jeudi 29 octobre 2009

Un saint Fol-en-Christ au cœur d'Athènes (8)


Il demandait l'aumône, pour donner l'argent aux autres...

Il y a des pauvres et des chômeurs qui demandent de l'aide tous les jours, mais personne ne peut jamais savoir ce quels diamants et quelles âmes saintes sont cachés derrière chaque mendiant que nous rencontrons.

Il a ensuite poursuivi en décrivant l'incident avec l'argent qu'il recueillait par la mendicité et qu'il déposait dans le tronc des pauvres, ce que nous avons décrit plus tôt. J'ai beaucoup de choses à vous dire, chers chrétiens, parce que je crois que l'énigme a été résolue, et pour cela, je tiens à remercier Monsieur Anastase. Je vais raconter un seul incident, et puis je vais laisser Monsieur Annastase prendre le relais.

"Un après-midi, Jean le Fou était debout devant l'icône de la Sainte Mère [de Dieu] J'étais dans le bureau. Je l'entendais parler et je pouvais entendre, sans rien voir, qu'il était en conversation avec une femme, je ne faisais pas attention. Quand je suis sorti du bureau, je ne vis que Jean le Fou, et il n'y avait personne d'autre dans l'église. Le sacristain était allé faire une course. Jean le Fou s'approcha de moi et, après, se prosternant devant moi, comme il le faisait d'habitude, il dit :

"Père, vous devriez aller voir Madame Stamata après les vêpres. Elle vous attend pour lui donner la Sainte Communion parce que ses heures sont comptées, et il se peut qu'elle meure avant ce soir. "

"Et comment sais-tu cela? " lui ai-je demandé.

"Une femme me l'a dit il y a un moment," répondit Jean le Fou.

"Et pourquoi au monde n'est-elle pas venu me l'annoncer?

"Eh bien, elle doit avoir pensé que j'étais le sacristain", dit-il, et il partit immédiatement après.

J'ai une vision claire de l'entrée principale de l'église de mon bureau, et je ne vis aucune femme entrer. Mais malgré cela, je n'ai pas réfléchi plus avant...

Après les vêpres, je suis allé chez Mme Stamata. Sa fille était étonnée quand elle m'a vu, car elle avait l'intention de venir me parler le lendemain, afin que sa mère puisse recevoir la Sainte Communion, pour ne pas m'obliger à aller là-bas dans la nuit. Je suis entré dans la chambre de Madame Stamata et je lui ai donné la Sainte Communion. Elle m'a remercié, et m'a tenu la main pendant un court moment, puis il m'a dit, respirant avec difficulté:

"Père, s'il vous plaît occupez-vous de ma fille et de mes petits-enfants."

Sa fille avait divorcé et elle élevait ses deux enfants toute seule. Comme je partais, elle m'a demandé qui m'avait avisé. J'ai répondu que c'était la femme qu'elle avait envoyé à l'église, qui l'avait dit à Jean le Fou. Elle avait l'air perplexe.

Ce soir-là, deux heures après avoir reçu la Sainte Communion, un peu avant dix heures, Stamata partit vers le Seigneur. A côté d'elle à ce moment étaient sa fille, ses deux petits-enfants et Jean le Fou, qui lisait les Psaumes du Psautier. Ceci m'a été dit par par la fille de la défunte Stamata, qui est ici et peut l'assurer.

Puis Maria (c'était le nom de la fille de la défunte Stamata se leva brusquement et dit:

"Raconte-leur aussi Père Vassily, l'histoire de l'enveloppe avec l'argent, que je croyais que tu avais laissée et pour laquelle je t'avais remercié.

"Oui" dit le père Vassily, "Maria a effectivement trouvé une enveloppe sur une chaise dans la chambre, qui contenait 100.000 drachmes. Elle pensait que je l'avais oublié là et elle vint me la rendre. Mais je n'avais aucune idée de la provenance de l'enveloppe. "

"Mais mon père, toi et Jean le Fou avaient été les seuls à être entrés chez nous. Quand j'ai demandé à Jean le Fou, il a dit: "La Sainte Mère [de Dieu] a envoyé de l'argent pour les frais funéraires, parce que vous êtes pauvres."

"La sainte Mère [de Dieu] fait ce genre de chose" avait-il coutume de dire.

"Je ne l'ai pas pris très au sérieux, et j'étais convaincue que toi Père, tu l'avais envoyé et que tu tentais de cacher la vérité", dit Maria.

"Non, mon enfant, je te l'aurais dit", a déclaré le père Vassily...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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