dimanche 25 octobre 2009

Un saint Fol-en-Christ au cœur d'Athènes (4)


La vie secrète de Jean le Fou...

Les larmes ont commencé à couler dans les yeux de beaucoup d'autres personnes qui étaient présentes. Tout le monde voulait donner son propre témoignage. Deux jeunes filles observaient la scène à une certaine distance par rapport aux autres, paraissant quelque peu confuses. On pouvait discerner clairement de l'admiration combinée avec un sentiment de tristesse, à l'expression de leur visage. Aucune des personnes présentes ne savait qui étaient les jeunes filles, et tous étaient curieux de découvrir qui elles étaient ...

Monsieur Anastase a pensé qu'elles pourraient avoir un lien de parenté avec le défunt Jean, donc, étant le concierge de l'immeuble, il prit l'initiative de leur demander si elles étaient liées à Jean, récemment parti rejoindre le Seigneur...

La fille robuste a alors commencé à dire ce qui suit, après avoir essuyé ses larmes:

"Mon nom est Arete, et mon amie que voici, Calliope, travaille avec moi à l'Hôpital des Enfants. Il y a plusieurs années, nous avons appris à connaître Monsieur Jean le Clown. C'est comme ça que nous le connaissions, celui que vous appelez Jean le Fou. Il venait presque tous les dimanches après-midi, toujours chargé de jouets. Il les partageait entre les enfants et il jouait avec eux. Il les aimait tous, mais il montrait une attention et un amour particulier pour tous les bébés nouveau-nés qui grandissaient seuls à l'hôpital, parce qu'ils avaient été abandonnés par leurs parents. Il avait l'habitude de leur apporter des vêtements et des jouets et de toujours laisser un peu d'argent aux infirmières de garde, au cas où les enfants auraient besoin d'autre chose, quand il ne pouvait pas venir. Nous ne le considérions pas comme un fou, comme vous le faites. Pour nous, il était le clown le plus gentil, qui amusait les enfants comme personne d'autre ne pouvait le faire... "

"Il aimait particulièrement un petit enfant que ses parents avaient abandonné parce qu'il était né avec le syndrome de Down", ajouta Calliope.

"Mais dis-moi petite Calliope, comment pouvaient-ils laisser derrière eux cet ange minuscule? " s'étonnait-il. "Si seulement ils (les parents) savaient que cet ange était pour eux un billet pour le paradis et l'éternité, jamais ils ne l'auraient abandonné. Comment voulez-vous tourner le dos à un tel trésor? Notre-Seigneur, chère petite Calliope, a déclaré qu'Il est l'Amour. Et vous savez que l'amour comprend le sacrifice. L'amour sans sacrifice est comme une boîte vide, une boîte sans vernis, comme ma chère mère avait coutume de le dire. Le Christ, chère petite Calliope, a dit que celui qui n'a pas l'amour sacrificiel ressemble un zéro. Si seulement nous savions chère fille, quelles richesses Dieu envoie continuellement à l'homme pour le sauver, nous sauterions de joie. Là, jette un oeil à cet ange ici - c'est l'un de ces trésors... En fait, je vais te dire un secret. Si l'on pouvait trouver une bonne famille qui aujourd'hui l'adopterait, alors non seulement ils recevraient d'innombrables bénédictions célestes, mais aussi, avec le sacrifice de leur amour, en embrassant un petit ange avec un corps blessé, ils le guériraient même. Parce que notre Dieu Trine est miséricordieux et attentif... "

Ce sont les choses que monsieur Jean disait tandis qu'il regardait le petit enfant malade et abandonné, endormi dans son minuscule berceau d'hôpital.

"N'est-il pas étrange, petite Calliope, que les gens d'aujourd'hui se préoccupent plus des animaux, et ne prêtent pas attention à ces petits enfants? Je ne dis pas que nous devrions pas aimer les oiseaux et les animaux. Nous devrions nous soucier d'eux aussi, mais combien, à plus forte raison nous devrions nous soucier de la souffrance des hommes, qui sont faits à la ressemblance de Dieu? Nous devrions devenir des bons samaritains, de nos jours, afin que nous puissions donner notre vie aussi, si nécessaire, pour le confort de nos prochains. N'oublie pas cela, vous en particulier, les infirmières, dont le travail est lié à la souffrance humaine ... "


Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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