samedi 20 juin 2009

Le livre de saint Séraphim de Sarov


Icon of St. Seraphim of Sarov

J'avais un livre sur la vie de Saint Séraphim de Sarov. J'adore ce livre. Je ne l'avais pas seulement relu souvent, mais je l'avais donné à mes amis et connaissances à lire. Le livre était devenu si usé, que j'avais décidé de ne plus le donner à personne. 

Un jour un de mes bons amis est venu. Il a vu le livre sur l'étagère, et m'a tellement supplié pour l' emprunter, que j'ai cédé et lui ai donné le livre. 

- Je te le donnerai à la condition, ai-je dit, que tu ne le donneras pas à quelqu'un d'autre. Regarde, comment il est usé, il reste seulement de petits morceaux de la couverture. 

- Je vais être le seul à lire ce livre, et je ne vais le montrer à personne d'autre, m'a-t-il assuré, mais ... il n'a pas tenu sa parole. 

Sa voisine a vu le livre et l'a tellement supplié de lui donner le livre sur son saint préféré, qu'il le lui a donné en lui disant: 

- Ne le donne à personne parce que, s'il est perdu, qu'est-ce que je dirai à son propriétaire? 

La voisine et sa fille le lirent avec plaisir et ne pressèrent pas pour le rendre. 

La fille de la voisine avait un admirateur, un jeune ingénieur, qui finalement lui a demandé de l'épouser. Il semble que la jeune fille l'aimait beaucoup, mais elle l'a refusé, disant: 

- Je suis croyante, et tu n'es pas encore baptisé. tu ne m'épouseras pas à l'Église, tu ne m'autoriseras pas à aller aux offices à l'église, et lorsque nous aurons des enfants, tu ne me laisseras pas les élever comme ma mère l'a fait. Je ne vais pas t'épouser, nous sommes trop différents. 

Après le refus, le jeune homme a tenté de la convaincre à plusieurs reprises, puis, à un moment où la jeune fille était au travail, il est allé vers sa mère et a commencé à lui demander d'influencer sa fille. 

La mère le traita bien, mais refusa de convaincre sa fille. Voyant qu'il était bouleversée, elle l'a invité à boire une tasse de thé et est allée à la cuisine pour préparer les choses nécessaires. 

Tandis qu'elle s'affairait, le jeune homme était assis à la table et il commença à feuilleter le livre sur Saint Séraphim. Lorsque l'hôtesse s'assit à la table avec lui, il a commencé à lui demander de lui donner le livre. Elle ne céda pas. Ensuite, il la remercia pour le thé et après avoir dit au revoir, il a saisi le livre et s'est enfui, en promettant de revenir bientôt. 

La pauvre femme a eu peur de rencontrer mon ami, car jours passaient, mais le jeune homme ne revenait pas. Enfin, elle lui a avoué, ce qui s'était passé, et ils ont tous deux réfléchi tristement à ce qu'ils pourraient faire.  

Un mois est passé, puis un autre. La cinquième semaine du Grand Carême est venue. Soudain, le jeune homme est apparu dans la maison de sa bien-aimée. 

-Mes chers, s'exclama-t-il,  je suis maintenant avec vous... Hier, j'ai été baptisé, et tout cela est dû à Saint Séraphim. Quand j'ai commencé à feuilleter ce livre chez vous, il m'a tellement intéressé, que je ne pouvais pas me détacher de lui. Ensuite j'ai eu un désir de m'instruire sur la foi, sur le Christ. J'ai commencé à lire, j'ai  cru et j'ai finalement été baptisé. Et le livre est en bon état, le voici!

Il l'a mis sur la table. Le livre était réparé, il avait une belle couverture neuve qui avait dû coûter de l'argent. Il m'est revenu dans ce merveilleux état. J'ai décidé de le donner aux mariés comme cadeau.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (187)



Tu seras rassasié
Et ta soif spirituelle sera étanchée
Si tu reçois le Pain de Vie
Et que tu bois à la Coupe du Salut

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

La rencontre avec la Toute Sainte


Икона Божией Матери Киккская

Un prêtre était en poste dans l'une des églises de Moscou. Une pieuse femme, nommée Maria, qui était venu d'un village à Moscou en 1936, vivait dans sa famille comme une parente.

Dans les années 1930, le prêtre et son épouse ont dû quitter Moscou pour plusieurs années. L'épouse est revenue la première. Elle a dû chercher un emploi, mais il n'y avait personne pour garder sa fille.

Maria était venue récemment à Moscou et était devenue domestique. Elle voulait travailler pour une famille pieuse, une famille dans laquelle elle pourrait travailler jusqu'à sa mort.

Rien ne semblait aller pour Maria depuis longtemps. Un jour, elle était venue dans l'une des églises de Moscou, s'était arrêtée devant une des icônes miraculeuses de la Mère de Dieu, et avait commencé à prier en pleurant, demandant qu'elle puisse trouver du travail dans une pieuse famille. Quand elle est sortie de l'église, une inconnue l'a arrêtée. Son apparence a frappé Maria...

La Dame lui a dit: "Va à l'église demain, va vers le prêtre quand il fera vénérer la Croix aux gens. Demande-lui de t' aider, je prends soin du reste."

La femme a disparu, et Maria a réalisé que c'était la Mère de Dieu Elle-même qui avait été devant elle.

Le lendemain, la matouchka, la femme du prêtre est venue dans cette même église. À la fin de l'office, quand elle a abordé le prêtre qui donnait la Croix à vénérer aux paroissiens, elle lui a demandé de l'aider à trouver quelqu'un qui pourrait s'occuper de sa petite fille pendant son absence. Le prêtre lui a dit qu'il ne connaissait personne, et elle est allée embrasser l'icône de la Mère de Dieu.

Maria s'est approché du prêtre après elle, et lui a demandé de lui trouver un emploi dans une pieuse famille. Surpris par cette coïncidence, le prêtre lui a dit: "Va vers cette femme qui se tient debout en face de l'icône, elle est à la recherche d'une domestique. "

Ainsi, la Mère de Dieu Elle-même a réuni Maria et la famille du prêtre.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (186)



Crains la routine
Qui te fera prendre 
L'habitude pour la Tradition
Et la répétition mécanique
Avec la ferveur

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 18 juin 2009

Le miracle de Saint Nicolas


Великорецкая икона святителя Николая Чудотворца.

"Il est descendu de l'icône, comme d'un escalier !" 

Notre amie Alla avait une arrière-grand-mère qui était une personne très croyante. Elle avait beaucoup de grands livres anciens et beaucoup d'icônes. Toutefois, sa fille a grandi sans foi après la révolution.

Quand elle eut plus de cinquante ans, elle eut un ulcère à l'estomac perforé. Son état était critique, elle pouvait mourir.

Ils ont effectué une opération, et bientôt elle sortit de l'hôpital. Les médecins l'avaient mise en garde, disant que si elle ne mangeait pas, elle mourrait. Néanmoins, elle ne mangeait rien: elle ne pouvait pas et ne voulait pas. Ainsi, peu à peu, elle s'est affaiblie.

Le coin où était son lit, était le beau coin d'icônes. Et il y avait là une icône de saint Nicolas.

Un jour, elle a soudain aperçu saint Nicholas descendant de l'icône comme d'un escalier, mais il est resté de la même taille que l'image sur l'icône. En approchant d'elle, il a commencé à la consoler et à la persuader: "Ma chère, tu dois manger, sinon tu mourras." Puis il est remonté dans le beau coin et a repris sa place dans l'icône.

Le jour même, elle a demandé de la nourriture et après, elle a commencé à aller mieux.

Elle a vécu jusques à quatre-vingt-sept ans et a quitté l'autre monde en véritable chrétienne.

Version française Claude Lopez-ginisty
d'après

Prier (185)



N'aie faim et soif
Que du Pain de Vie
Et du fruit de la Vigne Véritable

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 17 juin 2009

L'icône de la Mère de Dieu de Tikhvin


Тихвинская икона Божией Матери в чудесах
Icône de la Mère de Dieu de Tikhvin

Dans ma jeunesse, j'étais athée, mes parents étaient croyants. Peu de temps avant la mort de mon père, j'ai rêvé que j'étais à genoux devant une icône de la Mère de Dieu et que je priais...

Appelé par télégramme parce que mon père était en train de mourir, je n'ai pas réussi à le voir en vie. Ma mère m'a raconté les derniers jours de la vie de mon père. Il était affligé que son fils Kostya vive sans Dieu... 

Mais quelques heures avant sa mort, il a dit, avec joie: "Eh bien, maintenant je meurs en paix, j'ai rêvé, qu'avec Kostya, nous étions à genoux en prière devant l'icône de la Mère de Dieu. Cela signifie, de notre fils en viendra à croire dans le Seigneur."

Lorsque j'ai entendu cela, j'ai parlé à ma mère de mon rêve, et ensuite je suis devenu croyant avec l'aide de la Reine Céleste. Mais ce n'est pas tout... 

Quelques mois plus tard, je devais être dans le Paraclet (il s'agit d'un monastère de sept kilomètres de la Laure de la Trinité-Saint-Serge ). Quand je suis entré dans l'église, sur le côté droit, près de la colonne, je vis l'image de la Mère de Dieu que j'avais vue dans mon rêve. Je suis tombé à genoux devant la Reine des Cieux et j'ai pleuré devant elle un long moment. C'était l'icône de la Mère de Dieu de Tikhvin.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (184)



Chaque Père que tu lis
Redis le message d'amour
De l'Evangile du Christ
Avec les couleurs et les mots de son âme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 16 juin 2009

Miracle de saint Pantéléimon




J'avais mal au bras depuis 1920. Une plaie était apparue sur une veine et avait grandi rapidement. J'allais voir le médecin, il pansait la blessure, le lendemain, le bandage était enlevé et la plaie (ronde, comme pour l'herpès) était plus grande et plus profonde. Enfin, le médecin a dit il n'y avait pas de recours: le mal allait pénétrer dans la veine, et j'aurais une intoxication du sang. Il a refusé de me traiter. Que devais-je faire? Je suis allé à la rue Nikolskaya, à la Chapelle du mégalomartyr Pantéléimon... Le moine qui était là est venu vers moi et a délicatement demandé ce qui n'allait pas, et pourquoi je pleurais.

- Père, mon bras me fait mal, le médecin a refusé de me soigner et m'a dit que je pouvais mourir bientôt.

Il m'a réconforté avec gentillesse, a pris un peu d'huile des lampades en face des icônes de la Mère de Dieu "Prompte à entendre" et de Saint-Panteleimon, m'en a donné un peu à boire avec une cuillère, et a mis de l'huile sur la plaie sous le pansement. Il m'a donné une petite bouteille d'huile à prendre avec moi, aussi.

Dans la matinée, j'ai enlevé le bandage: quel miracle! Au lieu de la plaie putride, qui resta sur le bandage, une peau rose était apparue. Des larmes de gratitude et d'affection ont coulé de mes yeux. Je me suis agenouillé devant les icônes et j'ai remercié Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (183)



A chaque inspiration
Dis le Nom
A chaque expiration
Loue-Le

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 15 juin 2009

Apparition de saint Jean Baptiste




En raison du manque de prêtres, un jeune hiéromoine avait été désigné pour être assistant d'un prêtre dans une  paroisse de village. Mais l'attirance pour le monde et les plaisirs de la vie n'avaient pas encore disparu en son âme. Une tentation vint en lui: le désir d'avoir une famille. 

Un jour, il fut invité dans un village pour baptiser un enfant, né d'un jeune couple. 

Entrant dans la maison, il fut témoin du bonheur de la famille. Son coeur commença à ressentir de la douleur et du chagrin, et il fut envieux du bonheur du jeune couple. Son esprit devint si confus qu'il n'osa pas accomplir le mystère du Saint Baptême dans un tel état. 

Disant qu'il avait oublié le Saint Chrême, il refusa de baptiser l'enfant et promit de revenir plus tard ou d'envoyer un autre prêtre. 

Sa maison était à environ trois kilomètres. 

Il y avait une tempête dans son âme. 

Il lança un appel à Dieu, Lui demandant de l'aider dans cette tentation, et il se mit à pleurer. Puis il vit un moine habillé à l'ancienne, avec un visage épuisé et sévère qui s'approchait de lui. Quand il arriva à la hauteur du hiéromoine, il s'arrêta et dit: 

- Comment oses-Tu refuser d'accomplir le mystère? Ne crois pas que ton état spirituel et mental de souillure peut profaner le saint mystère du Baptême. Retourne accomplir immédiatement le mystère. 

Disant cela, le staretz est devenu invisible. 

Le jeune hiéromoine sentit que c'était saint Jean Baptiste lui-même. Surpris par les paroles et la vision, le hiéromoine retourna immédiatement pour baptiser le nouveau-né. 

Pas même une ombre de la pensée impure ne restait en son âme, et il a accompli le mystère du Baptême avec révérence. 

Cette apparition miraculeuse de saint  Jean Baptiste et ses paroles confirment l'opinion de l'Église selon laquelle l'indignité d'un prêtre ne peut en aucun cas perturber l'accomplissement et la grande sainteté de tous les mystères de l'Eglise, .

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (182)



Que tes pensées oiseuses
Se brûlent comme des phalènes
Aux rayons de l'Autre Soleil

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 14 juin 2009

Mar Abraham de Natpar: La prière


La Prière : 
Combien il est nécessaire 
Pour celui qui prie
 D’être empressé et vigilant

Sois empressé et vigilant dans la prière, sans te lasser et éloigne de toi la somnolence et le sommeil. Tu devrais être vigilant à la fois la nuit et le jour. Ne te décourage pas. 
Je te montrerai les différents moments propices à la prière. Quand tu es dans l’épreuve, élève-toi dans la prière ; et quand tu es comblé de bonnes choses de la part de Dieu, remercie le Donateur ; et quand ton intellect se réjouit, offre ta louange [à Dieu]. Que toutes ces prières soient faites avec discernement.
J’en suis convaincu, mon bien-aimé, tout ce que l’on demande avec diligence et foi, Dieu l’accordera. Mais si quelqu’un offre la prière avec moquerie, ou mépris, ou en doutant, il ne reçoit pas ce qu’il a demandé, vu qu’il n’est pas ferme dans son cœur, ou croyant qu’il va recevoir une réponse. On doit offrir sa prière en étant purifié de tout doute ou souillure, et l’on présente son offrande dans la pureté, afin qu’elle soit reçue. Il faudra aussi veiller à ce qu’il n’y ait rien dans cette prière qui la fera être rejetée.
De toutes les offrandes, la prière pure est la plus excellente. Sois donc empressé à la prière mon fils, et fais des efforts dans sa pratique. Au commencement de toutes tes prières, utilise la prière que notre Seigneur nous enseigna. 

La prière et le silence

N’imagine pas, mon bien-aimé que la prière consiste seulement en paroles, ou qu’elle ne puisse être apprise que par le truchement des mots. Non, écoute la vérité qui sort de la bouche du Seigneur : la prière spirituelle ne peut être apprise, et elle n’atteint pas sa pleine mesure par l’étude ou la répétition de mots, car ce n’est pas à un homme que tu t’adresses dans la prière, quelqu’un devant qui tu peux répéter un discours bien composé… C’est vers Lui Qui est Esprit que tu diriges les mouvements de la prière. Voyant qu’Il est Esprit, tu devrais prier en esprit.
Pour montrer qu’il n’est nul lieu particulier, ou une quelconque expression vocale requise pour que quelqu’un adresse en plénitude sa prière à Dieu, notre Seigneur a dit : "L’heure est venue où vous n’adorerez pas le Père sur cette montagne ou à Jérusalem" et de même pour montrer qu’un lieu particulier n’était pas prescrit, Il enseigna aussi que "ceux qui adorent Dieu [L’adoreraient] en esprit et en vérité". Et, pendant le temps où il nous expliquait pourquoi nous devions prier ainsi, Il dit "Car Dieu est esprit", et Il devrait être loué spirituellement dans l’esprit. Paul nous parle également de cette prière spirituelle et de la psalmodie que nous devrions employer. "Que dois-je faire ?" dit-il. "Je prierai dans l’esprit et avec mon intellect". C’est donc dans l’esprit et l’intellect qu’il nous dit de prier et de chanter à Dieu ; il ne dit absolument rien de la langue. La raison en est que cette prière spirituelle n’est pas offerte par la langue, ou prononcée avec la langue, car elle est plus intérieure que les lèvres et la langue, plus intériorisée que n’importe quels sons composites. Elle est au-delà de la psalmodie et de la sagesse. Quand quelqu’un prie cette sorte de prière, son adoration est plus parfaite que celle de la compagnie des archanges Gabriel et Michel. Comme eux, il profère le mot "Saint" sans user d’aucune parole. Mais s’il cesse cette sorte de prière et recommence la prière vocale ou chantée, alors il s’éloigne des régions angéliques et redevient un homme ordinaire.
Quiconque chante en utilisant sa langue et son corps et persévère dans cette adoration nuit et jour, une telle personne est un des "justes". Mais la personne qui a été considérée digne d’aller plus loin que cela, chantant dans l’intellect et dans l’esprit, une telle personne est un "être spirituel". Un "être spirituel" est plus exalté [par Dieu] qu’un juste, mais on devient un "être spirituel" après avoir été un juste. Car, à moins que l’on ait adoré pendant un temps considérable de cette manière extérieure, employant le jeûne continuel, utilisant la voix pour la psalmodie, fléchissant longuement les genoux [dans les enclins], dans les veilles constantes, la récitation des psaumes, la supplication, l’abstinence, la frugalité de la nourriture, et d’autres choses semblables et appropriées à ce genre de vie, le tout accompagné d’une vigilance des sens, étant empli de la mémoire de Dieu, de crainte et tremblement devant Son Nom, voyant qu’il a une foi ferme, que les mouvements agités de ses pensées ne sont pas cachés à la connaissance de Dieu, qu’il s’humilie devant tous, considérant chacun comme meilleur que lui-même même lorsqu’il voit un débauché, un adultère, un ivrogne, un meurtrier ou quelqu’un plein d’effronterie ou de pratiques malhonnêtes, ou un blasphémateur, (ou bien une personne qui a des péchés encore pires que ceux énoncés, en voyant un tel homme, il agit encore humblement et pense : "Il est meilleur que moi", car la pensée de son cœur est fixée avec toute la concentration de cette pensée sur ses propres transgressions et il n’approche pas un tel homme avec hypocrisie mais, de tout son être, il agit humblement devant lui et lui demande avec des gémissements de prier pour lui et de supplier Dieu pour lui, car dit-il, "J’ai fait grand mal devant Dieu") ; c’est seulement lorsque quelqu’un atteint tout ceci et d’autres choses plus grandes qui, si elles lui semblaient telles, il en souffrirait, voyant qu’il est loin de ce qui est [la perfection d’humilité] recherché lorsque quelqu’un [aura fait] tout cela et [l’aura accompli] en lui, il parviendra à chanter vers Dieu dans la psalmodie comme les êtres spirituels ont l’habitude de le faire dans leur louange.
Car Dieu est silence et dans le silence Il est chanté et glorifié par le truchement de cette psalmodie et de cette louange dont Il est digne. Je ne parle pas du silence de la langue, car si quelqu’un ne fait que garder silencieuse sa langue, sans savoir chanter et louer dans l’intellect et l’esprit, alors il est simplement oisif dans son silence et les errements mauvais de ses pensées puisque des pensées méprisables sourdent en lui et le corrompent. Il garde simplement un silence extérieur et il ne sait pas chanter ou louer [Dieu] d’une manière intériorisée, vu que la langue de sa "personne cachée" n’a pas encore appris à se mouvoir même pour babiller. Il faudrait être attentif à l’enfant spirituel qui est en toi de la même manière que tu veilles sur un nourrisson ou un enfant ordinaire: de même que la langue qui est dans la bouche d’un jeune enfant est silencieuse parce qu’il ne possède pas encore les mouvements corrects qui lui permettent de parler, ainsi en est-il de cette langue intérieure de l’intellect. Elle est là, muette de toute parole et de toute pensée, elle a simplement été placée là, prête à apprendre les premiers babils du langage spirituel.
Ainsi, il y a un silence de la langue, il y a un silence de tout le corps, il y a le silence de l’intellect et il y a celui de l’esprit. Le silence de la langue est celui où elle n’est pas incitée au mal et au parler cruel, ou quand elle ne profère pas des paroles pleine de colère, ou qui vont susciter le trouble, quelque calomnie ou accusation.
Le silence du corps tout entier est là quand tous les sens ne sont pas occupés à leur propension à faire de mauvaises actions ou des actions incorrectes, ou quand le corps est dans une sorte de mort, sans être préoccupé par quoi que ce soit. 
Le silence de l’âme est manifeste quand il n’y a pas de pensées laides qui y surgissent, empêchant tout bien de s’accomplir.
Le silence de l’intellect est présent quand il est purifié de toute connaissance ou sagesse pernicieuses, appelées autrement fourberie et duplicité, qui agissent chez ceux qui sont enclins aux mauvaises actions, les faisant sans discontinuer méditer sur le mal qu’ils vont faire à leurs prochains.
Le silence de l’esprit intervient lorsque l’intellect cesse même son agitation causée par des êtres spirituels et quand tous ses mouvements sont mus uniquement par l’Être. Dans cet état, il est silencieux en vérité, conscient de ce que le silence qui est en lui est le silence même.
Il y a des degrés et des étapes dans le silence et dans la parole. Mais si tu n’as pas atteint ces états élevés et que tu te trouves loin d’eux, reste en bas où tu te trouves, car telle est la psalmodie et la louange de la langue. Utilise-les pour louer Dieu, fais cela avec l’application et la révérence qui conviennent à Dieu, Le chantant et Le louant avec la voix et la langue. Œuvre à ce service jusques au temps où tu parviendras à l’Amour. Tiens-toi avec crainte respectueuse devant Dieu ainsi qu’il sied de le faire et ainsi tu seras considéré digne de L’aimer de cet amour naturel, Lui Qui nous fut donné pour notre renouvellement.
Et quand tu récites les paroles de la prière que tu sais être appropriées pour tes requêtes à Dieu, veille à ne pas les répéter par obligation, mais laisse ton moi véritable devenir ces mots tandis qu’ils se manifestent en toi comme des actions véritables. Car il n’est nul avantage dans la récitation des paroles à moins que les paroles ne s’incarnent en toi sous la forme de l’action et que tu deviennes comme si elles étaient mêlées à ton être-même, afin que même dans ce monde-ci, tu sois considéré comme un homme de Dieu et que beaucoup t’imitent et bénéficient de l’imitation qu’ils feront de toi.

Fin & Gloire à notre Dieu !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
The Syriac Fathers on Prayer & the Spiritual Life
Cistercian Publications inc.
Kalamazoo, USA, 1987

Prier (181)



Ce que Tu n'entends pas
Lorsque Dieu te parle
Est étouffé irrémédiablement
Par le vacarme assourdissant
De ton esprit qui raisonne

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)