vendredi 27 février 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 8



8 — De la conservation des vérités dont on a acquis la connaissance


On ne doit ouvrir son cœur à un autre sans nécessité. Vous ne trouverez qu’un homme sur mille pour garder votre secret. Si nous ne le pouvons garder pour nous, comment pouvons-nous espérer qu’un autre le fasse ?

Avec un homme psychique (en russe « douchevny »), il ne faut parler que de choses humaines mais avec celui qui possède une intelligence spirituelle, il faut parler de sujets divins.
Les personnes remplies de sagesse spirituelle jugent l’esprit de qui que ce soit selon les Saintes Ecritures, cherchant à déterminer si ses paroles sont conformes à la volonté de Dieu et ensuite elles en tirent des conclusions le concernant.

Quand il vous arrive d’être parmi les gens dans le monde, il ne convient pas de parler de sujets spirituels, surtout quand on remarque qu’il n’y a chez eux aucun désir d’écouter ces propos. Dans un tel cas, il faut suivre l’enseignement de saint Denys l’Aréopagite (dans « Les Hiérarchies Célestes », au chapitre II) : “Si quelqu’un est devenu divin par la connaissance des choses divines, et ayant caché les saintes vérités dans le secret de son intellect, qu’il veille sur elles de peur qu’elles ne soient exposées à la foule profane. Car l’Ecriture le dit : "Il ne convient pas de jeter aux pourceaux les perles mentales pures, brillantes et précieusement ornées”. On doit garder à l’esprit la parole du Seigneur : “Ne jetez point non plus vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, et que, se retournant ils ne vous déchirent” (Mt 7, 6).

Pour cette raison, vous devez vous efforcer par tous les moyens de garder par devers vous le trésor de vos dons spirituels. Sinon, vous le perdrez et ne le retrouverez plus. Car, selon l’enseignement avéré de saint Isaac le Syrien, l’aide que nous recevons lorsque nous gardons (le secret de nos œuvres) est plus importante que celle que nous recevons des œuvres elles-mêmes (Homélie 89).

Si besoin est, ou quand la situation le demande, alors il faut agir ouvertement pour la gloire de Dieu, selon l’adage : “Ceux qui M’honorent, Je les honorerai” (1 R 2, 30), parce que la voie a déjà été ouverte.

Version française: Claude Lopez-Ginisty


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