vendredi 27 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 37



37 — De la solitude et du silence

Plus que toute autre chose, on devrait s’entourer de silence car saint Ambroise dit : “J’ai vu beaucoup d’êtres sauvés par le silence mais personne par la loquacité”. Et l’un des Pères dit que “Le silence est le mystère du siècle à venir, tandis que les mots sont les instruments de ce monde”.

Assieds-toi seulement dans ta cellule, dans l’attention et le silence, et efforce-toi par tous les moyens de t’approcher du Seigneur et le Seigneur est prêt à faire de l’homme que tu es un ange : “Voici sur qui », dit-Il, « je porterai mes regards : sur celui qui est doux et silencieux et qui tremble à mes paroles” (cf Is 66, 2).

Quand nous restons silencieux, le diable notre ennemi n’a aucun succès avec l’homme au cœur caché ; ceci doit être compris à propos du silence dans l’intellect.

Celui qui s’adonne à une telle ascèse doit placer tout son espoir dans le Seigneur Dieu, selon l’enseignement de l’apôtre Pierre : “Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis, car Lui-même prend soin de vous” (1 P 5, 7).

Un tel homme doit être constant dans cet effort ascétique, suivant dans ce cas l’exemple de saint Jean le Silencieux, l’anachorète (Vie des Saints, 3 décembre) qui, cheminant sur cette voie, se fortifiait par ces paroles divines : “Je ne vous laisserai point et ne vous abandonnerai point” (He 13, 5).

Si, au monastère, en accomplissant les obédiences données par l’higoumène, on ne peut pas toujours rester dans la solitude et le silence, alors il convient de leur dédier au moins le peu de temps qui reste après les obédiences. Pour ce petit effort, le Seigneur Dieu ne manquera pas de t’envoyer Sa riche miséricorde.

De la solitude et du silence naissent la tendre componction (« Oumilenié ».) et la douceur. L’activité de cette dernière dans le cœur humain peut être comparée à l’eau calme de Siloé qui coule sans bruit aucun, ainsi que le dit le prophète : “Les eaux de Siloé qui coulent doucement” (Is 8, 6).

Le fait de rester dans sa cellule en silence, le travail, la prière et l’étude jour et nuit de la loi de Dieu rendent l’homme pieux car, selon les paroles des saints Pères, “la cellule du moine est la fournaise de Babylone et en elle les trois jeunes gens ont trouvé le Fils de Dieu” (Saint Pierre Damascène, Philocalie).

Le moine, selon les paroles de S. Ephrem le Syrien, ne restera pas longtemps en un lieu si, au préalable il n’aime le silence et la continence. Car le silence enseigne l’hésychia et la prière continuelle, tandis que la continence rend la pensée non distraite. Enfin, une disposition paisible attend celui qui a acquis tout cela. 

Version française Claude Lopez-Ginisty

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