiens orthodoxes, par conséquent, nous ne sommes pas en communion avec ces églises.

Donc, pour permettre à un protestant ou à un catholique romain (latin, melkite ou maronite) de communier au calice orthodoxe, c'est faire qu'ils rejettent les enseignements de leur Église. Nous les invitons à mentir. C'est irrespectueux, insensible, et anti-orthodoxe. Demander à un visiteur non-orthodoxe de s'abstenir de partager le calice maintient l'intégrité personnelle du visiteur et témoigne du respect de l'Église orthodoxe, mais non de l'acceptation, des différences qui nous divisent. C'est respectueux, sensible, et orthodoxe. Prions pour qu'un jour l'Esprit Saint, Esprit de Vérité, amène tous les chrétiens pratiquants à la Vraie Foi, afin que tous les chrétiens soient un et que tous puissent participer au Corps et au Sang de notre Seigneur Jésus-Christ pour la rémission des péchés et la vie éternelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Icons courtesy ofhttp://www.eikonografos.com/album/used with permission.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire