mardi 24 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 34



34 — Du repentir

Celui qui veut être sauvé doit toujours avoir le cœur contrit et disposé au repentir, selon le Psalmiste : “Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point” (Ps 50, 17).

Quel est l’état de contrition de l’esprit, dans laquelle l’homme peut aisément traverser sans danger les pièges habiles du diable orgueilleux, dont tout l’empressement consiste à troubler l’esprit humain pour y semer son ivraie, selon les paroles de l’Evangile : “Seigneur, n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y ait de l’ivraie ? Il leur répondit, c’est un ennemi qui l’y a semée” (Mt 13, 27-28) ?

Lorsque l‘homme s’efforce de garder en lui un cœur humble et des pensées qui ne soient pas agitées mais paisibles, alors tous les pièges de l’ennemi sont sans effet ; car là où il y a la paix dans les pensées, là le Seigneur Dieu Lui-même réside — “Le lieu où Il réside, c’est la paix” (Ps 75, 3).

Le commencement de la repentance procède de la crainte de Dieu et de l’attention, comme le dit le saint martyr Boniface (Vie des Saints, 19 décembre) : “La crainte de Dieu est père de l’attention et l’attention est mère de la paix intérieure. Cette dernière donne naissance à la conscience qui fait que l’âme contemple sa propre laideur comme dans une eau pure et limpide. Ainsi naissent les débuts et les racines de la repentance”.

Durant toute notre vie, par nos transgressions, nous offensons la majesté de Dieu et pour cela nous devrions toujours nous humilier devant Lui, Le suppliant de nous accorder la rémission de nos dettes.

Un homme qui a reçu la grâce peut-il se relever après avoir chu? Il le peut, suivant ce que dit le Psalmiste : “On m’a poussé et ébranlé pour m’abattre, mais le Seigneur m’a secouru” (Ps 117, 13) car lorsque Nathan le prophète accusa David de son péché, ce dernier se repentit et reçut immédiatement le pardon (2 R 12, 13). 

On peut citer en exemple l’anachorète qui, allant chercher de l’eau, tomba dans le péché avec une femme à la source et, retournant à sa cellule, reconnut sa transgression, puis recommença à mener une vie ascétique comme auparavant, ne prêtant pas attention aux conseils de l’ennemi qui lui représentait toute la gravité de son péché et voulait le détourner de la vie d’ascèse. Le Seigneur révéla l’incident à un certain Père et lui ordonna de glorifier le frère qui était tombé dans le péché, à cause d’une telle victoire sur le diable.

Lorsque nous nous repentons sincèrement pour nos péchés et nous adressons à notre Seigneur Jésus Christ de tout notre cœur, Il s’en réjouit, institue une fête et y appelle Ses puissances bien-aimées, leur montrant la drachme qu’Il a retrouvée, c’est-à-dire Son image royale et Sa ressemblance. Portant sur Ses épaules la brebis égarée, Il l’apporte à Son Père. Dans la demeure de tous ceux qui se réjouissent, Dieu installe l’âme de celui qui s’est repenti, en compagnie de ceux qui ne L’ont pas quitté. 

Ainsi, ne manquons pas de nous adresser promptement à notre Maître miséricordieux et ne nous livrons pas à l’insouciance et au désespoir en raison de nos péchés graves et innombrables. Le désespoir constitue la joie la plus parfaite du diable. C’est un péché qui « mène à la mort », comme le dit l’Ecriture (1 Jn, 5,16). 

Le repentir pour le péché, entre autres, est constitué par le fait de ne plus le recommencer. De même qu’il y a un remède pour chaque maladie, il y a un repentir pour chaque péché. Ainsi, , approche de la pénitence sans douter, et elle intercédera pour toi devant Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire