vendredi 4 septembre 2009

Staretz Ambroise d'Optino: Le soin de l'âme et du corps


La Bible nous dit: "À quoi servirait à un homme de gagner le monde entier, et de perdre son âme?" (Marc 8:36) Cela montre combien précieuse est l'âme humaine.

Elle est plus précieuse que la terre entière avec tous ses trésors et ses bénédictions. Cependant, il est effrayant de penser à quel point nous comprenons peu la valeur de notre âme. Du matin au soir, nous dirigeons toutes nos pensées vers le corps, le logement des vers, ce cercueil déchu, et à la création la plus précieuse et bien-aimée de Dieu, à son image de gloire et de majesté, nous consacrons à peine une pensée par semaine.

Nous passons les années les plus florissantes de notre vie au service de notre corps, et seulement les dernières minutes de notre vieillesse décrépite, au salut éternel. Quotidiennement, le corps lui-même se sustente avec des tasses pleines et des plats somptueux, comme à la fête d'un homme riche, tandis que l'âme rassemble à peine des miettes de la parole de Dieu à Sa porte. Le corps insignifiant est lavé, habillé, nettoyé, paré de tous les types de trésors de la nature et des sciences, tandis que l'âme sans prix, l'épouse de Jésus-Christ, héritière du Ciel, erre à pas épuisés, ayant endossé les haillons d'un pauvre vagabond à qui on ne fait pas la charité.

Le corps ne tolère pas une seule tache sur son visage, de la saleté sur les mains, pas une tache sur ses vêtements, tandis que l'âme, est couverte de boue de la tête aux pieds, et va d'un bourbier de péché à un autre, et ses confessions annuelles qui sont souvent hypocrites, ne font qu'accroître ses œillères plutôt que de la régénérer. Le corps a besoin de diverses formes de diversions et de gratifications; il ravage souvent des familles entières, se souciant de lui, les gens sont parfois prêts à déployer tous les types d'efforts tandis que l'âme, on y consacre à peine une heure le dimanche pour participer à la Divine Liturgie, quelques minutes à peine pour les prières du matin et du soir, on recueille à contrecoeur une poignée de pièces de cuivre pour faire la charité et quand on pense à la mort, le corps exprime sa satisfaction avec un froid soupir.

Pour des raisons de santé et de bien-être du corps, on change d'atmosphère et d'habitat, on fait venir d'éminents médecins de fort loin, on pratique l'abstinence de nourriture et de boisson, les médicaments les plus amers sont consommés, le corps est autorisé à être brûlé et disséqué. Pourtant, pour la santé de l'âme, pour éviter les tentations, pour s'éloigner de l'infection du péché, on ne fait pas même un pas, mais on reste dans la même atmosphère, dans la même société inique, dans la même maison corrompue, ne cherchant aucun médecin spirituel, ou bien on en choisit un qui est inconnu et inexpérimenté, en lui cachant ce qui est déjà connu du Ciel et de l'enfer, et on s'en vante auprès de son entourage. Quand le corps se meurt, on entend des lamentations et du désespoir, mais souvent aucune pensée n'est accordée lorsque l'âme se meurt du péché mortel.

Comme Adam et Eve, nous ne connaissons pas la valeur de notre âme et nous la cédons, pour une illusion de richesse.

Pourquoi au moins, ne pas pleurer comme Adam et Eve? Malheureusement, pour l'essentiel, nos préoccupations vont à l'acquisition d'avantages terrestres, et non pas célestes. Nous oublions que les gains terrestres passent rapidement et ne peuvent pas être conservés, tandis que les gains célestes sont éternels, sans fin et ne peuvent pas être enlevés. Seigneur plein de Grâce! Aide-nous à mépriser tout ce qui est transitoire et à ne nous soucier que des choses nécessaires pour sauver nos âmes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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