mardi 28 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (14)


Quand on chemine dans un tel état de paix, c’est comme si on recevait en grande abondance des dons spirituels.
Les Saints Pères, étant dans la paix et étant à l’ombre de la Divine Grâce, vécurent longtemps.
Quand un homme entre dans l’état de paix, il peut recevoir lui-même et donner aux autres la lumière qui illumine l’intellect, mais avant cela, il doit répéter ces paroles de la Prophétesse Anne : «Ne parlez plus avec tant de hauteur !» (1 Samuel 1, 2) et celles du Seigneur : «Hypocrites, ôte premièrement la poutre de ton œil et alors tu verras comment tu peux tirer la paille de l’œil de ton frère» (Matthieu 7, 5).
Cette paix, comme un trésor de grand prix, notre Seigneur Jésus-Christ l’a laissée à ses disciples avant sa mort, disant : «Je vous laisse Ma paix, je vous donne Ma paix» (Jean 14, 27). De cette paix, l’Apôtre dit de même : «Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes pensées, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ» (Philippiens 4, 7).
Nous devons donc concentrer toutes nos pensées, tous nos désirs, toutes nos actions afin de recevoir la paix de Dieu et de toujours nous écrier avec l’Eglise : «Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix» (Isaïe 26, 12). » ( IS 24 : La Paix de l’âme)
Avec une grande simplicité et un exemple d’une rare pertinence, saint Séraphim nous convainc de l’évidente utilité de la prière, de son caractère essentiel dans l’économie du Salut. Comment pourrait-on ne pas se rendre au caractère obvie de ses arguments ?
« Bien sûr, toute bonne action faite pour l’amour du Christ nous donne la Grâce du Saint Esprit, mais la prière plus que tout autre [activité]nous la donne car elle est toujours pour ainsi dire, à notre portée, comme un instrument pour acquérir la Grâce du Saint Esprit. Vous aimeriez par exemple aller à l’église mais il n’y a pas d’église ou l’office est fini ; vous désireriez faire l’aumône à un mendiant, mais il n’y en a pas ou bien vous n’avez rien à lui donner ; vous aimeriez préserver votre virginité, mais vous n’avez pas la force de le faire à cause de votre tempérament, ou bien à cause de la violence des pièges de l’Ennemi que vous ne pouvez supporter de par votre faiblesse humaine ; vous aimeriez accomplir d’autres bonnes actions pour l’amour du Christ, mais soit vous n’en avez point la force, soit l’occasion vous manque pour ce faire…Ceci ne s’applique pas à la prière. La prière est toujours possible pour chacun d’entre nous, riche et pauvre, noble et humble, fort et faible, en bonne santé et malade, juste et pécheur. Vous pouvez juger combien grande est la puissance de la prière même chez une personne pécheresse, quand cette prière est offerte sans réserve ainsi que le montre l’exemple de la Sainte Tradition qui suit… Quand, à la requête d’une mère désespérée qui venait d’être privée par la mort de son fils unique, une prostituée qui la rencontra par hasard, encore souillée par son dernier péché, fut touchée par l’affliction profonde de la mère et s’écria vers le Seigneur : « Non à cause d’une vile pécheresse comme moi, mais à cause des larmes d’une mère qui s’afflige pour son fils, et croyant fermement en Ta longanimité et en Ta Toute Puissance, Christ Dieu, ressuscite son fils, ô Seigneur ! Et le Seigneur le ressuscita.
Vous voyez, ami de Dieu ! Grand est le pouvoir de la prière qui confère avant tout l’Esprit de Dieu et qui est très facilement pratiquée par quiconque le veut. ( Entretien avec Motovilov : Chapitre 3, Le But de la Vie Chrétienne)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire