samedi 8 novembre 2008

Saint Avakoum de Belgrade



Saint Avakoum naquit en 1794 à Knespolje près du monastère de Mostanitsa. Son nom était Lepoje. Jeune garçon, il quitta la maison et alla au monastère de Monastitsa, où il se prépara à la tonsure avec le moine Gennade. Il reçut cette tonsure dans ce même monastère.
Mostanitsa ne fut pas épargné après le soulèvement de 1808 qui fut écrasé dans le sang par les Turcs. L'higoumène Gennade et son fils Stoïan , le diacre Avakoum et sa mère, quittèrent le monastère en 1811 et allèrent au monastère de Trnova vers l'higoumème Païsi. 
Beaucoup de Serbes furent arrêtés par les Turcs pendant le soulèvement de Hadji-Prodan de 1814, et parmi eux se trouvaient Païsi, Gennade et son fils Stoïan et le diacre Avakoum. Tous furent enchaînés et envoyés à Belgrade où ils furent emprisonnés. Païsi (avec beaucoup d'autres Serbes) fut d'abord empalé, puis ce fut au tour de Gennade et de son fils Stoïan et du diacre Avakoum de subir le même sort. 
Gennade voulut sauver sa vie et celle de son fils, et tous deux acceptèrent de devenir musulmans. Ils demandèrent à Avakoum de prendre la même décision qu'eux, mais il refusa. Gennade et son fils furent immédiatement relâchés par les Turcs. Le père devint Moula Saliya et le fils Redzep.
Le diacre Avakoum était homme d'une  beauté indescriptible. Les Turcs voulait vraiment en faire un musulman et ils essayèrent de le convaincre de changer de religion avec de belles paroles et de belles promesses, mais en vain. Après tout cela, quand vint le temps de l'exécution, on donna à Avakoum un poteau à porter sur lequel il devait être empalé vif. Il le porta dans les rues de Belgrade en chantant à pleine voix:

Il n'est pas de meilleure religion que le christianisme!
Les Serbes appartiennent au Christ 
Et attendent avec impatience la mort;
O Turcs, le Jugement Dernier vous attend aussi.
Et faites ce que vous voulez!
Mais les Turcs seront bientôt défaits.
Dieu et Sa justice en sont témoins!

Sa pauvre mère s'approcha de lui à ce moment et commença à le supplier de devenir musulman et de sauver sa vie, lui disant que Dieu le pardonnerait, car il le ferait par grande nécessité! Ayant entendu ses paroles, le brave jeune homme recommença à chanter et répondit à sa mère par la chanson suivante:

Ma Mère!
Merci pour ton lait!
Mais je ne puis te remercier pour ces paroles.
Tu seras bientôt heureuse avec ton fils
Quand nous verrons la Face de Dieu;
La mort nous sauve de tous les malheurs,
Les fleurs du printemps ne viennent qu'après l'hiver.
Celui qui meurt jeune est heureux,
Il y a moins de peines et de péchés.
Et quoi que Dieu et la Foi te donnent,
Il y a plus de frères dans ce monde!

Quand ils furent arrivés au lieu de l'exécution, les Turcs essayèrent à nouveau de persuader Avakoum de devenir musulman car [disaient-ils] ce serait mal qu'un jeune homme meure avant que le temps ne soit pour lui arrivé.

"Vraiment? dit le jeune homme, les Turcs meurent-ils jamais? Si! Bien sûr! Alors, il en va de même tôt ou tard: plus tôt je mourrai, moins j'aurai de péchés!

Voyant une telle détermination inébranlable dans la foi et une telle absence de peur de la mort, les Turcs lui témoignèrent de la miséricorde (sic) et décidèrent de ne pas l'empaler vivant, mais le frappèrent au cœur et l'empalèrent mort et le mirent avec le reste des martyrs le long de la route qui conduisait de la Porte d'Istanboul à Teraziye. 

Telle fut la fin de vie héroïque du jeune diacre Avakoum.

Saint Diacre Avakoum, prie Dieu pour nous et pour la Serbie!

Version française: Claude Lopez-Ginisty

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire