La désormais défunte Lydia Nikolaevna m'a raconté à la fin des années 1920, son voyage à Sarov, peu de temps après la canonisation de saint Séraphim.
Son mari, le professeur Ilya Mikhailovich, était une personne profondément religieuse. Il est mort archiprêtre. Il a honoré Saint Séraphim longtemps avant sa glorification. L'idée d'un voyage à Sarov et Diviyevo était la sienne. L.N. elle, était indifférente à cette prochaine sortie, et particulièrement puisque son mari devait se rendre à Munich en voyage d'affaires.
Ils devaient partir à Sarov au début du mois de juin. La veille, L.N. se sentit malade: elle avait des maux de tête et une douleur à la gorge, sa température était montée à 39 degrés. Elle avait souvent des angines avec abcès, et ces attaques de la maladie étaient toujours graves.
Mais L.N. décida de cacher sa maladie à son mari, afin de ne pas retarder le voyage.
Sur le chemin, L.N. a commencé à se sentir très mal: elle ne pouvait même pas avaler de l'eau et elle a commencé à s'étouffer.
De la gare, ils ont voyagé jusques au monastère en voiture à chevaux. En raison de l'air frais, il a été plus facile de respirer, mais la douleur à la gorge est progressivement devenue pire et plus forte.
Ils sont arrivés un peu avant les Vigiles et se sont arrêtés à l'hôtellerie du monastère. I.M. parla au moine en charge de l'hôtellerie, tandis que L.N. est allée dans leur chambre et a décidé qu'elle n'irait pas aux Vigiles, mais qu'elle irait se coucher.
I.M. est revenu et a dit qu'avant d'aller à cet office, ils devaient faire une visite à la source du saint et y prendre un bain. Dès lors, a dit L.N., tout a été fait sans elle, comme si tout se produisait en dehors de sa présence.
Ils sont arrivés à la source, L.N. est entrée dans la moitié réservée aux femmes, et la première chose qu'elle a entendu a été: "L'eau est froide comme de la glace, elle brûle." Elle a pensé: "C'est de la folie d'aller dans de l'eau froide glacée avec une forte température." Mais elle s'est déshabillée, s'est signée et elle a plongé dans l'eau. L'eau l'a réellement "brûlée". L.N. s'est habillée rapidement et a quitté le bain. I.M. est resté derrière. En l'attendant, L.N. regardé autour d'elle. C'est alors seulement qu'elle a eu le sentiment de l'inexplicable béatitude qui régnait dans l'endroit. I.M. a dit qu'il s'arrêterait à l'hôtellerie, et a suggéré que LN marche lentement vers la cathédrale et qu'elle l'attende. Elle est arrivée à la cathédrale et a rencontré I.M.à la porte. Ils sont entrés dans l'église, ont acheté des cierges, et ils ont vénéré le cercueil du saint. L'office a commencé.
- Restons plus près de la sortie, a demandé à L.N. , de cette façon, je pourrai sortir si je suis fatiguée.
C'était comme si L.N. avait été dans un demi-sommeil, elle ne se rappelait pas du début de l'office et a été surprise, lorsque I.M., lors de la lecture de l'Hexapsalme lui a demandé:
- Es-tu fatiguée, peut-être que tu devrais aller t'asseoir au grand l'air?
- Non, je ne suis pas fatiguée du tout.
Elle réalisa seulement, au cours de la lecture du Canon des Matines, que sa gorge ne lui faisait pas mal et qu'elle ressentait une vigueur et une légèreté inhabituelles dans tout son corps. «J'ai probablement une forte fièvre, c'est pourquoi je ne suis pas faible, mais pourquoi ma gorge ne me fait-elle pas mal? pensait-elle.
Après la Grande Doxologie I.M. proposa à nouveau:
- Allons à l'hôtellerie, l'office est long, tu dois être fatiguée.
- Non, non, je me sens bien, nous allons rester jusqu'à la fin.
Les Vigiles se sont terminées. Les fidèles ont commencé à partir, ils sont également partis. À l'hôtel, ils ont servi le thé, et L.N. pour la première fois depuis le début de la maladie, non seulement a pris une tasse de thé, mais elle a mangé du pain du monastère.
En secret de son mari, elle a pris sa température: elle était normale. Elle a dormi comme une souche pendant la nuit. Dans la matinée, avant que la Liturgie n'ait commencé, elle parlé à son mari de sa maladie et de sa guérison. Tous deux ont prié avec ferveur devant le cercueil de Saint Séraphim. Les quelques jours passés dans Sarov, furent pleins d'une béatitude inexplicable pour L.N. Elle a conservé une petite icône en mémoire de la guérison. L'icône représente Saint Séraphim priant sur la pierre (c'était la coupure d'un magazine du début du 20ème siècle). I.M. a collé l'icône sur un morceau de carton, et le saint les a accompagnés partout où les difficultés de la vie les ont amenés.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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